Waow, vaste topic, je vous avoue que je suis loin d'avoir tout lu !
J'avais envie de poster ici, parce que je suis en plein cheminement, que ce soit au niveau de mon alimentation ou de mes convictions.
Depuis petite j'ai toujours mangé de la viande, je dirais même plus "bouffé" de la viande. Sans grande conscience, sans m'interroger. Juste une chose : passionnée par les chevaux, j'ai toujours refusé de manger du cheval (chose assez bien tolérée).
Récemment, je suis allée voir une thérapeute en Ayurvéda (médecine originaire d'Inde) à cause de pas mal de soucis de santé bénins, mais très enquiquinants : psoriasis sur le cuir chevelu, maux de ventre quasi-permanents, surpoids, ventre digne d'une femme enceinte de 3 mois, léthargie, raideurs dans les articulations...
Bref je vous passe les détails, mais pour aider mon corps à aller mieux, on est convenues, avec cette thérapeute, d'éliminer certaines choses : le gluten par exemple, mais aussi le lait de vache. Si après un trimestre d'efforts les miracles ne sont pas au rendez-vous, je me porte beaucoup mieux !
Et puis encore autre chose. Mon chat fait de la gingivite depuis un an et demi environ. Vétérinaire, dentifrice, algues à mélanger aux croquettes, rien n'y faisait. J'ai donc contacté une dame très connue faisant des soins à distance sur les animaux. Pas d'amélioration au bout de 3 semaines de soins. Et puis elle m'appelle, en me disant qu'il fallait absolument que je change l'alimentation de mon chat (qui à part la gingivite souffrait aussi de croûtes à l'automne, de démangeaisons, vomissements fréquents). En gros, il fallait que je passe mon chat à une alimentation adaptée aux carnivores : la viande crue.
Je suis donc en train de me renseigner pour me fournir en viande crue (abattoirs, fournisseurs de viande) pour mon chat et mon chien. (Si cela intéresse certains, je vous invite à lire le livre de Sylvia Kramer, "Stop à la malbouffe, croquettes de nos chiens et chats").
Ces deux événements ont fait que j'ai commencé à réfléchir sur mon alimentation. J'ai la chance (ou la malchance, c'est selon) d'avoir un corps qui me dit tout de suite si ce que j'avale lui convient ou pas. Ma peau est mon meilleur guide : , l'été, à me régaler du taboulé (sans viande) de ma mère, ma peau est claire, belle, sans boutons. Invitez moi au McDo et le lendemain j'ai droit aux papules, ces jolis boutons bien rouges, bien enflés, bien inflammatoires.
Et puis de passer mes animaux à la viande crue (chiens et chats sont des carnivores, c'est donc dans leur nature fondamentale) m'a beaucoup fait réfléchir sur ma propre alimentation. Dans le livre, l'auteure explique que les carnivores ont un système digestif fait pour digérer la viande crue (intestins assez courts, sucs gastriques très acides, dents acérées), alors que nous, humains, souffront plus qu'autre chose de l'ingestion de viande car elle a tendance à "pourrir" dans nos intestins (nous avons des intestins trèèès longs comparés à ceux des carnivores). Sans le dire, elle sous-entend une chose qui a fait écho en moi : les humains, c'est pas fait pour manger de la viande.
Alors oui nos ancêtres ont survécu comme ça, ce à quoi elle oppose l'argument "survivre est différent de prospérer".
Et depuis, mon cerveau mouline pas mal sur le sujet.
Je songe sérieusement à passer à une alimentation végan. Pour ce qui est du reste (cuir, laine, etc), je n'en suis pas encore là. J'estime que même si le temps presse, j'ai également besoin d'intégrer les changements, que ça vienne vraiment de moi.
Déjà, renoncer au fromage va être très difficile vu la place de choix qu'il tient dans mon alimentation (le premier gars qui a laissé pourrir son pot de lait au fond d'une cave est un ARTISTE !).
Je compte faire la transition en douceur, compte tenu de l'état de mes intestins, qui rouspètent dès que j'ingère quelque chose.
Sinon, j'ai lu quelques membres dont les messages m'ont énormément choqué. Je fais des études pour devenir comportementaliste animalier (le gars que vous appelez [ou pas] quand votre chien devient mordeur, que votre chat s'exerce au base-jump sur vos rideaux ou que votre cheval dépérit par exemple). Je compte également me former à la communication intuitive.
Bref, tout ça pour dire que au XXIème siècle, je peine encore à croire que certains doutent encore de la présence de conscience, d'émotions, d'intelligence ou d'âme chez les animaux, et je pèse mes mots. Je peine à y croire.
Quand vous regardez dans l'oeil de votre chien ou de votre chat (ça marche avec n'importe quelle espèce d'ailleurs), ça ne vous arrive jamais d'oublier ce qu'il y a autour, et de ressentir ce que j'appelle "quelqu'un frappe à la porte" ? Ce "quelqu'un frappe à la porte", c'est cette impression d'un monde tellement vaste, tellement inconnu, contenu dans un regard d'animal, et que si vous vous laissez aller, on vous dévoilera un formidable secret ?
J'ai juste envie de m'asseoir et de pleurer quand je lis encore des scientifiques qui peinent à attribuer aux animaux ce qui me paraît si évident : l'amitié, la souffrance, la joie, le deuil.
Quand est-ce que les gens comprendront que nous sommes tous "Un" ? Que le python, la baleine, le scarabée bousier, le cheval ou l'humain sont tous liés ? On est tous nés sur cette belle planète, on est tous utiles, on a tous une place.
Alors oui je vois venir "halte à l'anthropomorphisme" à dix bornes à la ronde. Mais est-ce que c'est venu à l'esprit de quelqu'un que l'anthropomorphisme est aussi toxique aux animaux (et à nous, accessoirement) que ce que j'appelle "l'anthropomorphisme à l'envers" ? Oui un chien n'est pas un humain, mais est-ce que ça lui enlève pour autant des sentiments, des émotions, que nous avons en commun ? Une absence de preuve n'est pas une preuve d'absence (Réplique venue des "enquêtes de murdoch, série canadienne avec le méga-sexy Yannick Bisson

).
Sur le sujet du chalutage en eaux profondes, j'avais écris un message où je disais qu'on en était venu à une sorte de "ressources virtuelles". On a l'impression que le poisson ou la viande dans nos assiettes est illimité. On a un peu zappé que la poêlée de légumes qu'on saisit au rayon surgelés a un jour été une petite graine dans de la terre (si elle a eue de la chance).
Plus je regarde autour de moi, et plus j'ai l'impression d'être dans Matrix. Je trouve ça horriblement triste de voir qu'on est une large majorité (et je ne m'en exclu pas) à être dans une sorte de sommeil profond. Nos gestes, nos intentions, nos pensées sont robotisés et quand je vois que d'autres êtres vivants sont tributaires de cette "automatisation" de nos vies, ça me serre le coeur.
Il y a peu, j'ai eu cette prise de conscience. Alors ça va vous faire rire, mais j'ai commençé à remercier le poulet que j'avais dans mon assiette. Ma mère n'a rien dit, car elle comprend ma démarche (merci maman

). Sur cet exemple, j'aime beaucoup citer les amérindiens, qui avant de tuer une proie ou d'aller chasser faisaient des prières, et remerciaient l'animal qu'ils avaient tué. Alors je vais sûrement passer pour une sale hippie dégénérée (d'ailleurs si vous voulez m'acheter un combi Volswagen je vous remercie du fond du coeur), mais je suis convaincue que nos intentions sont très importantes, et que donc la mort d'un animal change du tout au tout selon l'intention que nous avons derrière (survivre, faire vivre sa famille, ou gagner du blé...), ce qui me fait enchaîner sur le paragraphe suivant.
Malgré le discours que je tiens, la suite va peut-être vous paraître contradictoire. Car j'ai un doute sur un sujet assez tabou : la mort. Dans toute cette horreur des abattoirs, est-ce que le vrai problème au fond, c'est la mort ? Est-ce que le plus grave ce n'est pas ce qu'il y a derrière cette mort ? (absence de dignité, violence, aucune compassion, aucune gentillesse, négation totale de l'individu, etc etc). Je m'interroge encore là-dessus.
Je sais que je risque de m'attirer les foudres de certain(e)s en disant ce genre de chose. J'assume mon cheminement.
Encore une chose : le mot militantisme me heurte. Dans ce mot, il y a "militant", "militaire". Je n'aime pas cette idée que de nobles causes soient affublées d'un mot à consonnance combative, violente. Ne serait-il pas plus judicieux et efficace de sensibiliser les gens, sans les pousser ? Le résultat ne serait-il pas bien plus pérenne et beau, dans le sens où les gens le feraient par conviction, selon leur propre rythme ? Là encore, je me pose ce genre de questions, sans avoir la réponse.
Voilà mon petit parcours, c'est le mien. Mon passage au vegan aura à la fois pour origine ma santé (mes intestins vous passent le bonjour) ainsi que mes convictions. J'en ai un peu assez de mettre le mouchoir sur mes contradictions.
J'espère n'avoir heurté les convictions de personne, n'avoir offensé personne. Je voulais vous faire partager mon petit parcours, et ce que je peux vous dire, c'est que vu la piètre cuisinière que je suis, je vais aller regarder vos recettes vegan avec avidité ! (et je vais aussi retenir quelques-unes de vos répliques anti-relou, car je pense qu'elles vont vite devenir utiles).