Schnock;2573882 a dit :
Sans être contre le couple, je trouve qu'il est injuste envers nous-même de prétendre et d'affirmer qu'un couple durera "à la vie à la mort".
On fait le choix de baser notre couple sur des notions d'éternel (quand on est un grand romantique) alors que c'est un choix absurde, dans le fond, car on y gagne un engagement mais on perd énormément de liberté, on perd la liberté d'être soi-même en se permettant de "passer à autre chose" si l'on rencontre "autre chose". On s'engage a s'auto-mettre des battons dans les roues, à se sacrifier pour "son couple"/"sa famille". On s'engage à renoncer aux bonheurs qui rendraient les autres malheureux.
Je trouve ton point de vue tout à fait défendable, et il me semble utile de l'insérer comme piste de réflexion dans ce débat, vu les commentaires, mais pas en réaction à l'article, étant donné la position très consensuelle prise par l'auteure ("je suis l'autre, je veux devenir la vraie").
Pour réagir à ce qui est dit là, il est en effet important de porter un regard critique sur les règles arbitraires qui régissent notre vie, néanmoins, je ne crois pas que l'amour à la vie à la mort soit si établi que ça dans nos sociétés "modernes".
Je m'explique : aujourd'hui, le divorce est tout à fait rentré dans les moeurs, le fait qu'un homme trompe sa femme aussi (qu'une femme trompe son mari, moins). Je trouve donc que se positionner en couple "à la vie à la mort" est une démarche assez subversive (oulalala, je m'emporte), à l'encontre de notre société individualiste et partisane du "tout tout de suite, en même temps" (attention, je ne dis pas que c'est ce que tu dis, c'est juste que c'est un discours que j'entend beaucoup, dans les magazines féminins par exemple). En effet, avoir l'envie de se battre pour un couple fidèle, malgré les difficultés inhérentes à une relation monogame, c'est aussi aller à contre courant du discours ambiant je trouve. Ce n'est pas absurde, c'est politique ! Je force sciemment le trait, mais au fond, je crois que se battre à deux pour un couple fidèle c'est pas si commun que ça.
Quand à ce que tu dis sur renoncer à un bonheur pour éviter de rendre les autres malheureux, je pense que générer le malheur rend malheureux, donc en fait faire ça ne rendra pas heureux de toutes façons. Par contre, se battre pour un idéal de polyamour, de couple fidèle, de couple libéré, avec confiance et honnêteté, ça ça peut être compliqué, difficile, voire douloureux mais les personnes ont au moins le choix, elles sont actrices et non pas victimes. C'est cela que je défend
Elisabeth Bathory;2575617 a dit :
Ce que je voulais dire, ce n'était évidemment pas que si tout le monde vivait en couple libre et couchait à droite à gauche sans complexe, tout serait plus simple. Il y aurait d'autres soucis, sans parler du fait qu'en effet, tout le monde a des besoins et des envies différentes pas forcément compatibles avec ce type de relation. Non, ce que je voulais montrer en faisant un écart un peu égocentrique sur mon propre exemple, c'est que les réactions tournaient toutes autour du pot concernant un point qui me paraît crucial : qu'est-ce que c'est, être infidèle ? Concrètement, où ça commence, où ça s'arrête ? C'est dans les actes, dans l'intention, dans le mensonge... ? Je suis persuadée que tous les couples font l'erreur de ne jamais en parler et d'attendre que ça arrive. Or il peut être bénéfique de savoir qu'il existe d'autres façons de voir le couple et de s'y pencher le temps de questionner sa propre vision du couple, de la fidélité, de ce qui est tromper ou non, etc. Juste pour se faire sa propre vision, qu'elle soit répandue ou non, et surtout pour voir si et comment elle s'accorde avec la vision de la personne avec qui on est en couple.
Enfin pour revenir sur cette expression de "couple traditionnel", je ne crois pas l'avoir employée personnellement, mais j'aurais pu le faire, et dans ce cas ça aurait juste été un raccourci pour "couple strictement exclusif composé de deux personnes". Aucune connotation négative dans le choix de l'adjectif et aucun jugement sur la façon dont le couple s'est formé ou vit sa vie...
Je suis d'accord avec toi sur le fond, mais sur la pratique souvent on tombe pour quelqu'un avant de savoir quelle est sa conception du couple, comment il perçoit l'infidélité. L'idéal bien sûr c'est de tomber sur la bonne personne, qui partage un idéal de couple, MAIS, en général ça se passe pas comme ça, et tant mieux, d'ailleurs, ça nous permet d'expérimenter des choses différentes au lieu de nous fixer un idéal restrictif.
De toutes façons il s'agit de choses tellement intimes, je n'arrête pas pour ma part d'effacer des références personnelles pour être la plus objective possible sur la question, mais c'est tellement subjectif, justement ! J'ai l'impression qu'il est juste difficile d'être logique sur la question...