Vos textes libres

[Illusions]

Texte écrit hier soir dans le cadre de mon atelier d'écriture:
Autoportrait d'après un texte de P. Desproges.
 Je fais du détournement de produits, surtout dans la branche cosmétique. Je n'achète pas les articles pour leur usage premier. Je me sers d'après-shampoing pour laver les robinets de la salle de bain, j'utilise le dentifrice pour laver l'argenterie avec un bout de chemise datant de Mathusalem. J'utilise des parfums bas de gamme (mais pas la marque Brise, je n'aime pas leur odeur trop chimique) comme désodorisant pour les WC et la voiture. Je n'achète pas de cirage, je mets n'importe quelle crème pour les mains un peu grasse afin de lustrer et protéger mes chaussures. Ce qui est sûr: je le vis très bien au grand désarroi de mon entourage. Ils cherchent à tout prix à me faire consulter. Il s'agirait d'un charlatan transformé en médecin qui souhaiterait simplement se payer une retraite dans un pays étranger. En aucun cas, je ne veux y contribuer. Je suis sain d'esprit, croyez moi.
Je ne suis jamais tombé malade sauf quand j'étais petit. Mon système immunitaire est infaillible. La seule chose qui me fait le plus peur dans ce monde, ce sont les piqures de moustiques. Voyez-vous, j'y suis allergique et ces bestioles adorent mon sang. La partie de mon corps qu'elles préfèrent se situe dans la pliure du coude. Quel endroit douloureux!
Là oui, j'ai vu un dermato qui m'a prescrit je ne sais combien de crèmes, dont j'ai respecté l'usage, aussi inefficaces les unes que les autres. Il n'en revenait pas et m'a dit que j'étais un cas. Je suis un cas aux yeux de tout le monde et cela me plaît!

 

[mlle_lee]

Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas écrit un texte pour le plaisir, juste comme ça, sans contrainte, blottie sur mon canapé avec un simple carnet à la main. Je l'ai remanié en passant au clavier. Il est plein de défauts et encore frais d'il y a 10 min, mais j'ai envie de le partager. Comme il est assez personnel, je n'ose pas tellement le faire lire à mes proches.Alors je vous le partage ici :

LA BEAUTE DU GESTE


La beauté réside parfois dans les détails. Un petit détail, si petit qu’il peine à se détacher de l’ensemble. Pourtant… Il s’agit là d’un simple bout de tissu. Un pan de chemise, insignifiante, qui cachait l’objet de tout l’intérêt - pour éviter de parler de désir. Le mouvement fait si bien les choses. Le mouvement, et une pointe de talent.

La beauté d’un corps est subjective, c’est vrai. Universelle, certes, mais la vision des choses est toute personnelle. Mais il arrive que le même œil ait deux avis différents sur la question. Et pourtant, il n’est question que d’une seconde. Qu’est-ce que c’est, une seconde ? Une définition possible de l’éphémère, peut-être. Le temps qu’il faut pour tomber amoureux, aussi. De ce que l’on voit bien sûr, pas plus. Les gens ont beau dire, oui beau, c’est le mot, mais la beauté qui nous condamne n’est pas intérieure. Pas tout de suite. Nous ne sommes pas faits pour ça, bien moins que pour les mensonges. Il faut d’abord l’accord de la rétine, puis les caractères se mélangent au besoin, et les corps ensuite. Peut-être.

Ce corps-là m’avait déjà été dévoilé. L’effet de surprise dissipé, mon intérêt venait de disparaître en même temps que sa chemise. Pointe de déception, même quand on sait déjà que la réalité finit toujours par rattraper le fantasme, et l’anéantit. Surtout quand on ne demandait rien d’autre qu’un peu de rêve, rien de bien concret. Le corps était donc là, jeune, fier, mais d’une banalité brute. Tout bien réfléchi, ça n’était pas si mal, mais réfléchir n’était pas à l’ordre du jour. Un éclat qui n’avait rien de naturel émanait de la peau nue et parfaite, et ça ne me plaisait pas.  L’artifice accentuait ce qui n’avait pas à l’être. Pas besoin de ça pour nous prouver qu’il brillait, puisqu’il éclipsait toutes les autres, même dans cette simple chemise qui ne tarda pas à refaire son apparition.

Bien sûr, ceci n’est pas une histoire d’amour. Pas au sens hollywoodien du terme. Le mot aimer est un vrai piège à malentendus, puisqu’il est plein de nuances silencieuses. Pour bien se faire comprendre, il faut lui ajouter un petit quelque chose. « Je t’aime bien », la fameuse réponse douloureuse qui transforme un rêve d’avenir en relation à sens unique.  Mais là, soyons clair, j’aime ce que je vois, inconditionnellement, sans détour ni précision superflue. J’aime ce que je vois, et je ne m’y attendais pas.

Une seconde. C’est aussi le temps qu’il faut à une bouche pour s’entrouvrir. Se passe ensuite ce qu’il doit se passer. Ce geste ne mena à rien d’autre dans mon cas, si ce n’est une mine stupéfaite et un peu bête. Ma mâchoire n’avait rien vu venir. Car l’habit de lumière se soulève et le mouvement, le moment, à cet instant, révèlent ce que mes yeux n’avaient pas su voir. Le triangle de peau se dévoile sans pudeur, et ne scintille plus tellement. Il n’en a pas vraiment le temps. Les muscles décrivent une courbe que mon regard suit sans réfléchir. C’est tellement beau, cent fois plus que la vision d’ensemble qui avait heurté ma rétine de longues minutes durant. La seconde a déjà filé depuis longtemps dans l’espace temps quand ma mâchoire décide de finalement se refermer. Mon regard fixe toujours l’endroit où il n’est plus, lui et son sourire imbécile. La bande-son de ma vie se poursuit, même si l’écran de ma réalité n’a plus rien d’aussi joli à me montrer.

Ceci n’est pas une histoire d’amour, parce qu’un cœur doit battre plus longtemps que ça pour qu’on puisse l’appeler ainsi. Ce n’est pas une histoire, ça n’a pas le temps de l’être. Il n’y a rien à raconter, rien d’explicable, de tangible, juste une image évaporée depuis, que l’esprit pense avoir imprimé alors qu’il ne fait que la reconstituer en mieux, sûrement. Une seconde, ça ne veut rien dire, ça ne représente rien, et pourtant ça n’est pas vrai. Ce corps, je ne le reverrai jamais, pour l’instant. Une tentation royale à laquelle j’aurais bien succombé pour plaire à Oscar.

C’est peut-être ça, papillonner. Avoir conscience de chaque seconde, et l’apprécier. Car s’il y a bien une chose que cette seconde m’a apprise, c’est que l’amour peut se vivre sans faire d’histoires.

 

[Mizuji]

Je trouve que ça manque de commentaires constructifs ce topic ! Je me lance donc et m'engage à commenter les textes précédant mon message (3 ou 4 c'est déjà bien), et n'hésitez pas à me suivre, qu'on puisse réellement discuter de tous ces beaux textes ! 

ALLONS-Y LET'S GO C'EST PARTI LES AMIS !

@Rowenna : Ton texte est bien écrit, autant sur le plan de l'orthographe que sur la tournure des phrases ! J'aime beaucoup cette mamie écrasée par le poids de la vieillesse mais qui reste si jeune dans sa tête ! Ses pensées qui s'entremêlent au texte est une bonne idée. Par contre, on se perd un peu à cause du manque de ponctuation, peut-être mettre ses paroles en italique dans ce cas ? En tout cas, je trouve que tu écris très bien et que tu as de bonnes idées, on oscille entre le rire et la pitié devant cette grand-mère qui se fait maltraiter  En tout cas j'ai bien aimé lire ce texte, et l'anecdote des portes automatiques qui se ferment tellement elle est lente m'a bien fait rire ! 

@Illusions : Ce texte est ma foi fort sympathique. Je n'ai pas de critique positive ou négative à faire puisque ce n'est pas une histoire, une nouvelle, c'est juste un petit texte sans but précis (il faudrait inventer un mot pour définir ce genre de texte - si ça se trouve ça existe et je le connais pas, mais je m'égare). Bref, j'ai bien aimé le décalage du texte :rotate:

@mlle_lee : J'aime beaucoup le style de ton texte ! C'est fort en émotions ! 

 

[mlle_lee]

@Mizuji : Merci beaucoup, contente que ça te plaise !


Et je vais suivre ta très bonne initiative, alors le plus de franchise possible bien sûr !

@Rowenna : j'aime bien ta petite mamie qui se balade dans ce supermarché. J'avais les images en tête quand je lisais, c'est hyper agréable. Peut-être un peu trop "scolaire" pour moi en terme de style. J'aurais tenté un rythme dans les phrases, traînantes pour la mamie et très courtes pour ces jeunes si pressés (je dis ça, après, c'est personnel !)

@Illusions : de quel texte de Desproges t'es-tu inspirée ? Je suis curieuse concernant ce monsieur !
Et puis comme c'est un exercice, j'ai un peu de mal à cerner ce que tu devais/voulais faire sur ce texte là, qui évoque plusieurs sujets en même temps, un peu comme les stand-up et j'ai du mal à faire le lien entre tout ça. C'est peut-être intentionnel après, je ne sais pas !
Mais j'aime beaucoup l'originalité de ton sujet (je ne sais pas si c'est vraiment toi!) qui est très inattendu !

 

[Illusions]

@Mizuji : Merci beaucoup, contente que ça te plaise !




@Illusions : de quel texte de Desproges t'es-tu inspirée ? Je suis curieuse concernant ce monsieur !
Et puis comme c'est un exercice, j'ai un peu de mal à cerner ce que tu devais/voulais faire sur ce texte là, qui évoque plusieurs sujets en même temps, un peu comme les stand-up et j'ai du mal à faire le lien entre tout ça. C'est peut-être intentionnel après, je ne sais pas !
Mais j'aime beaucoup l'originalité de ton sujet (je ne sais pas si c'est vraiment toi!) qui est très inattendu !

@Mizuji
En fait c'est un texte fait en atelier d'écriture. Le but était de faire son intéressant comme Desproges dans son écrit : " Je ne suis pas à proprement parler ce qu'on appelle un maniaque".
Tous les mardis soirs, on a une proposition d'écriture à partir d'un texte choisi par l'animatrice. Par exemple, la dernière fois, il s'agissait de notre rapport avec l'écriture d'après Pessoa. Il n'y a pas vraiment d'intention sauf celle de répondre au bon de commande .

 

[Modesta.]

@Mizuji et @mlle_lee merci beaucoup pour vos échos !  C'est un réel plaisir pour moi de lire ça !

Oui je note bien ce que vous dites pour le rythme et c'était toute la difficulté de ce texte quand je l'ai écrit. J'ai changé de point de vue dans chaque paragraphe (le premier est omniscient, le deuxième interne et le troisième externe) j'ai choisi cet ordre car c'est ce qui convenait le mieux aux quelques ressorts comiques que j'ai essayé d'intégrer aux situations. Le changement de point de vue étant quelque chose que je voulais travailler car je ne le maîtrise pas. Je ne voulais pas que ça saute aux yeux et ce n'est avec cette lenteur et ce côté "plat" que j'y suis arrivée.

J'ai volontairement opté un style très scolaire (mon inspiration principale en temps normal est Burroughs donc voilà .) car je ne suis pas du tout à l'aise avec les changements de point de vue et je ne savais pas comment conjuguer cela avec une rythmique très marquée ou un ton plus personnel. En plus je voulais donner une impression "vieux jeu" "on fait comme ça a toujours été fait" qui convient bien avec la personnalité du personnage principal.

En ce qui concerne des soucis de parties en italique je n'y ai pas du tout pensé parce que ça ne m'a pas choquée à la relecture. Je tâcherai de penser à ce type de remarques à l'avenir, merci !

 

[TheFool2]

Sous les étoiles

J'aimerai bien observer les étoiles à tes côtés,
Sur un plaid ou juste enroulés,
Les lumières du ciel pour nous éclairer,
De la fumée blanche matérialisant les mots prononcés.

Le contraste de la chaleur entre nous
Et l'air glacé sur nos joues.
Le contraste entre tes cheveux bruns
Contre mes boucles châtains.

Le partage d'un thé de Noël chaleureux,
Liquide ambré et miel sirupeux,
Une odeur épicée, un goût sucré,
Le silence ponctuant chaque gorgée.

Un tapis blanc immaculé,
Un ciel noir d'encre et étoilé,
Des sapins noirs, une cabane de bois,
Un moment éternel qui jamais ne vivra.



J'ai totalement pas suivi les nombres de syllabes habituels mais j'aime le rythme tel quel.

 

[Mizuji]

@Mizuji et @mlle_lee merci beaucoup pour vos échos !  C'est un réel plaisir pour moi de lire ça !

Oui je note bien ce que vous dites pour le rythme et c'était toute la difficulté de ce texte quand je l'ai écrit. J'ai changé de point de vue dans chaque paragraphe (le premier est omniscient, le deuxième interne et le troisième externe) j'ai choisi cet ordre car c'est ce qui convenait le mieux aux quelques ressorts comiques que j'ai essayé d'intégrer aux situations. Le changement de point de vue étant quelque chose que je voulais travailler car je ne le maîtrise pas. Je ne voulais pas que ça saute aux yeux et ce n'est avec cette lenteur et ce côté "plat" que j'y suis arrivée.

J'ai volontairement opté un style très scolaire (mon inspiration principale en temps normal est Burroughs donc voilà .) car je ne suis pas du tout à l'aise avec les changements de point de vue et je ne savais pas comment conjuguer cela avec une rythmique très marquée ou un ton plus personnel. En plus je voulais donner une impression "vieux jeu" "on fait comme ça a toujours été fait" qui convient bien avec la personnalité du personnage principal.

En ce qui concerne des soucis de parties en italique je n'y ai pas du tout pensé parce que ça ne m'a pas choquée à la relecture. Je tâcherai de penser à ce type de remarques à l'avenir, merci !

De rien, c'est un plaisir de jouer la critique littéraire 

 

[Doza]

http://forums.madmoizelle.com/forum-ecriture/78364-theme-decriture-la-rencontre#post4831472

J'espère avoir bien fait la manœuvre et que vous arriverez à le lire!

En résumé : la rencontre de deux jeunes filles et la découverte de leur propre personne. Je vous préviens tout de suite, c'est un peu étrange. En tout cas, j'espère que ça vous plaira!  Bonne lecture!

 

[Orpinne]

Je vous ai lues et j'ai maintenant besoin de vider mon sac et de laisser couler les mots ce seras pas long je pense vu que c'est de l'impro et ce seras bouré de fautes



J'étais seule, mes amies me laissais tomber une à une, je me renfermais sur moi-même n'ayant pas la force de les affronter. Je ne ferais rien de mes journées.
Mes parents, inquiets, m'avaient envoyer voir une psy qui m'a appris à être plus sociale, car oui je suis timide, oui j'ai peur des gens, oui je préfère être seule par facilité. Mais ça de veux pas dire pour autant que, seule, je suis heureuse. J'avais, non, J'ai besoin d'amour et d'amitié mais j'étais perdue et ne savais pas comment faire ...
Quelqu'un m'a sortie du trou m'a soutenue et je l'ai aimé plus que de raison, c'est un problème que j'ai : aimer les gens tellement fort que je m'étouffe,que je l'étouffe. Je n'ai jamais su si mon amour étais réciproque mais le fait d'avoir, grâce à lui, pu devenir forte me suffi et il auras à jamais une place dans mon coeur ...


J'ai mélangé réalité et fiction à vous de démêler

 

[solene49]

Bon alors c'est juste une petite histoire que j'ai commencer mon texte n'aura pas de fin donc voilà:



Je m'appelle Namà mais mes compagnons de galère m'appellent le plus souvent Namastè ou YenNamàrre , c'est plutôt simple, là où nous sommes nous avons besoin d'humour.Celà faisait plus d'une heure que j'attendais raclant les restes de repas sous mes ongles jaunies par l'usure.A vrai dire dans ma cellules l'hygiène était quasi-inexistante. J'en ai même oublié l'odeur pendant ces 5 années de misère où on m'a laissé dépérir dans ce trou. Mais depuis peu l'espoir perdu à fini par tisser sa toile en nous. Je dis en nous car il n'y a pas que moi dans cette quête pour la liberté. Bien qu'au fond nous n'étions pas fautives, la situation s'était, par elle-même, invitée dans nos vies. Kylie avait été mon amie d'enfance, mon compagnon de cellule malgrès que notre histoire débordait de faux-semblants, de doutes et malgrès tout, d'affection encré au plus profond de nous-même. Plus que mon pillier, mon âme soeur.

 

[KiwiBlue]

Bonsoir, premier poste sur ce forum ça me rend un peu nerveuse !
Voici un texte que j'ai écrit il y a déjà quelque temps mais il m'avait fais du bien alors je le partage !

Le vin
Le vin m’a tout pris.
Ma vie, ma fierté, mon orgueil.
Tout ce qui faisait de moi un homme.
A dire vrai c’est plus facile d’accuser le vin que de s’accuser soi-même.
J’avais des problèmes, des blessures.
Et croyant les apaiser j’y ai mis du sel.
Enfant maltraité par une ceinture,
C’est avec une bouteille que j’ai malmené les miens.
J’ai regardé ma petite fille dans les yeux et je lui ai fait mal.
Oh je ne l’ai jamais touché
Mais j’ai détruit sa maison à coup de poing et de rhum,
Je lui ai volé son enfance à coup de mots et d’absinthe,
Je l’ai mise en danger, oubliée sur un parking, quasiment frappée.
J’ai regardé son amour et sa confiance en moi s’envoler en même temps que son amour et sa confiance en elle !
Elle était lumière et je l’ai mis dans l’ombre.
J’espère qu’un jour elle comprendra que ce n’était pas moi.
C’était ma douleur.
Elle n’a jamais connu son père seulement sa douleur.
Je l’ai brisé mais elle est forte,
Elle s’est reconstruite.
Bien sur je sais que c’était son chemin,
Que notre histoire fait de nous ce que nous sommes.
Mais dans le cœur d’un père il n’y a pas de place pour la douleur de ses enfants.
Non il n’y en a pas !
Je l’ai créée, je ne pourrais l’effacer.
Mais aujourd’hui, d’où je suis je veille sur elle.
Et je suis fier de la chair de ma chair.