« Assignée garçon », les réalités trans expliquées par Sophie Labelle, en BD

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@marion-perso Je n'ai vraiment pas voulu être irrespectueuse en faisant cette comparaison, j'essayais juste de trouver une analogie pour faire comprendre comment je vois les choses, je m'excuse si j'ai été maladroite. Ce que je voulais dire, encore une fois, c'est qu'il existe une réalité biologique qui définit notre sexe (je parle bien de sexe et pas de genre) et certaines spécificités qui lui sont liées : hormones, présence ou non de certains organes, différenciation du corps à l'adolescence, etc.
En revanche, je suis parfaitement d'accord avec le fait que ces données biologiques ne déterminent pas notre genre, qui est lui une construction de notre identité qui dépend de notre perception de nous-mêmes, de notre éducation, de la société, que sais-je encore ...
Pour reprendre mon analogie, et essayer de l'expliquer de façon plus claire, moi Française née avec la peau blanche (donnée génétique impossible à modifier), je ne serai jamais noire (au niveau génétique là encore), mais rien ne m'empêche, si je le veux, de me comporter comme si je l'étais, de subir des opérations dans ce but, etc. Je suis consciente que cette analogie est très maladroite et que c'est encore un autre sujet que celui-ci, je voulais juste marquer la différence entre données génétiques (inchangeables) et données de l'identité (qui sont une construction individuelle). Je prends évidemment en compte les personnes qui ne naissent "génétiquement ni homme ni femme" et qui ont bien sûr le droit de choisir, dans la mesure du possible, le sexe biologique qui correspond à leur genre.
J'espère avoir été plus claire et n'avoir heurté personne.
 
22 Novembre 2013
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@Sighel : Si je peux me permettre, ton analogie est très mal choisie puisqu'elle ne touche pas du tout au même domaine et que les notions de transethnies sont principalement empreintes de fétichisme et de racisme (et j'ai du mal à comprendre où tu veux en venir).

J'ai envie de revenir sur plusieurs notions, mais je ne suis pas forcément la personne la plus légitime pour en parler dans la mesure où je suis plus en questionnements qu'autre chose.

D'abord, quelques personnes ont évoqué le fait d'aimer une personne pour ce qu'elle est et non pour son sexe et donc la difficulté à concevoir qu'un type d'organe génital puisse repousser. Personnellement, je suis d'accord qu'il y a pas mal de problèmes dans le fait de définir l'homosexualité en fonction du sexe et non du genre, ne serait-ce que parce que ce raisonnement mégenre les personnes trans en leur attribuant une sexualité en fonction de leur sexe assigné ou de leurs organes génitaux, c'est assez violent. En revanche, je pense qu'on peut avoir des réticences, voire être repoussé par un type d'organe génital sans être transphobe et sans que cela soit en lien avec la sexualité. Il y a des femmes hétérosexuelles qui ont du mal avec les pénis. Pas mal de lesbiennes se font harceler parce qu'elles n'aiment pas les pénis et je trouve que c'est un vrai problème (et du coup, je comprends que certaines en arrivent à se sentir obligées de prouver en permanence qu'elles n'ont aucun lien avec les pénis ou ce qui pourrait ressembler à des pénis, ça prend des proportions parfois graves). Personne n'est obligé d'aimer les pénis ou les vulves ou autre chose. Ce qu'il convient de rappeler, c'est surtout qu'on ne peut pas deviner si une personne a un pénis, une vulve ou un autre type d'organe génital sans le/la voir nu.e. Il est donc absurde et surtout profondément transphobe de dire "je n'aime pas les femmes trans car je n'aime pas les pénis".

Pour ce qui est du sexe biologique, si les médecins ne se basent pas sur rien, iels ne se basent pas non plus sur tous les éléments permettant de déterminer le sexe biologique. Ce n'est pas pour rien que des personnes intersexes le découvrent très tardivement, on ne se base que sur les organes génitaux externes et on peut avoir des organes génitaux externes ne permettant pas le doute à priori et ne pas correspondre entièrement à ce qu'on attend du sexe biologique de la personne. En réalité, c'est très courant. Des exemples ? J'ai souvent lu "hormones" ici, l'hirsutisme et la gynécomastie sont souvent liées à un profil hormonal atypique, mais pas si rare (je suis moi-même hirsute, pas à un degré important, mais hirsute quand même, je ne souhaite aucun "traitement" pour mon profil hormonal et il me convient, mais clairement, il ne rentre pas dans la norme d'autant plus que j'ai une structure osseuse plutôt masculine aussi). Et là, je parle d'exemples qui donnent une variation légère, mais existante, je ne parle pas nécessairement de ce que ça peut révéler au niveau chromosome, etc.
Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas une science exacte et qu'il y a réellement un côté artificiel. De plus, notre système binaire pose d'énormes problèmes, il est anormal de mutiler encore des enfants et de considérer cela comme un traitement alors que le but est uniquement de ne pas sortir du système binaire bien ancré dans notre culture.

Ensuite, je tenais à dire que l'identité de genre existe, ce n'est pas que le reflet des constructions sociales et des attentes genrées, plusieurs éléments tendent à démontrer qu'il ne suffit pas que l'éducation "efface" les attentes genrées ou les modifient pour que l'identité de genre ne soit plus une question essentielle. Le truc, c'est que même s'il y a une construction sociale derrière tout cela, ça ne signifie pas que ça n'existe pas. Nous vivons constamment dans des constructions sociales. Je vous renvoie à l'histoire de l'homme réassigné femme suite à un incident lors de sa circoncision.
Si ça ne suffit pas, l'existence de la dysphorie de genre devrait rendre l'identité de genre plus palpable. Je peux comprendre qu'il soit difficile de faire la différence entre identité de genre et rôles genrés dans la mesure où le discours qu'on attend des personnes trans et apparemment aussi des personnes non binaires est "j'ai toujours aimé ceci, je me suis toujours senti à l'aise dans tel rôle, etc." mais c'est pas toujours le cas et ce n'est pas une nécessité. Les rôles genrés peuvent entrainer la dysphorie, mais le problème ne se situe pas dans les rôles genrés. Il y a des mecs trans efféminés, des femmes trans butch, des personnes non binaires qui "ressemblent trop à leur genre assigné" au goût de certain.e.s, mais c'est peu admis.

Pour ma part, je me considère comme en questionnement / probablement genderfluid parce que j'ai des périodes de très forte dysphorie depuis mon adolescence notamment vis-à-vis de ma poitrine, mais je m'identifie aussi parfois comme femme sans problème (et pour cette raison, je ne me dirai pas transgenre, mais non binaire me va) ou encore plutôt agenre-mais-féminin.e. La dysphorie que je ressens, j'ai mis des années pour la comprendre, des années pour comprendre pourquoi parfois me donner un nom de mec me soulageait, pourquoi "je devrais être un mec" n'était pas que du ressentiment parce que pas hétéro, etc. (Le truc drôle, c'est que, encore maintenant, je me dis que je ne suis pas légitime dans mon questionnement et que je vole la parole de personnes qui sont réellement non binaires). C'est certain, y a des trucs qui vont faire penser "ah, mais si tu t'identifies pas tout le temps à une femme, c'est parce que tu ne veux pas tout le temps répondre aux attentes genrées, regarde tu cites les vêtements de mec, les poils, le prénom, etc." mais, la réalité, c'est que le ressenti est sur l'identité, se "conformer" plus ou moins aux attentes que les gens ont pour d'autres genres, c'est plutôt un moyen de me sentir mieux, d'alléger la dysphorie parce que je me sens / suis moins perçu.e comme femme. Parfois, je vais avoir une tenue butch juste par esthétique sans me sentir mec, ça ne servira pas à alléger la dysphorie. J'ai pas de moyen d'expliquer clairement pourquoi j'ai souvent envie qu'on m'arrache les seins ou pourquoi je me sens parfois mec, parfois agenre, parfois presque mec / femme, parfois femme. Je peux pas l'expliquer, c'est comme ça, mais après tout, combien de personnes peuvent expliquer leur identité de genre ?

Un truc que j'ai trouvé génial dans la BD "Assignée garçon", c'est quand Stéphie n'aime pas le maquillage. Le fameux "ah, mais je jouais à la Barbie / je me maquillais" est hyper attendu quand une femme trans parle de sa vie, des discours stéréotypés qu'on attendrait pas d'une femme cisgenre sont hyper attendus pour commencer une transition, j'adore la BD de Sophie Labelle parce qu'elle brise certains tabous.
 
27 Janvier 2015
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@Capitaine Janeway Comme je l'ai dit, mon analogie (sans doute très maladroite) avait pour but d'expliquer à peu près ma vision de la différence entre données biologiques immuables et données de l'identité variables. Je sais que l'image que j'ai choisie n'est certainement pas la plus adaptée, mais c'est la seule qui m'est venue à l'esprit ...

Bref, je n'interviendrai plus sur ce sujet car je commence à me lasser de me faire rembarrer. J'ai beau expliquer que je découvre ce dont on parle, que je m'exprime du mieux que je peux et qu'il est possible que je soit maladroite, apparemment ça ne suffit pas. La prochaine fois, je me tairai bêtement au lieu d'essayer de comprendre et de me faire comprendre, ça m'évitera de me faire traiter de transphobe ou presque ... Sur ce, bonne journée à tou-s-tes
 

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23 Septembre 2013
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je voulais juste marquer la différence entre données génétiques (inchangeables)
données biologiques immuables et données de l'identité variables.
Je reviens faire un peu de HS là-dessus, mais ce sera moins long que la dernière fois :lol: (Sighel, je te cite parce que tu en as parlé très concrètement mais c'est une remarque plus générale :fleur:).
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Réactions : Diophantienne
22 Novembre 2013
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@Sighel Excuse-moi, je ne voulais pas sembler agressif.ve ni violent.e, je n'ai sincèrement pas très bien compris ton message (par exemple, je n'ai pas compris si tu considérais que seul.e.s les personnes intersexes pouvaient avoir accès à une réassignation ou non, ni si pour toi, on jouait un rôle). Il n'y avait vraiment que les trois premières lignes qui te concernaient dans mon message et mon but n'était vraiment pas de t'accabler de reproches.

Le passage sur la "transethnie", en revanche, était juste pour signaler que des personnes s'étaient réellement approprié ce concept et se revendiquaient d'une autre ethnie, souvent par fétichisme mêlé de racisme (ce sont essentiellement des blanc.he.s se revendiquant d'une autre ethnie, même si j'en soupçonne pas mal d'être des trolls). Ça pose pas mal de problèmes ne serait-ce que parce que plusieurs personnes affirment que ça doit être acceptable puisqu'on demande à ce que la transidentité le soit, alors que c'est, selon moi, un axe totalement différent puisqu'il n'y a pas, par exemple, de notion de culture dans l'identité de genre.

Mais après, c'est mon impression, peut-être que j'ai complètement tort.
 
2 Juin 2013
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Bretagne
Petite remarque en passant : le personnage de Sophie Labelle n'est absolument pas "trop intelligente pour son âge" (L'intelligence est-elle liée à l'âge?), elle utilise seulement des termes précis et bien délimités pour parler de son problème (des termes "scientifiques"), ce qui (dans notre société) n'est pas attendu d'un enfant de cet âge. Je pense que la réflexion qu'il y a derrière, par contre, est tout à fait plausible, seulement une grande partie des enfants que nous connaissons n'auraient pas les mots pour en parler avec une telle précision. Dans le cadre d'une fiction et dans une visée pédagogique, je trouve même très pertinent de la part de l'auteure d'utiliser ces termes "scientifiques".
 
8 Août 2015
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J'ai lu tout le blog, et je trouve l'engouement suscité ici un peu exagéré. Outre l'article dithyrambique ("ecrit en collaboration avec Sophie Labelle", ça c'est de l'objectivité journalistique ;) ), j'ai l'impression que si on n'adhère pas à 100% à tout ce qui est dit sans discuter, on est automatiquement catalogué-e transphobe.
Je dois avouer qu'à certains moments de ma lecture du blog, j'avais presque l'impression qu'il s'agissait d'un canular, d'une parodie de BD pro-trans faites exprès pour ridiculiser les pro-trans, tellement tout est exagéré jusqu'à l'absurdité. Sans compter les situations totalement irréalistes et semblant sortir tout droit parfois d'un fantasme imaginaire, parfois d'une victimisation paranoïaque, le côté "donneur de leçon" est extrêmement désagréable, en particulier le côté dogmatique assumé et effrayant, façon "si tu n'es pas d'accord avec cette vérité lapidaire, tu n'est qu'un méchant transphobe".
L'ouverture des esprits, ça passe aussi par l'ouverture à la discussion et au débat, pas à une espèce de dictature de la pensée.
 

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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Au lieu de démolir au bulldozer @Araefal , aurais-tu des exemples et des arguments ?

Que veut dire "pro-trans" :eh: ?


édit : je précise que je t'ai signalé, car c'est ton premier message sur madmoizelle et qu'il a un bon potentiel troll, et j'invite les autres madz à signaler, parce que franchement :rolleyes:.
* dictature de la pensée hinhinhin *
 

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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@Anableps : en fait je trouve ça absurde car ça sous-entend, au vu du commentaire dans lequel cette mention se trouve, qu'on puisse être "anti-trans" et que c'est une position acceptable (je sais pas si c'est clair, mais c'est vraiment pour ça que j'ai posée la question).
De fait @Araefal se plaint de l'absence de débat possible et souligne que l'article n'est pas "neutre" puisqu'il a été écrit avec l'aide de Sophie Labelle (alors que si l'aide de Sophie Labelle a été souhaitée, je pense aussi que c'est pour permettre au contraire un article renseigné sur les transidentités :dunno: et évitant de reprendre toutes les erreurs journalistiques généralement commises dans ce type de sujet).

Enfin voilà, c'était plus rhétorique qu'une question sincère :).

Cela dit, je trouve ça irrespectueux de dire "pro-trans" :hesite:. Quand on dit "pro-féministe", féministe désigne une opinion personnelle et politique, tandis que "trans" c'est une identité, donc "pro-trans" euh :erf:.
 
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