Je suis pas très douée en métaphore filée, et j'en ai plus ou moins fait une dans l'écriture thématique déjà. Je me vois pas refaire la même.
J'avais fait un exercice à l'école à l'époque. Je le ressors donc de mon DD.
Impassible, regard froid sur le monde qui l'entoure, le petit Polyphème se love dans la couche qu'on lui a offerte pour la nuit, parfaitement adapté à sa taille. Il a quitté son île, il vient prendre sa revanche sur Ulysse et s'immisce dans les vies des mortels, pour capturer ce qu'ils ont à cacher, ou à montrer c'est selon. Le cyclope s'approche, se laisse approcher aussi, passe entre certaines mains en se laissant manipuler. Pour mieux s'insérer, pour mieux saisir l'essence de ce qui l'entoure. Il cligne de l'oeil, parfois, et s'affaire à tout mémoriser avec la plus grande fidélité possible. N'oublier aucun détail. Ruser comme l'ennemi ancien, pour mieux capter l'âme des autres, ces âmes qui le nourrissent et le font sortir de son lit. La nuit parfois, on le traine hors de sa couche et il sort ses habiles jeux de miroirs, pour illuminer le noir et imprimer l'image sur sa rétine. Et parfois, lorsqu'on le force, il se connecte à un énorme congénère pour montrer à tous ce qu'ils sont vraiment. Et puis, on le range et ne reste plus que l'image tandis qu'il se repose, après les rafales de clins d'oeil qu'il a du donner toute la soirée. Toutes ces oeillades épuisantes et machinales, mécaniques. Qu'un autre provoque, à chaque fois. Il semblerait qu'un autre Ulysse ne soit en fait en train de le duper à nouveau.