Atelier d'écriture (thématique)

6 Août 2014
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6032 (Belgique)
www.whatcolorisit.be
Voici ma petite contribution :)

"Quand je pense à l'automne, j'imagine la photographie d'une feuille rougie sur laquelle perlent des gouttes de rosée. J'ignore pourquoi c'est la première chose à laquelle je pense, peut-être parce que si j'avais eu un quelconque sens artistique, j'aurais aimé capturer une telle vue.

Quand je pense à l'automne, je pense à la rentrée des classes, quand j'étais petite. Je n'oublie pas l'odeur des fourniture neuves, de la classe. Je n'oublie pas les premières photocopies, les retrouvailles à la la récréé, le soleil de la fin de l'été qui perce encore lorsque je regarde vers la fenêtre.

Quand je pense à l'automne, je pense aussi au retour des couleurs sombres dans les gardes-robes, si "chic" sur certaines femmes, je pense aussi un plaisir d'un thé Tchaï dans la fraicheur du matin et surtout à la luminosité qui se réduit doucement le soir, créant une ambiance feutrée dans mon salon, éclairé à la bougie.

Je n'oublie pas non plus les bourrasques et l'humidité qui transforment mon joli brushing en tapis capillaire informe, mais c'est beaucoup moins poétique."
 
Salut salut ! :) Ben, je trouve votre idée d'écriture thématique super sympa, alors j'ai voulu essayer de participer.
En espérant que vous ne trouverez pas trop ça cafouillis :red:


"Fille automnale. Rien de la décrivait mieux que cela. Elle était fille automnale. Fille de rien, fille de vent, fille qui tournoie au gré des bourrasques.

Certaines personnes voient dans l'automne une saison de mort. Comme si les feuilles qui en tombant annonçaient irrémédiablement l'hiver étaient le présage d'une fin. Elle ne voyait pas les choses comme ça. C'est pendant cette saison qu'elle trouvait que les arbres étaient les plus majestueux. Elle voyait dans l'automne un espoir, une provocation, une certitude : il y a des choses qui ne meurent jamais. Elle s'extasiait devant l'éternel recommencement que l'automne illustrait. Elle ne voyait pas des arbres qui mourraient, mais des feuillages qui resplendissaient, qui irradiaient et qui exposaient leurs couleurs chatoyantes de façon presque arrogante. Quand elle se promenait dans les forêts, elle entendait presque un murmure ironique dans le chant des feuilles qui crissaient sous ses pas, comme si ces êtres de bois se moquaient de l'incapacité des hommes à voir la splendeur de leurs ramures.

Chaque année, ses cheveux chatains se teintaient de roux dans les reflets du soleil, et elle s'amusait souvent à jouer avec des marrons du bout du pied ou à pousser des gens dans un tas de feuilles avant de s'enfuir en courant, en réprimant les fous-rire qui envahissaient son petit visage mutin dans sa grande écharpe bariolée. Dès que les premiers froids apparaissaient, elle courait hors de chez elle, et inspirait de grandes bouffées d'air frais, comme par peur d'en manquer. Manquer d'oxygène, dans le froid d'un hiver sans feuillages.

Mais elle possédait aussi une certaine mélancolie. C'était un état permanent chez elle. Elle flottait toujours, gardait une certaine distance avec les choses. Elle aurait voulu naitre à une autre époque, dans une autre pays. Elle avait l'âme triste, le coeur gros, sans qu'elle sache pourquoi. Mais elle se complaisait dans cet état proche du spleen qui l'envahissait tous les automnes. On aurait pu la comparer à une journée de pluie. C'est comme ça qu'il la voyait, souvent. Comme une journée de pluie, quand on peut rester sous une couette avec une personne qu'on aime, à lire ces livres qui changent une vie en buvant du thé. Et il y avait toujours une chaleur en elle, dans son rapport avec le monde et avec les autres. Parfois, il se demandait même si les couleurs chaudes dont elle se drapaient à longueur de journée ne l'avaient pas imprégné, si bien qu'elle était désormais un être fait d'une multitude de nuances de rouge et d'orange, prêt à vous entourer de sa chaleur, avant de s'éclipser dans un courant d'air, retrouvant sa liberté.

Elle n'aimait pas seulement l'automne. Non. Dans ses gestes et ses paroles, dans ses rires comme dans ses pleurs, et dans sa vision du monde, elle était automne. Tout simplement."
 
Dernière édition :
13 Décembre 2012
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8tracks.com
Salut :hello:, je me lance.

Une ballade dans la forêt,tôt le matin le ciel est bleu.
Elle est toute petite face au arbres immense.
A terre d'innombrables feuilles aux couleurs d'automne orangées,marrons l'entourent.
Elle pourrait rester des heures au milieu des arbres à les contempler.
C'est si calme et si apaisant c'est sa saison préférée.
 
2 Septembre 2012
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st-petersbourg.tumblr.com
Automne,

Te sentir rafler mes joues à coups de vent, perler mes cheveux à coups de pluie, tomber des arbres à coups de feuilles, craquer sous terre à cou(p)s de pieds, rayonner mes réveils à coups de soleils hésitants, griser mes soirs à coups de nuits matinales.

Allez, pointe le bout de ton nez, je t'accueillerai sous mon écharpe encore timide au cou. De ma parka pour tes torrents venus danser la valse sous les feuilles orangées ; tombantes en arcs-en-ciel, tombantes en pétales de mariage, tombantes en confettis innombrables. De mes mitaines pour les jours de froid précédent l'hiver, de mes boots pour tes rideaux de pluie perlant en flaques ; venues dessiner le reflet de ces visages tristes et sombres, et des jours qui diminuent... De mon béret bordeaux inspiré de tes couleurs pour le sifflement de ton vent à mes oreilles fragiles.

Allez viens Automne, amène avec toi tes couleurs chaleureuses avant de t'adonner aux couleurs moroses. Fais-moi respirer l'odeur de tes bois, de tes sentiers humides, de tes châtaignes grillées et de tes fumées des cheminées.

 
M

mnemosyne

Guest
L'Été est malade. Il t'a attrapé.

Humide, puissant, ardent, lourd, torride, menaçant.
Splendeurs en déclin, lumières tamisées, couleurs brûlées.

Fatal Automne tu sens la mort.
Dont l'hiver sera le deuil.

Vital Automne dont je suis née.
 
Dernière édition :
4 Novembre 2007
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Metz
lesvoyagesdemircea.wordpress.com
C’était une de ces filles née en Septembre.
Et qui ne souriait jamais sauf dans sa chambre.
A sept ans déjà elle traversait les miroirs,
Comme on traverse des mouchoirs.
Les yeux grands, vides et noirs,
Non, vraiment :
Rien de sympathique,
Dans ce regard.

Elle apprenait à marcher,
Qu’elle avait déjà les poings serrés
Sur les rembarres des escaliers,
Refusant de tomber pas même une fois,
Pour faire plaisir à ses parents
Qui auraient voulu pouvoir la rattraper.

Dans ses veines,
Coulait un enduit lourd et opaque,
Du genre de ceux dont on recouvre
Les portes pour qu’elles s’ouvrent.
Écrasant à deux mois déjà les feuilles mortes,
Par jalousie.

On se voyait en elle,
Comme on se voit à travers les cauchemars.
Et à peine se croyait on jugé,
Qu’elle n’était déjà plus là.
Elle avait adolescente,
Déjà,
Cette violence,
De celle qu’on ne retrouve que chez les vieillards
Dont les regardes mornes
Ponctuent les fenêtres des maisons de retraites.

C’était une de ces filles,
Née dans les années 2000,
Entre l'été et l'hiver,
Ne croyait plus être la première en rien,
Ni en la religion ni en la famille,
Ni en Goethe ni en Prévert, 
Se contentant d’exister, avec fatigue,
Haineuse avant même d’avoir été aimée une fois.

C’était une de ces filles.
Qu’on souhaiterais ne jamais avoir
Et qui pourtant était là.
Et il fallait bien faire avec.

Ses poèmes étaient arithmétique,
Et son beat et son rythme,
Hypnotisent avec malaise,
Comme la musique électronique,
Qu’on entendait dans ces fêtes,
Alternant musique et fixes.

Son esprit était une dentelle,
Alternant éclair de génie,
Et creux consternant.
On en attendait rien :
Elle donnait tout,
Faute de savoir se retenir,
Plus que par générosité.

Indifférente à l’amour des autres,
Faute d’en avoir pour elle même.
Simple éructation de la vie,
Adolescente à peine finie.
Hanche étroite, seins petits.

Rebelle à toute caricature
Belle erreur de la nature
Femme au milieu des technologies
A son aise parmis les machines
Elle inventait des systèmes
Des algorithmes
Créant virtuellement
De la poésie, de la musique.
 
Dernière édition :

Evony

Je t'ai dans la peau mais pas sous les doigts.
18 Janvier 2010
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ANGLET
J'ouvre les yeux, ma tête tourne, je ne me sens pas très bien.
Une drôle d'odeur me chatouille le nez, la piece est si sombre.
Je ne sais plus vraiment où je suis, ma tête, j'ai comme une absence. Je regarde à droite, le volet est a peine fermé,
Il fait nuit, il pleut.
Un vent frais entre par la fênetre, il me glace le sang, mon regard glisse dans la piece,
Pourquoi suis-je dans le couloir?
J'ai froid, je me frotte les bras, mes mains sont bizarres, je sens une fine couche les enrobées. Je tombe mon regard sur mes mains, je sursaute,
Je cours me réfugier dans la salle de bain, je suis couverte de sang, ma tête tourne de plus en plus, je suis perdue.
Je t'appelle, je crie ton prénom.
Aucune réponse, j'ai peur, les larmes me montent. Ma tête ne cessent de me lancer.
Je rentre dans la chambre, je te vois allonger sur le lit, le corps meurtri, cette scène est atroce l'odeur, la vue me donne la nausée.
Je me tourne et je le vois dans la pénombre assis sur ton fauteuil, un couteau entre les mains...
 
28 Novembre 2011
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Lille
C'est pas un polar du tout, mais ça m'est venu comme ça :

Si l’on me demande si c’était prémédité, je ne saurais pas quoi répondre. Oui, non, inconsciemment peut-être, je ne sais pas. Et alors ? Personne ne me demandera jamais rien.

Le jeune homme traînait ses chaussures de ville et ses chemises à carreaux dans les couloirs qui sentaient le parquet ciré, et je faisais tout pour ne pas le suivre à la trace. Tâche difficile. Je n’ai jamais aimé les gens condescendants, mais ses cheveux me donnaient bien envie de passer la main dedans. Mais de deux choses l’une : nous travaillions ensemble, et il portait toujours à la main gauche un anneau que j’aurais bien fait fondre dans l’œil de celle qui, elle, l’avait déjà retiré. Et troisième point, c’était aussi une collègue.

Ils ne s’aimaient pas, plus, mais l’alliance était toujours là. L’objet, bien sûr, mais aussi la complicité. Je savais au fond de moi qu’il fallait que je passe à autre chose, que rien de tout n’aboutirait. Il ne m’avait rien promis, et était vraisemblablement toujours attaché à elle. Lié, même.

Un midi où je frappais à sa porte pour une information quelconque, un prétexte plus qu’une vraie demande, je le trouvai assoupi sur son bureau. Je décidai de ne pas m’attarder, au risque de me faire voir par quelqu’un ou pire, qu’il ne se réveille et ne me prenne pour la freaks que j’étais doucement en train de devenir. Mais l’éclat du bijou me tapa dans l’œil, et sa vision me devint tout à coup plus qu’insupportable.

Sans même réfléchir, je parvins à la lui retirer. Je m’étais attendu à une certaine résistance, mais l’anneau tournait facilement, un peu trop lâche, comme si les années de mariage avaient érodé la peau qui se trouvait dessous. Il glissa tout seul, comme ravi de quitter ce doigt où il n’avait plus sa place. Coupable, mais satisfaite, je songeai à la balancer lors de ma promenade digestive le long de la baie. Mais tandis que je jouais avec elle, je n’en fis rien et la gardai au fond de mon manteau, comme une preuve de victoire.

De retour au bureau, l’ambiance était glaciale. Ben fourrait sa main amputée dans sa poche, comme honteux, et cherchait visiblement un coupable. Sans même un regard pour moi, il balaya la liste des suspects et choisit comme bouc émissaire son ex-femme. Dur de retenir un sourire.

J’avais tout pour moi. Je dépassai largement son épaule, je comprenais toutes ses références à Game of Thrones, je n’avais pas l’intention de le forcer à se couper les cheveux, et je n’exigerais pas que nous accordions nos vêtements avant de venir bosser. Non mais franchement. Et bien sûr, si on continue la comparaison, j’étais plus jeune, mais supérieure. Hiérarchique.

Le lendemain midi, car c’est le midi que tout se joue ici, le bougre à cran cherchait un briquet dans les poches de ses collègues, comme toujours. Quelle ne fut pas sa surprise en retrouvant l’objet du délit dans le manteau de la présumée coupable. Comme dans un mauvais film, même le coupable, moi donc, fut surpris par cette révélation. C’est alors que me revint le souvenir de la veille, comme dans un flashback. Perturbée par mon propre geste, j’avais attrapé le premier manteau venu, dans lequel je me sentais un peu serrée à bien y réfléchir. Et je n’étais pas la seule ici à porter un trench prune. Mon dieu, je m’étais créé le parfait alibi sans même m’en rendre compte.

L’homme récupéra donc son bien, mais nul ne revit jamais la bague à son doigt. La complicité non plus d’ailleurs. Mince, je crois bien avoir commis le crime parfait.
 
27 Décembre 2013
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Elle était belle, épanouie, jeune, à moi. Toute à moi. Puis, un vent nouveau souffla sur sa vie, ma vie. Un tourbillon d'hommes, de fêtes, de poussières de lumières traversèrent sa vie. Et moi, je restais là, à absorber au plus profond de mon âme l'odeur de son corps si provocant, la couleur de ses cheveux si rougissants, si flamboyants. Et elle continuait à tournoyer devant moi. Je la voulais.
Cette nuit, je la voulais intensément, désespérément pour l'éternité.
Les rues étaient floues, les passants étaient flous. Moi même, j'étais flou. Les escaliers menant vers sa maison étaient tremblants, palpitants comme une myriade de cœurs en fin de souffle ou comme des petits moineaux que l'on écrasait. L'intérieur de sa maison était ardent, pourpre, couleur de sang. Sang qui me battait à la tête en cet instant. Couleur de sang de ses cheveux. Elle était là, tournée vers un autre homme. J'ai fait ce que j'ai pu pour la garder mienne. A tout jamais. Couleur de sang de son corps.
 
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Réactions : Briquette Insectiforme
La pluie tombait dehors, litanie froide et monotone, sorte de mélopée glaciale qui faisait frissonner l'air immobile de la pièce. Sur le lit, les draps sont défaits, froissés, les plis du tissus ressortant en de vives coupures grises sur la noirceur de l'ensemble, coupures reprisent par le miroir qui ne les rend que plus tranchantes.
Un nouvel éclair zébre le ciel, éclairant un court moment la chambre. Tes yeux se figent sur des détails en apparence anodins. Des objets qui semblent avoir bougé, un rouge à lèvre tombé à terre, un tiroir d'ouvert. Ton regard suit les changements, glaçant ton corps et ton âme au fur et à mesure que les informations parviennent à ton esprit. Les draps déchirés, le vase renversé à terre, laissant les roses blanches se dessécher sur le sol alors que l'eau restante imbibe le tapis. Et ce silence... Il semble n'y avoir plus âme qui vive, et tu cherches avec empressement un indice sur ce qui a bien pu se passer.
Et puis tu vois. Tu vois les tâches d'un rouge noirci étalé sur le matelas, sur l'oreiller. Tu vois le poignard effilé posé sur la table de chevet, non loin du cadre brisé sur le bois poisseux de sang. Les éclats de verre renvoient avec violence la lumière de l'éclair qui déchire une nouvelle fois le ciel gris, lourd et pesant, tranchant avec le liquide carmin qui semble te narguer en s'égouttant bruyamment contre le plancher.
C'est plus que tu ne peux en supporter. Poussant un hurlement, tu sors de la chambre en courant, terrorisée, t'empressant d'aller chercher de l'aide chez le voisin d'en face. C'est lui qui appelle la police et les secours lorsqu'il a fini de t'écouter. Toi, perdue, incapable de comprendre, tu es prostrée sur la chaise de la petite cuisine du trentenaire célibataire, les sanglots manquant de t’étouffer.

L'inspecteur qui te regarde semble hésiter entre le mépris et les formules d'usage. Tu n'y prêtes pas attention, tes yeux focalisés sur le bouquet de lys que tu caresses de tes doigts fins avant de le poser sur la tombe brûlante. Le meurtrier n'avait pas été retrouvé, même s'ils semblent être sur une nouvelle piste. Tu sens son regard te transpercer le dos, la nuque, comme s'il cherche à savoir ce que tu penses. Ton amante n'était pas des plus fidèles. Tu es toujours sur la liste des suspects. Douce ironie quand on y songe. Tu ne pipes mot, te contentant de te relever et de le regarder, en silence, tes cheveux courts battant ton visage encore marqué par la tristesse. Cela ne faisait pas plus d'un mois après tout... Sans dire un mot, tu tends tes poignets, ta voix résonnant dans l'air froid du cimetière.

"Si vous me pensez coupables, allez-y"

Après tout, les crimes passionnels sont ceux qui marquent les mémoires. Vous en étiez une figure toute trouvée. Toi et tes oublis, tes absences, ta violence folle délivrée par tes cauchemars et ta culpabilité inhumaine. Elle la volage, l'impétueuse, l'indomptable, celle qui illuminait ta vie et séchait tes larmes...
L'inspecteur te regarde et semble esquisser un sourire alors que ses doigts enferment tes poignets. Et alors tu comprends. Ses yeux te dévorent du regard, voulant te déshabiller par leur seule volonté. Un frisson de colère, d'horreur, de haine s'échappe alors dans tes veines, cocktail mortel qui fait que tu te débats en hurlant, comme devenue folle. Au loin tu repères une silhouette qui accourt vers vous, plusieurs même, cela est difficile à dire au travers de tes larmes. Le meurtrier se retourne, comme sentant le danger...
Des coups de feu retentissent, assourdissant l'air alors que tu tombes à terre, ne sentant plus rien. L'odeur des lys à tes côtés t'embaume, alors que celle du sang finit de te faire sombrer dans l'inconscience. Un sourire s'immisce sur tes lèvres avant le noir. C'était fini
 
4 Novembre 2007
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Metz
lesvoyagesdemircea.wordpress.com
Valentine était artiste peindre, spécialisée dans les monochromes. 

Elle aimait capturer les pulsations de la vie, jouait avec les rayons de lumière qui perçaient les vitres de son atelier d'artiste en écoutant en boucle Melody Nelson. Oui. Valentine se la racontait un peu trop artiste bobo-bohème. Mais c'était visiblement efficace : elle avait du succès. 
Les gens trouvaient ses tableaux vibrants, vivants. Beaux.  

Elle exposait depuis quelques jours dans une galerie de Saint Germain, à Paris. Le bouche à oreille avait fait affluer la foule en masse et les commandes avaient suivis. Valentine se retrouvait donc, chaque soir en rentrant de la galerie, débordée par le travail. Littéralement, débordée. 

Les mains plongées jusqu'au coude dans des entrailles à présent froides elle repensait à tout ce qu'elle avait du vivre pour en arriver là. 
Les humiliations. L'attente. La faim. La peur. La soumission. Parce que quand on a pas d'argent, tout devient plus compliqué. Les hiérarchies sociales... Elles pèsent beaucoup plus. Valentine pensait à tout ça en allant puiser le peut qu'il restait à sa disposition tout en bas du torse, vers les hanches. Des hanches d'homme. Anguleuses. Inertes. Évidement. 

Un boomerang planté dans la gorge celui qui avait été jusqu'à une date encore relativement récente galériste dans une échoppe huppée de Saint Germain fixe le plafond d'un air pensif de parisien préoccupé par le nihilisme ambiant de cette société remplie de vacuité post moderniste de mes couilles. 

Oui. Valentine était en pleine période rouge. Et pas prête de s'arrêter de peindre.

Au quai des orfèvres, on classa rapidement le dossier de la disparition d'Étienne Dompard sans suite. Une petite commissaire tout juste débarquée de province avait mené l'enquête avec soin, sans rien trouver de suspect. Sous le charme du travail de l'artiste, elle avait acheté « Coucher de Soleil n°45 » pour décorer son nouveau bureau. Valentine lui avait fait un prix d'amis.
Elles s'étaient serrée la main, Valentine, tout juste descendu de ses ateliers et ayant à peine finis la toile,  s'excusa de les avoir encore sales.
 
Dernière édition :
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Réactions : Eddicted
La nuit. Le blizzard. La neige fouette mon visage, balaie ce monde en noir et blanc où même le rouge bouillonne de ténèbres.
Dans mes bras, elle. Son visage de Blanche-Neige, les yeux grands ouverts sans vie qui hurlent un pourquoi désespéré. Je l'embrasse. Je la tue. Son sang s'endort dans ma main, sous ma lame. Sa peau pâle, bleuie déjà, peu à peu se recouvre de glace. Ma respiration. Concentre-toi sur ta respiration.
Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Mon souffle est derrière le rideau des lambeaux de mon cœur. Je serre contre moi ce corps sans âme.

-NOOOOOOOOOON !

Mon cri me vide moi aussi de toute force. Je tombe à terre, elle s'enfonce dans la neige et son sang macule l'étendue grisâtre sous la lumière des lampadaires. Je porte sa main encore presque chaude sur ma poitrine. Je l'aime. Plus que jamais je désire cette chaleur que j'ai aimée et haïe, que j'ai tuée et trahie. Des larmes gèlent au coin de mes yeux, tout en moi se déchire. J'embrasse ses mains, sa bouche, tout se mélange, la neige, les sirènes de police alertées par mon cri. Je tombe. Dans ma main une lame maudite. Froide. Sans âme, comme ces cloches de Noël qui traversent le vent d'hiver.
L'acier couvert d'écarlate scintille dans ma main trop faible. Je veux percer cette bulle d'horreur en moi, je l'enfonce. Encore. Encore. Encore. La porte s'ouvre et une pulsation brouillonne envahit le monde. Je ne m'entends plus respirer.
Je retire la lame, crie. Tente de m'allonger à elle, de me raccrocher à elle, de rejoindre son fantôme, de vivre dans la mort notre amour parfait. Je la vois danser, sa bouche rouge, ses cheveux noirs, Eve tentatrice avec une pomme de Blanche-Neige.

Je l'embrasse et meurs.
 

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