@Siobhàn Salomé Je vois pas trop pourquoi ce féminisme "pragmatique" et un féminisme plus radical pourraient pas coexister. Une fille qui se pose pas de question sur les injonctions alors qu'on l'a initiée au féminisme (donc au fait que le genre est une construction, j'entends), bah p'tetre que ces injonctions la rendent pas particulièrement malheureuse et c'est bien son droit. P'tetre qu'être une grosse consommatrice ça la rend super heureuse et que du coup le souci n'est pas à voir du côté d'un "mauvais féminisme" mais d'une société consumériste dans son ensemble.
Je réagis à ton commentaire car je le trouve un peu condescendant envers des personnes qui n'ont rien demandé (cf l'utilisation du langage sms).
Les filles ont droit de pas être déconstruites, c'est vrai qu'on vit plus heureux quand on ne prend pas trop la tête avec la politique, personnellement je m'en tampone le coquillard de ce que les autres font. Seulement, à ce moment-là, qu'on ne vienne pas me prendre pour une idiote (cf. langage sms) en me disant qu'elles obéissent à toutes les injonctions
par féminisme. Elles obéissent parce qu'elles en tirent quelque chose : ça s'appelle le compromis patriarcal. Mais ce n'est pas un acte politique en soi, c'est juste profiter de ta petite domination dans une société consumériste. Et pour moi, le féminisme, c'est politique. C'est se soutenir les unes les autres pour qu'on ait les mêmes droit, pas transformer nos quelques projets d’émancipations en "tendances" pour son profit perso. Je vois même pas comment on peut poser en big boss capitaliste qui exploite les autres et se prétendre féministe, ça me semble un non sens total.
@Siobhàn Salomé je comprend ton message et je suis assez d'accord mais... C'est pas mieux que rien au fond? Ne vaut-il mieux pas un feminism kikoo-lol que pas feministe du tout?
C'est peut-être trop radical mais je plus je vieillis, plus je trouve que ça a tout de la fausse bonne idée. Parce que oui, maintenant on peut parler de féminisme alors que c'était plus compliqué il y a dix-quinze ans, mais c'est un féminisme sans portée politique, celui qui consiste à se teindre les cheveux en toutes les couleurs de l'arc en ciel, écouter
Girls Who Run The World et s'acheter du maquillage à paillettes (et avant qu'on vienne encore me dire que je suis pas assez sympa : y a pas de souci à aimer les couleurs vives, Beyoncé et se foutre des paillettes partout, c'est juste que ça n'a rien à voir avec le féminisme). Et je vois trés bien dans trente ans, dans les magasins "Retour de la mode féministe ! Achetez vous un T-shirt avec des hamburgers et des lapins" comme c'est le cas aujourd'hui pour le punk, le grunge ou le mouvement hippie, qui n'ont plus pour seul pouvoir que d'enrichir Zara ou H&M avec des fringues inspirés de...
@Nour + Nad : Vraie question : qu'est-ce qu'il y a de féministe chez les Destiny's Child (qui ont quand même sorti
ça ...) où dans les premiers albums de Beyoncé (jusqu'à y a quoi, quatre-cinq ans ?) Parce que même quand j'écoute aujourd'hui (et ça m'arrive assez souvent), je vois rien qui me donne envie de lever le poing. Juste de la (bonne) musique. Et beaucoup de show classique à l'américaine. Je vois pas en quoi c'est plus féministe que ce que peut sortir Rihanna en ce moment, par exemple.
J'ai lu ni Beauvoir, ni De Gouges, je tombe sur un article de Crêpe Georgette trois fois par ans max, et je ne suis pas là pour dire que je suis meilleure féministe que les autres. Chacun à les modéles qu'il veut (perso, c'est les Suicide Girls qui m'ont donné envie de m’intéresser au body positive et ensuite au féminisme, en soi c'est pas spécialement plus intello). Désolée que tu te sentes offusquée et méprisée, vraiment. S'il y a une féministe "en carton" selon mon raisonnement (on peut ne pas être d'accord) c'est pas toi, c'est Beyoncé. Parce qu'elle se sert d'un vrai projet de société, d'une idéologie politique pour se donner une crédibilité, vendre des disques, du rouge à lèvres et des parfums. Et la tendance nette, dans les millieux féministes "pragmatiques/2.0", quand tu relève ce genre de choses, c'est qu'on vienne te dire "non mais elle fait ce qu'elle veut, on doit pas parler mal de ce que font les autres femmes"/"tu fais du slut-shaming"/"elle gagne plein de fric, elle est sa propre boss"/"c'est empowerment", et ça, oui c'est pas voir plus loin que le bout de son nez. J'ai pas l'impression que Beyoncé soit plus de mon côté et de celui des femmes opprimées que n'importe quel créateur de mode d'aujourd'hui qui jouerai sur le vestiaire masculin/féminin. C'est des belles images, bien calibrées, pour vendre un max, mais ce ne sont pas des actes.