Blabla général littérature

[AStarShinesBright]

Alors derniers bouquins lus:
-Nulle et Grande gueule de Joyce Carol Oates: j'ai beaucoup aimé . C'est une histoire d'amitié entre 2 ados qui ont plus de points communs qu'ils ne le pensent mais c'est aussi une critique de conformisme, du harcèlement...

-les heures souterraines de Delphine de Vigan: j'ai aussi adoré . J'ai été prise par l'histoire de Mathilde (par contre l'histoire de Thibault ca m'a soûlee, beaucoup de répétitions). J'ai aimé la partie sur la description du métro

-Thérèse Raquin: c'est du Zola quoi. Moi j'aime mais ca plait pas forcement à tout le monde. C'est pas mon préféré mais je l'ai bien aimé

-l'enfant de l'étranger: j'ai du mal. Un coup on a une partie sur certains personnages, la partie suivante y'a d'autres personnages qui apparaissent . J'ai adore la première partie mais la j'ai du mal.

 

[Lady Stardust]

@AStarShinesBright copine qui aime Zola ! on n'est pas très nombreux.ses sur le forum d'après mon expérience ^^

Après avoir lu pour les cours "La bête humaine" j'étais moyen fan de Zola mais j'ai eu deux énormes coups de cœur en lisant "Nana" puis "L’assommoir" de moi-même, je me demande si c'est pas le fait qu'il soit beaucoup lu dans un contexte scolaire qui fait que cet auteur n'est pas très aimé

J'ai par exemple de gros a priori sur Balzac, jamais lu mais j'ai en tête une image de bouquins chiants qui ont fait souffrir bon nombre de mes ami.e.s (livres lus au lycée), alors que ça se trouve c'est très sympa à lire

 

[Solène.]

Je n'ai jamais eu de Zola à lire pour les cours, mais j'ai lu pas mal de tomes des Rougon-Macquart (L'argent, Nana, L'assomoir, Au bonheur des dames, Germinal...) et j'ai beaucoup aimé. Je peux comprendre que certains aient du mal, ce sont des pavés avec des chapitres très longs.
Pour Balzac, j'ai dû lire Le colonel Chabert, j'ai tellement détesté que je ne me souvenais absolument pas de l'histoire en fermant le livre. Du coup je n'ai jamais retenté de livre de cet auteur. Je tenterai peut-être Le père Goriot, je l'ai téléchargé sur ma liseuse, mais j'ai vraiment un gros a priori.

 

[Illusions]

Mon avis concernant Belle du Seigneur :
J'ai lu une centaine de pages et les bras m'en sont tombés...
On ne sait pas trop ce qui se passe avec Éric et Ariane dont les dialogues sont regroupés en un seul. Puis, j'ai trouvé Ariane trop prétentieuse dans ses mots.
Dommage car j'avais bien aimé son journal au tout début du roman..
Une vraie déception avec un style trop alambiqué pour moi.

 

[Ypsilon]

Coucou !

Le 28 minutes de ce soir est consacré aux livres ("le livre n'est pas mort, il bouge encore") avec comme invité Jean Paul Enthoven... Et quel sale type prétentieux ! Il s'écoute parler, il affirme sans ciller que les bouquins auto édité ne sont pas de la littérature ni des livres, que lui n'en a jamais lu de bons, et que la "mauvaise littérature" (donc les livres de ce type et plus largement le "storytelling" comme il le dit) pour les gens à lire des livres nuls. C'est un abruti élitiste et gonflé de son importance. Avec des personnes comme lui, le livre ne va pas continuer à bouger longtemps...

EDIT : euh... je me rends compte que mon message est très énervé... j'ai réagi au quart de tour et posté sous le coup de la colère

 

[nezentrompette]

Moi je me pose une question mais je n'arrive pas à trancher sur la réponse, j'aimerais vos amis: un écrivain n'écrit-il pas pour être lu par au moins une autre personne que lui, pour partager quelque chose, ce qui le différencierait de quelqu'un qui écrit pour lui-même, par pur plaisir des mots?

 

[Solène.]

@nezentrompette
On écrit forcément dans un but, je pense. Comme ça, je vois plusieurs possibilité : pour être lu par les autres, pour se relire soi-même plus tard, ou pour les bénéfices immédiats du fait d'écrire (par exemple se défouler quand on est en colère). Les raisons ne sont évidemment pas exclusives.

Je me demande comment définir un écrivain. Faut-il écrire un récit ? Je ne mets pas les gens qui rédigent des essais ou des manuels dans les écrivains.
Pour la remarque de @Munin sur la définition, je pense qu'il suffit de remplacer "ouvrage" par "texte".

Je pense que quelqu'un qui écrit un texte sans avoir pour but de le partager n'est pas un écrivain. Quand je m'imagine quelqu'un me dire "je suis écrivain, mais je ne veux faire lire mes textes à personne", je me demande quel est l'intérêt de se présenter comme écrivain, puisqu'il n'y a pas l'intention de faire découvrir les textes à quelqu'un d'autre. Je trouve qu'il y a la notion de partage d'histoire dans l'idée d'écrivain.
Je pense que l'intention de partager le texte est plus importante que le fait de le faire réellement, parce que c'est l'état d'esprit qui compte. L'auteur de La conjuration des imbéciles est bien un écrivain, même s'il n'a jamais pu faire publier son livre (je ne sais pas s'il l'a fait lire - sans doute), parce qu'il voulait le partager.

 

[Solène.]

@Lemon Curd Anne Franck voulait être écrivaine et avait réécrit son journal (totalement ou partiellement, je ne sais pas) en vue d'être lu.
Mais je suis d'accord qu'un texte écrit à la base pour soi et qui devient partagé a un statut particulier.
J'ai mis les personnes qui ont écrit sans trouver leur public dans les écrivains parce que je pense que c'est la démarche qui compte. Pour moi la notion d'écrivain caractérise l'auteur, et ce n'est pas la réception de son œuvre qui change ses caractéristiques.

 

[Althée]

C'est difficile de définir ce qui fait un auteur tant qu'on ne détermine pas ce qu'est un auteur : un auteur de textes littéraires ou non ? Quelqu'un qui écrit des essais uniquement est-il un écrivain ? Ou est-ce qu'on parle seulement de l'auteur de textes littéraires ?

Spoiler: blablabla

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Ca fait longtemps que je n'avais pas posté ici, j'ai beaucoup lu dernièrement, du bien et du moins bien. Hier soir, j'ai terminé la lecture des Justes de Camus, une pièce de théâtre qui m'a beaucoup interpelée mais j'ai déjà parlé de Camus ici même... J'ai également lu la semaine dernière le roman qui a gagné le prix du roman des étudiants de Télérama, En attendant Bojangles que je n'ai pas adoré pour une raison que j'ai tout de suite identifiée : je n'aime pas quand les auteurs font semblant d'adopter un point de vue d'enfant, en essayant de retrouver une manière enfantine de parler (ce qui est toujours très artificiel), c'est pour cette même raison que je n'ai pas aimé Room d'Emma Donoghue ou La vie devant soi de Roman Gary, mais c'était quand même un bon moment, ça se lit très vite et efficacement et je comprends ce qui a pu plaire à la personne qui me l'a offert car il y a un côté très fantaisiste, qui mêle légèreté et sérieux, qui est plutôt bien fait. J'ai lu Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel et c'était super bien ! Quelque part entre Primo Lévy et Jean Giono, donc ça m'a beaucoup plu. J'ai relu Bel-Ami que j'avais lu il y a quelques années, j'ai davantage apprécié et il me ferait presque revoir mon avis sur Maupassant. Là, je lis Le petit copain de Donna Tartt car je suis partie en voyage sans mettre de nouveaux livres sur ma liseuse, j'avais bien aimé Le chardonneret mais là, bof... L'histoire est assez prenante et j'ai envie de savoir le fin mot donc j'irai quand même jusqu'au bout mais je ne suis pas passionnée.
(Je ne sais pas si j'avais parlé d'Histoire de la violence d'Edouard Louis que j'ai mais alors détesté (il pourrait faire partie de la liste des auteurs non mentionnés dans mon paragraphe précédent) (d'ailleurs, je mentionne à nouveau Lemon Curd qui avait eu la gentillesse de me le passer ) ou des derniers livres d'Annie Ernaux que j'ai lus qui m'ont bouleversée comme les autres mais je crois qu'il est temps de mettre fin à mon pavé indigeste - je tâcherai d'être plus régulière !)

 

[Althée]

@Mrs.spock Je me suis mal exprimée, je ne veux pas dire qu'une autobiographie n'est pas un texte littéraire. Je serais d'autant plus embêtée de le dire que plusieurs autobiographies font partie de mes textes préférés. Ce dont je parle, c'est plutôt de l'intention. Simone de Beauvoir a justement écrit un texte autobiographique, pas un journal intime : elle a fait le récit de sa vie pour la partager avec le lecteur et partager une analyse de la vie en général, un regard sur l'existence et une sensibilité à travers un sujet, qui était elle-même, mais pas à titre individualiste (elle n'a pas écrit pour extérioriser je ne sais quoi) ni à titre informatif uniquement, mais comme un moyen d'aller vers l'autre.
John Kennedy Tool n'a pas publié lui-même, comme bien des auteurs, néanmoins il a écrit pour autrui (tout en faisant le constat d'un échec, ce qui l'a conduit à ce qu'on sait, comme bien des auteurs également - par exemple Michaux ou Artaud sombrent dans le désespoir en faisant le constant de l'impossibilité profonde de vraiment communiquer avec l'autre).

Je n'ai pas été bien claire : la question de l'auteur est une question, à mes yeux, d'intention, pas forcément de résultat. Je ne sais pas si je le suis plus ! Du coup, je ne suis pas d'accord avec l'idée que "écrivain = qui écrit". Enfin, littéralement, si, comme "chanteur = qui chante" mais en terme de statut, ça me semble plus nuancé que ça. Si la liste des courses d'une famille des années 1960 peut avoir mille intérêts (historiques, affectifs...), je ne suis pas sûre qu'elle fasse de son auteur un écrivain. (Je caricature avec cet exemple, désolée...)

 

[Althée]

@Mrs.spock Je ne pense pas non plus que l'émotion suffise à créer l'oeuvre littéraire. On peut être ému par un article de journal par exemple (je pense par exemple à l'article sur les relations entre domestiques et employeurs dans la grande bourgeoisie qui a été récemment relayé sur la veille permanente classisme qui m'a bouleversée). La publication non plus (beaucoup de mauvais auteurs publiés, beaucoup de grands auteurs non publiés du moins de leur vivant...). Je pense que c'est un croisement de critères, et avant tout, bien évidemment, est oeuvre littéraire ce qu'on perçoit comme tel. Je ne sais pas ce qu'est la littérature, et fort heureusement, personne ne le sait ! Je crois néanmoins qu'un certain nombre de critères peuvent nous aider à percevoir ce qu'est un texte littéraire, et parmi ceux-ci je donnerais une place prépondérante à l'intention et à l'émotion (au sens propre là encore, ex-movere, bouger hors de - tant de la part du lecteur que de l'auteur) - la publication me semble assez secondaire, et je crois que là-dessus on est bien d'accord ! Mais la liste est ouverte et on pourrait s'interroger sur d'autres critères... (Le fait que le texte soit à la fois extrêmement circonstancié et enrichissant sur une époque et en même temps atemporel et universel, le regard en biais que porte l'auteur qui me semble indispensable...) (D'ailleurs, c'est pour ça que certains témoignages comme les journaux de Poilus passent facilement du texte à valeur historique à texte littéraire, parce qu'au delà d'un récit du quotidien - indispensable pour la mémoire et l'Histoire - certains ont un vrai regard sur le monde, sur les autres qui les entourent, quelque chose d'unique qui rajoute une valeur proprement littéraire au texte. C'est la variable insaisissable et inexplicable du talent !)

 

[Althée]

@Mrs.spock

Spoiler: Réponse

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