creezzy;2247702 a dit :Il y a beaucoup de gens qui ne réalisent pas en quoi consiste ce métier, et pensent qu'on ne fait que du conseil, ce qui n'est pas le cas. J'ai pu voir aussi, que certaines personnes ne remercient même pas quand on les oriente ou les conseille. Bref, je trouve ça "ingrat" dans le sens où on est très peu valorisé ou remercié par le client (hormis les super adorables, ou aimables, ou les habitués avec qui on a l'occasion de discuter d'un livre, d'un auteur, et je dois avouer que ça, ça reste une réjouissance indéniable !) et peu rémunéré pour un tel travail. En ce qui concerne le salaire, les quelques libraires avec qui j'avais discuté pdt l'un de mes stages, s'en plaignaient énormément, ça faisait pour certaines d'entre elles plus de 10 ans qu'elles étaient là et leur salaire avait très peu augmenté. Ensuite je pense qu'il n'y a pas une grande évolution de carrière... Le rêve de tout le monde c'est d'ouvrir sa librairie, mais c'est généralement impossible vu les salaires qu'on a tout au long de la carrière...
Et ce qui m'inquiète sérieusement c'est cette génération de gens qui préfèrent lire sur écran que sur papier, personnellement je n'en fais pas partie, mais quand je vois à quel point ça plait aux gens, j'ai peur pour l'avenir du livre papier. Et ma conception du libraire c'est de vendre un livre papier, l'évolution du métier qui consisterait à vendre des livres numériques, ne m'intéresse pas du tout ! Au final à cause de cette évolution, je pense que dans quelques années ce seront les bouquinistes qui vont vraiment y gagner (et l'idée me tente bien d'en faire mon métier un jour ou l'autre)
En ce qui concerne les entreprises : beaucoup de libraires m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas créer un autre poste, même d'apprenti (alors que l'apprenti est quand même moins payé qu'un salarié), à cause de la crise, ou parce qu'ils ne pouvaient pas débloquer de fonds pour ça. D'autres librairies ne pouvaient pas prendre un deuxième apprenti non plus.
Je suis contente pour toi que tu aies trouvé une librairie qui t'engage. Si ça avait été le cas pour moi, je n'aurais sûrement pas abandonné ce rêve. Mais la réalité est telle qu'elle est
Après, on n'a sûrement pas rencontré les mêmes profils de personnes. Le référentiel est en train de changer et il y a une nouvelle classification d'emplois qui nous laissent de l'espoir ...
l'évolution, c'est de passer de vendeur à responsable de rayon, de responsable de rayon à directeur, de directeur à gérant.. Et je te rassure, mon rêve n'est pas d'ouvrir ma librairie
Pour les personnes que tu as conseillé, on a les mêmes partout, et pas seulement en librairie: certains seront bien élevés, d'autres non.
"Et ma conception du libraire c'est de vendre un livre papier": oui, c'est ta conception, mais il faut savoir évoluer avec son métier. Et pour moi le papier ne disparaîtra jamais. en tout cas pas dans les cent prochaines années.
Tu vois la réalité comme ça, mais moi pas.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas des jours où t'en as marre des cleints, de leurs humeurs, d'ouvrir des cartons.. C'est sûr, mais je pense que ça sera dans tous les autres métiers pareils. Il y a des désillusions partout.
Pour ce qui est de la difficulté d'embaucher, c'est aussi partout pareil .. la crise, blablabla, tout le monde y est passé ou presque. Est-ce que ça veut dire que le monde doit arrêter de tourner? Certains peuvent former des apprentis, d'autres non. A ce niveau-là, c'est plus un problème qui vient de l'Etat.
Bien sûr, je comprends que ça ne te plaise pas mais il y a, pour moi, certains points où tu t'égares. C'est aussi une histoire de points de vue après ^^