Bon alors je vous fais un update de mes pérégrinations pros!
La PME m'a offert le job, ce qui m'a bien angoissée car j'en étais venue à la conclusion que si j'avais pas d'autres choix ce serait très chouette, mais que là c'était pas vraiment ce qu'il me fallait. Comme la manager était vraiment gentille et enthousiaste de me proposer le job, j'étais angoissée à l'idée de décliner. Je devais la rappeler après 24h et je me suis réveillée plusieurs fois dans la nuit en rêvant que je l'appelais pour lui dire non. Ce qui m'aidait vraiment à faire baisser le stress c'était que le salaire était inférieur à mes autres pistes et inférieur aux prétentions que j'avais affichées, donc j'avais l'impression que c'était "pas ma faute" si je disais non et ça me rassurait. Je me rendais bien compte que c'était bête, hein, de culpabiliser pour ça! Mais je me sentais mal.
Finalement, quand j'ai dit à la manager que l'autre grosse entreprise multinationale m'avait proposé une offre supérieure, elle était limite là "trop cool pour vous, y'a pas photo dans le choix à faire, félicitations!"
Mais du coup, j'étais quand même un peu mal pendant quelques heures car je me disais "elle était si gentille quand je lui ai annoncé, peut-être que j'aurais été satisfaite en travaillant avec elle!"
Ensuite, j'ai passé un entretien avec la start-up (3e étape du processus de recrutement) et comment dire, j'ai passé un super moment, ça m'envoyait du rêve et j'avais l'impression qu'on connectait bien professionnellement avec le gars
Je sais pas encore s'ils comptent me retenir pour la phase suivante mais je quitte la France dans quelques jours, donc j'ai un peu l'impression d'être la meuf qui va se marier avec un bon parti pas très beau ou drôle et qui va à des dates magiques avec le BG de ses rêves, mais un peu moins riche, en lui cachant qu'elle est déjà fiancée
Tout le monde m'avait dit de dire à la start-up que j'avais une offre dans la grande entreprise pour leur mettre la pression, mais je me suis défiler, voilà
Le gars m'a dit qu'il avait encore quelques candidats à voir + qu'il y aurait au moins une autre phase d'entretien, ce qui fait au moins 10 jours incompressibles, et moi je serai déjà partie d'ici là! Et puis le poste ne débuterait pas avant 2021. Donc je me suis dit que je voulais pas prendre le risque de m'exclure de la course, qu'avec le covid même s'il me promettait le job, y'aurait quand même un gros risque, donc pour le moment je vais jusqu'au mariage avec mon bon parti et on verra ce qu'il se passe ensuite
Dans tous les cas, même si cette histoire de choix m'a pas mal stressée, ça m'a reboostée pour mes perspectives de carrière et ça me redonne de l'ambition. J'ai un peu peur d'avoir eu juste un énorme coup de chance en ayant ces pistes simultanées, je sais pas si ça peut vraiment se reproduire plus tard, mais avoir LE CHOIX professionnellement, être LE profil sélectionné parmi des dizaines, ça ne m'était pas arrivée depuis années. Donc quoi qu'il en soit, je suis contente d'avoir continué les 3 processus de recrutement en parallèle!
Puis je crois que ça m'a reboostée aussi sur le plan personnel, parce que j'ai moins l'impression qu'avant de devoir faire avec ce que j'ai, mais plus que j'ai le droit d'avoir des rêves et des buts précis. J'ai aussi eu l'impression d'être très douée en entretien de motivation, j'ai systématiquement eu l'impression que les gens me kiffaient pas mal quand je parlais avec eux pendant le recrutement. Le problème c'est que la plupart du temps, on ne me propose pas trop d'entretiens donc je ne peux pas mettre à profit mon talent de commercial de moi-même
Sinon je m'apprête donc à partir à l'étranger et j'ai une sensation mitigée entre excitation de changer d'air en étant aussi protégée par ma future entreprise (je n'ai aucune crainte de ce qui m'attend là-bas car des gens se chargent vraiment de tout pour moi), et une certaine tristesse de quitter la France dans ce contexte. Parce que ça veut dire que je m'en veux sans pouvoir dire au revoir à ma famille et mes amis, et je n'ai aucune certitude sur le fait de pouvoir les revoir bientôt ou pas, et facilement ou pas.
Comme d'habitude quand il est question d'engagement définitif, j'arrête pas de me dire "au pire je rentre dans un mois hein!" au lieu de me projeter sur le long terme
Et je me suis décidé à signer mon contrat seulement hier alors que limite j'avais déjà un appart à mon nom, mon billet d'avion et mon ordinteur qui m'attend à l'hôtel là-bas (je suis d'ailleurs très étonnée que l'entreprise it commencé à me payer plein de trucs alors que j'avais rien signé du tout)
@Lagertha~
@Paula Maxa C'est marrant, ce que tu décris ça me rappelle un peu le rapport que j'avais à l'amitié quand j'étais ado. Je rêvais que comme dans les films, je rencontrerais une meilleure amie qui changerait ma vie en me relookant et me rendant ainsi plus belle, en me faisant rencontrer un mec, en me rendant plus populaire, en me comprenant de A à Z. A chaque rentrée des classes, à chaque colo, je rêvais de cette rencontre amicale fulgurante et magique, mais ça n'arrivait jamais.
Ce qui est ironique, c'est que maintenant que je suis adulte, je me rends compte que j'avais déjà fait cette rencontre amicale. Au collège, j'étais harcelée et puis une fille un peu populaire suite à un quiproquo s'est sentie obligée de m'inviter en weekend dans sa maison de campagne. On s'est retrouvées juste toutes les deux et ça a été un déclic amical total. On est devenues hyper copines. Le fait de trainer avec elle, ça a calmé beaucoup de harceleurs et ça m'a donné "accès" à des gens plus populaires. J'ai aussi appris des trucs me faisant devenir "plus cool".
Sauf que j'avais une vision très idéalisée de cette rencontre magique et je ne pensais pas du tout que dans la vraie vie, ce serait exactement cette relation avec cette amie. Parce qu'au final, elle est devenue comme une soeur, mais comme j'avais pas de soeur, j'avais pas bien compris qu'une soeur c'est aussi parfois méga-relou
Du coup, y'avait des moments où elle me saoulait à mort, où j'étais super jalouse d'elle, où je trainais avec elle par routine et... je rêvais toujours de rencontrer cette amie magique qui viendrait transformer ma vie sans me rendre compte que cette rencontre avait déjà eu lieu
Aujourd'hui, on est toujours très proches même si on ne se voit pas tant que ça, j'ai toujours un peu cette impression que c'est un membre de ma famille, et je pense qu'on sera amies toute notre vie. Simplement, j'ai compris que parfois en vieillissant, on attend des autres des choses qui devraient venir de nous. Mais comme on ne sait pas comment mettre nous-mêmes de la magie dans notre vie ou se sortir de certaines impasses, on reporte cette attente sur un tiers, que ce soit cette meilleure amie de teenage movie américain ou l'amour romantique de notre vie.
Les moments intenses que j'ai vécu depuis cette période, ça a toujours été parce que l'intensité venait de moi et pas que j'attendais cette intensité d'un truc extérieur!