Nebraska;1056228 a dit :
*Si c'est pas le désir sexuel,c'est quoi alors ? Une volonté ?
Pour moi le viol est avant tout une pulsion de violence, le déploiement de la puissance de sa volonté par la négation de celle d'autrui. Et non ça ne veut pas dire que je vois les violeurs comme ce que décrit Caa Yari. Des pulsions de violence ça ne signifie pas nécessairement torture, meurtre, cruauté ou sadisme. Mais on ne peut pas nier que le viol n'est pas qu'un désir sexuel (je ne dis pas qu'il n'est pas du tout un désir sexuel), qu'il y a derrière la volonté d'exercer une puissance, une domination sur l'autre, qui passe en l'occurence par le sexe mais qui aurait pu passer par d'autres moyens. J'insiste, ce n'est pas une question d'être malade ou non, ce n'est pas de ça dont je parle. Ce n'est pas non plus une question d'être ou pas violent lorsqu'on viole. Simplement on ne recherche pas juste un coït, résumer le viol à ça, c'est ridicule.
Il y a une pulsion sexuelle. Bien. Et après ? Pourquoi l'un passe à l'acte là où les autres ne le feront pas ? Je suis désolée mais résumer ça à une pulsion sexuelle, à une question de désir, ça me paraît aberrant. Ca n'explique tout simplement pas pourquoi quelqu'un va le faire, là où la majorité des gens ne le feront pas. Dans la majorité des cas la victime connaît son agresseur, ce n'est pas un désir soudain. Et quid des viols prémédités, de l'utilisation de ghb (je suppose que ce n'est pas particulièrement sexuellement excitant de coucher avec quelqu'un qui est paralysée) ? Quid de l'utilisation du viol en temps de guerres ? Là aussi, c'est un désir sexuel ? Ce ne sont que des exemples parmi d'autres, mais il faut admettre qu'il y a d'autres mécanismes qui s'enclenchent que simplement "j'ai envie de coucher avec elle". Enfin je ne sais pas, j'ai lu pas mal d'études sur le sujet et ce que j'ai toujours lu au final c'était que ça ne pouvait pas se résumer à un simple désir sexuel. On a tous des désirs sexuels, mais le mec qui va plus loin, qui fait de sa volonté la réalité sans voir si elle est en adéquation avec les autres volontés autour de lui, qui écrase la volonté d'autrui, qui ne fait qu'accroître la puissance de sa volonté.. Non ce n'est pas qu'une pulsion sexuelle.
Et pour répondre à ce que j'ai pu lire, non je ne parle pas de sadiques, de tortures, de violences physiques autres que le viol en lui-même ou que sais-je. Même dans le viol le plus "ordinaire" si j'ose dire, où le type ne fait preuve d'aucune violence, il reste qu'il soumet la volonté d'autrui à la sienne, et plus que cela même, il nie totalement l'existence de la volonté d'autrui. Donc ok, lui faire comprendre que "non c'est non" ça peut être utile. Mais résumer sa négation de la volonté d'autrui, la façon dont il fait correspondre sa volonté à la réalité, à un simple désir sexuel, je trouve ça réducteur. Nier l'autre, ça participe de bien plus que de la volonté d'assouvir un désir égoïste pour moi.
Caá Yarí;1056239 a dit :
Je ne me moque pas de toi, néanmoins, as-tu été confrontée à ce genre de situation ?
Excuse-moi, t'as pas l'impression que c'est un peu privé comme question ? Non mais j'hallucine, là. (Note : je ne suis pas aussi énervée que la tournure de phrase en a l'air)
Et là, ce que tu dis dans ton message c'est : "le viol est
aussi une question de désir sexuel normal mais égoïste..". Ben c'est le aussi qui m'intéresse. Parce que dans le spot, moi ce que je lis c'est : "seulement".
Parce que bien entendu, je ne suis pas en train d'évacuer la question du désir sexuel.
Je suis désolée, là tout de suite je suis un peu trop heurtée pour répondre au reste de ton message sans partir en vrille, mais je repasserai sans doute. Bien que tu puisses trouver des éléments de réponse dans celui-ci je suppose.