@Clemence Bodoc
Me revoilà. En lisant ton post, voilà les choses qui me viennent à l'esprit.
"La naturopathe est bien présentée comme une naturopathe et pas comme un médecin. Nulle part il n'est dit que c'est un médecin. C'est une naturopathe. Ses interventions sont explicatives, ce ne sont pas des recommandations de santé."
1. Est-ce que oui ou non le magazine assume de donner des conseils de santé ? Il faut savoir. Tu dis qu'il n'y a pas de conseils de santé dans cet article pour quelques posts plus loin te contredire et dire assumer que Madmoizelle donne ce qui, selon toi, constitue de bons conseils de santé (manger des légumes, éviter le gluten, etc.).
2. Donc, tu assumes propager des informations factuellement incorrectes (le bazar sur l'acidité, surtout !)... en prétendant que cela permet de forger l'esprit critique ? Je trouve que c'est... culotté. Je ne pense pas me tromper quand je dis que la rédac aurait hurlé au scandale si Trump disait "finalement c'est plutôt positif que je raconte n'importe quoi sur l'avortement, ça stimule l'esprit critique "
Publier des contre-vérités ou des inexactitudes, c'est humain et c'est très courant. Personne ne vous en voudra bien longtemps d'écrire des choses fausses, surtout que vous n'êtes pas les seuls à le faire dans le monde de la presse, loin de là ! Tout le monde fait des erreurs. Par contre, ceux qui refusent de les reconnaître sont condamnés à les répéter.
3. Je n'apprend rien à personne quand je dis que un des BA-ba du journalisme, c'est de soigneusement choisir ses experts, de choisir des sources fiables, à fortiori quand on les cite sans chercher à tempérer derrière ce qu'ils ont dit. Par définition, un naturopathe suit ce que Trump appelle des "faits alternatifs". Il ne peut donc en aucun cas constituer une source fiable.
Je n'ignore pas que tous les magazines le font, pas seulement vous. Vous n'êtes certainement pas le problème à vous tous seuls, mais vous en faites clairement partie si vous présentez une naturopathe comme une experte en santé dont les propos sont factuels. Et pis manque de bol, c'est ici que je poste, et j'ai pas le temps ni l'envie d'aller râler sur d'autres magazines
Pourquoi ne pas avoir interviewé un vrai médecin plutôt qu'une naturo ? Ca aurait pu être intéressant.
4. Les naturos peuvent sembler inoffensifs quand ils parlent d'alimentation ou de sport et préconisent ce qui semble être des mesures de bon sens. A mon avis, c'est une grosse erreur.
Les citer comme des experts de santé sans tempérer, c'est participer à promouvoir la pensée magique, l’irrationalité, détourner l'attention du public des mesures de santé qui fonctionnent vraiment et surtout, apporter à tort de la crédibilité à une profession qui n'en a aucune. Sur le plan scientifique, interviewer une naturopathe n'est pas différent que d'interviewer un sorcier qui concocte des potions magiques.
Un exemple tout bête : écrire que c'est bien de réduire le gluten pour diminuer les douleurs de règles... Tu penses que c'est du bon sens, et bien je ne suis pas d'accord et la science non plus d'ailleurs.
5. A mon avis, on dirait que vous cherchez à vous vous dédouaner de vos responsabilités par ces justifications, et ça me dérange vraiment. Les actes ont des conséquences. L'éducation scientifique, à croiser, hiérarchiser les sources, les biais cognitifs, etc sont quasiment absents du système scolaire. Je n'ai pas peur de dire que oui, à mon avis, les lecteurs sont de base très mal informés, crédules et naïfs. Surtout si leurs douleurs chroniques les rendent désespérés. Je sais que je l'étais, et que je le suis encore sur certains sujets, d'ailleurs. Je le répète, vous n'êtes pas LE problème, mais vous en faîtes partie.
La désinformation, je trouve ça grave. Les experts en santé publique s'arrachent les cheveux en lisant ce genre de choses tous les jours. Les médecins doivent par derrière consacrer un temps précieux à rééduquer les patients, ce qui est en pratique quasi impossible. Vous le savez très bien, vous faites du debunking tous les jours sur d'autres sujets : la désinformation, c'est comme un feu de forêt. Facile à allumer, horrible à éteindre.
8. Je n'espère aucunement te convaincre en écrivant ce message, je me fais à peu près zéro illusion. Il est impossible de convaincre quelqu'un qui est aussi sur la défensive Mais je pense que par les temps qui courent, laisser passer des fake news, ce n'est pas acceptable.
Je ne vois pas le souci à publier un témoignage de ce type. Mais par contre, j'en vois un énorme à appuyer ce témoignage en citant un naturopathe qui raconte des contre-vérités sans chercher à tempérer ! Nuance.
Me revoilà. En lisant ton post, voilà les choses qui me viennent à l'esprit.
"La naturopathe est bien présentée comme une naturopathe et pas comme un médecin. Nulle part il n'est dit que c'est un médecin. C'est une naturopathe. Ses interventions sont explicatives, ce ne sont pas des recommandations de santé."
1. Est-ce que oui ou non le magazine assume de donner des conseils de santé ? Il faut savoir. Tu dis qu'il n'y a pas de conseils de santé dans cet article pour quelques posts plus loin te contredire et dire assumer que Madmoizelle donne ce qui, selon toi, constitue de bons conseils de santé (manger des légumes, éviter le gluten, etc.).
2. Donc, tu assumes propager des informations factuellement incorrectes (le bazar sur l'acidité, surtout !)... en prétendant que cela permet de forger l'esprit critique ? Je trouve que c'est... culotté. Je ne pense pas me tromper quand je dis que la rédac aurait hurlé au scandale si Trump disait "finalement c'est plutôt positif que je raconte n'importe quoi sur l'avortement, ça stimule l'esprit critique "
Publier des contre-vérités ou des inexactitudes, c'est humain et c'est très courant. Personne ne vous en voudra bien longtemps d'écrire des choses fausses, surtout que vous n'êtes pas les seuls à le faire dans le monde de la presse, loin de là ! Tout le monde fait des erreurs. Par contre, ceux qui refusent de les reconnaître sont condamnés à les répéter.
3. Je n'apprend rien à personne quand je dis que un des BA-ba du journalisme, c'est de soigneusement choisir ses experts, de choisir des sources fiables, à fortiori quand on les cite sans chercher à tempérer derrière ce qu'ils ont dit. Par définition, un naturopathe suit ce que Trump appelle des "faits alternatifs". Il ne peut donc en aucun cas constituer une source fiable.
Je n'ignore pas que tous les magazines le font, pas seulement vous. Vous n'êtes certainement pas le problème à vous tous seuls, mais vous en faites clairement partie si vous présentez une naturopathe comme une experte en santé dont les propos sont factuels. Et pis manque de bol, c'est ici que je poste, et j'ai pas le temps ni l'envie d'aller râler sur d'autres magazines
Pourquoi ne pas avoir interviewé un vrai médecin plutôt qu'une naturo ? Ca aurait pu être intéressant.
4. Les naturos peuvent sembler inoffensifs quand ils parlent d'alimentation ou de sport et préconisent ce qui semble être des mesures de bon sens. A mon avis, c'est une grosse erreur.
Les citer comme des experts de santé sans tempérer, c'est participer à promouvoir la pensée magique, l’irrationalité, détourner l'attention du public des mesures de santé qui fonctionnent vraiment et surtout, apporter à tort de la crédibilité à une profession qui n'en a aucune. Sur le plan scientifique, interviewer une naturopathe n'est pas différent que d'interviewer un sorcier qui concocte des potions magiques.
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Un exemple tout bête : écrire que c'est bien de réduire le gluten pour diminuer les douleurs de règles... Tu penses que c'est du bon sens, et bien je ne suis pas d'accord et la science non plus d'ailleurs.
5. A mon avis, on dirait que vous cherchez à vous vous dédouaner de vos responsabilités par ces justifications, et ça me dérange vraiment. Les actes ont des conséquences. L'éducation scientifique, à croiser, hiérarchiser les sources, les biais cognitifs, etc sont quasiment absents du système scolaire. Je n'ai pas peur de dire que oui, à mon avis, les lecteurs sont de base très mal informés, crédules et naïfs. Surtout si leurs douleurs chroniques les rendent désespérés. Je sais que je l'étais, et que je le suis encore sur certains sujets, d'ailleurs. Je le répète, vous n'êtes pas LE problème, mais vous en faîtes partie.
La désinformation, je trouve ça grave. Les experts en santé publique s'arrachent les cheveux en lisant ce genre de choses tous les jours. Les médecins doivent par derrière consacrer un temps précieux à rééduquer les patients, ce qui est en pratique quasi impossible. Vous le savez très bien, vous faites du debunking tous les jours sur d'autres sujets : la désinformation, c'est comme un feu de forêt. Facile à allumer, horrible à éteindre.
8. Je n'espère aucunement te convaincre en écrivant ce message, je me fais à peu près zéro illusion. Il est impossible de convaincre quelqu'un qui est aussi sur la défensive Mais je pense que par les temps qui courent, laisser passer des fake news, ce n'est pas acceptable.
Je ne vois pas le souci à publier un témoignage de ce type. Mais par contre, j'en vois un énorme à appuyer ce témoignage en citant un naturopathe qui raconte des contre-vérités sans chercher à tempérer ! Nuance.