Mais en tant qu'inconnu-e, aller spontanément vers la mère qui ne demande rien pour l'aider, ce serait pas une forme d'infantilisation et d'intrusion dans la vie personnelle ?
Je trouve que ça dépend, si on voit qu'une maman est en train de pleurer, clairement à bout, je pense pas que ce soit de l'infantilisation
A titre personnel, je peux faire une grosse crise de dissociation dans la rue, c'est la faute de personne, mais si quelqu'un vient m'aider je vais être soulagée de ne pas me sentir seule et d'être guidée, pas infantilisée
Il y a deux façons de faire :
- Donner des conseils non sollicités aux mamans alors qu'elles n'ont rien demandé, qui sont souvent culpabilisants en plus - et ça étrangement, pas mal de monde a tendance à le faire sans trop se poser de question
- Venir en aide quand une maman a l'air d'avoir des problèmes.
J'ai l'impression que, parce que ce sont des mamans, on a l'air de considérer que "elles se débrouillent", surtout si "les cris gênent" (ce que je peux comprendre, NeuroA j'ai de grosses sensibilités aux bruits). Et je trouve que cet argument de l'infantilisation a un peu bon dos, parfois (je ne dis pas que c'est ce que tu dis, juste que certain.es l'utilisent comme ça) parce que, si on voit quelqu'un dans la rue en difficulté, généralement on l'aide ! On se dit pas "hm, est-ce que ça va l'infantiliser ?" Si une personne âgée a du mal à traverser, je vais la prendre par le bras et l'aider à traverser, en lui demandant si c'est ok! Au pire, on peut demander à la maman si elle a besoin d'aide, si on a peur de l'infantiliser en intervenant tout de suite. Des solutions, il y en a plein !
Et j'ai lu plein de fois un peu partout sur le forum que "les gens font rien pour aider les autres, dans quelle époque on vit, c'est effarant" en parlant d'agressions, mais mine de rien, aider quelqu'un quel que soit le problème c'est important. Tout le monde n'a pas à le faire, ou ne peut pas le faire, et se sentir obligé.e de faire un truc c'est pas une bonne idée, après tout on a le droit de ne pas aimer le bruit d'un enfant qui pleure, d'avoir envie de calme etc... mais il ne faut pas oublier que oui, les parents (ici surtout les mamans) sont des gens normaux, qui ont parfois besoin d'aide, comme quelqu'un qui a plein de bagages et à qui on va proposer de l'aide si on voit qu'iel galère à les soulever - pourtant, on est pas responsable des bagages d'autrui, ça n'empêche pas d'aider si on voit qu'une personne galère !
Et puis, même si je peux comprendre j'ai du mal avec cette idée de "wagon tranquille", ça ne veut rien dire. Comment savoir qu'il va être tranquille ? Parce qu'il n'y a pas d'enfants ? Quid des adultes qui parlent au téléphone sans aller dans les couloirs du train ? Les personnes qui mettent leur musique à fond dans leurs écouteurs ? Les personnes qui peuvent avoir des crises, quelqu'un parlait de tourettes tout à l'heure, et parler fort/avoir besoin d'aide d'un coup ? Quid des personnes qui ont bu avant d'aller dans le train, sentent la cigarette, le parfum trop fort, tapent fort sur leur clavier, rient entre eux etc... ? On fait un test à l'entrée pour savoir si la personne est apte à entrer dans le wagon ? On met des amendes si la personne fait du bruit ? Et si c'est vous, à qui ça arrive - parce qu'on sait jamais ce qui peut se passer dans la vie, on peut faire du bruit un jour parce qu'on a pas le choix, à moins que certain.es ici se considèrent parfait.es en toutes circonstances ?
Comme quelqu'un d'autre l'a dit, ça dépasse juste le côté "CF/Parents", ça soulève une vraie question de : comment on vit en société, pourquoi on refuserait d'aider certaines catégorie de personnes, (j'entends d'ici le "iels ont décidé d'avoir un enfant" qui déjà est potentiellement faux pour plein de raisons, et puis si on suit ce raisonnement de "iels ont décidé de, donc iels se démerdent" ça donne une pente glissante, où on aide plus personne à moins que le problème vienne d'un truc totalement fortuit ?
Une fois, une dame pleurait dans le métro, tout le monde détournait le regard, j'ai été la seule à lui sourire gentiment et elle m'a remerciée en partant. J'ai jamais su pourquoi elle pleurait, j'ai juste sourit gentiment là où tout le monde semblait considérer ses larmes comme une gêne.
Alors oui, bien sûr on a le droit d'être gavée, c'est normal, un bébé qui pleure c'est crevant, irritant, pour vous ET pour les parents - parce que, je ne sais plus qui parlait d'entretien (
@Patacha je crois ?) mais le bébé disparaît pas non plus le lendemain, en fait ! Dans un monde idéal, on aiderait les parents à pouvoir se déplacer avec plus de sérénité, loin des regards, soupirs exaspérés, et plus de confort pour pouvoir nourrir le bébé par exemple. Et les autres personnes pourraient voyager avec plus de sérénité, enfin quand je dis sérénité, juste sans bébé qui pleure mais avec le reste des aléas du voyages : des passagers qui donnent des coups de pieds, qui sentent, qui parlent au téléphone, qui rient entre eux ou mangent de façon bruyantes. Sauf si on fait des wagons ou on a juste le droit de respirer.
Du coup je suis totalement d'accord avec le message de
@Destiel Mok´ je ne comprends l'idée de wagon sans enfants, même si je trouve utopique l'idée que sans enfants = sérénité, et je comprends la frustration, mais je comprends et compatis aussi avec les parents qui sont les premiers à se sentir mal quand ça arrive, en général, et sont non seulement gênés par le bruit (je sais plus si ça a été dit, mais les mères ne sont pas adoratrice des pleurs du bébé, hein, elles ne doivent pas aimer le bruit plus que les autres) mais en plus se sentent mal parce qu'ils savent (pour la plupart il y a bien entendu toujours des exceptions) que plein de gens les jugent, que le bruit gêne les autres, sauf que contrairement aux adultes dont le cerveau est assez développé pour comprendre les choses et s'exprimer, et comprendre par exemple qu'on ne hurle pas dans son téléphone pendant 15min juste à côté de son/sa partenaire de train, les bébés n'ont pas de bouton off, ni d'autres manières de s'exprimer.
J'ai hâte (non) de voir des commentaires disant "je veux un avion sans personnes âgées parce qu'elles parlent fort et ça me casse les oreilles, et pas d'enfants non plus".
Bref sans vous demander d'être des saint.es ou des personnes d'une abnégation sans limite, de la même manière que vous revendiquez votre droit à l'agacement, au stress etc., (et c'est légitime, encore une fois les pleurs d'un bébé pendant 10min, 30min, ou pire 1h ça use les nerfs, de
tout le monde parents compris) acceptez que les parents (et surtout les mamans, qui sont encore trop marginalisées et culpabilisées) revendiquent le droit d'exister avec leur bébé, et n'ont pas à s'excuser, iels font généralement au mieux.
Vous voulez une société où il y a de l'entraide (si la réponse est non, bon ben écoutez voilà hein
) ? Généralement, ça commence par des choses qu'on n'a pas toujours envie de faire. Une meuf dans le métro qui se fait emmerder par des mecs et à qui on vient dire "ah salut!!" en faisant semblant de la connaître pour l'aider et que les mecs la lâche, on fait pas ça en mode "tiens, ça m'arrange, j'avais justement 15min à tuer, je m'ennuyais" Non, on a la coeur qui bat, on se sent mal, on a peur, on a envie d'éviter ça, on aurait préféré presque ne pas être là et ne pas voir, mais la personne est en détresse, on est là, et on l'aide si on le peut bien évidemment. Je digresse, mais ça me semble étrange de voir passer beaucoup de "plus personne n'aide les gens" sur les RS, alors que ça commence aussi par accepter qu'on vit dans une société avec plein de gens et que tout ne tourne pas autour de ce qu'on veut. Et je le reprécise hein, mais on a aussi le droit de ne pas supporter les cris et que ce soit trop dur pour soi, de vouloir s'extraire de la situation, mais il y a une manière de le dire, de l'exprimer en public qui peut éviter aux autres de se sentir mal - pour avoir déjà fait des trucs typiquement neuroA en public et m'être pris des regards noirs alors que j'essayais de m'apaiser justement, vos regards/soupirs ou autres peuvent être très puissants et douloureux, ça ne vous empêche pas d'envoyer un sms à un.e proche pour vous défouler si ça vous casse les bonbons, discrètement, mais je sais pas pourquoi, dès qu'on parle d'enfants/de mamans/de neuroA on a l'impression que c'est limite un crime d'exister.