Je suis en colère aussi face à la gestion de la crise (on va rester confinés longtemps tout simplement parce que l'état n'est pas capable de réagir vite et bien, de procurer matériel et solutions... Les dirigeants caressent encore la simple idée de cette fameuse appli : 3 semaines pour y réfléchir, à ce rythme là, elle sera developpée après le vaccin). Les discours qui ruinent le moral de la population : "confinement 15j" "non je deconne, encore 15" "eh les gars ?! je sais qu'officiellement la sortie c'est dans quelques jours, mais vous allez arrêter de croire que la sortie c'est dans quelques jours, allo ?!!"
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Bref grosse colère de mon côté aussi, et je pense que nos sentiments sont légitimes.
En revanche, pour ce qui est de ruiner plus le pays avec le confinement, non. Oui, on sera nombreux à en garder des séquelles psychologiques, a en avoir chié, à avoir frôlé la folie. Des trajectoires individuelles vont être déviées, abimées, mises en difficulté. Mais ça reste quelques semaines (j'espère) ou quelques mois (pitié non) dans une vie. Sur 80 ans de vie en forme on va dire. Oui on rate des occasions professionnelles. Relationnelles. Des voyages, pour certains. Je suis pas sure que ma relation à distance, à laquelle je tiens beaucoup, y survivre, pour ma part. Mais on a le temps, individuellement, de laisser tout ça se tasser. Dans la vie "normale", une rupture, un deuil, un échec, ça nous prend aussi des mois et des mois de nos vies, on choisit pas quand ça tombe, et ça nous mets KO. Mais on s'en relève. Et là, individuellement, on s'en relevera.
(Je souligne qu'il y a des gens mis en très grande difficultés, nombreux dans un logement de taille ridicule, migrants, malades, fragiles, violentés pour qui ça va détruire des choses très importantes, je veux pas le minimiser... Mais on parle aussi de sauver des milliers de vies, sur l'autre côté de la balance)
Pour ce qui est de l'économie, ce ne sont pas des gouvernements socialistes qui ont pris ces décisions, en Europe et dans le reste du monde. Ce sont des gouvernements compétitifs, qui voient leurs pays comme des entreprises, et qui seraient prêts à tuer pour leur PIB. Pour une fois, on peut leur faire confiance : Ils ne sacrifieraient pas la sacro-sainte économie sur l'autel de l'hôpital public, si ce n'était pas absolument nécéssaire.
Bref : beaucoup beaucoup de courage. Gardons en tête que si cette situation aurait pu être évitée, elle est néanmoins là. On a pas d'autre choix que de faire au mieux et de tenir le coup, malgré toutes les baisses de moral violentes (dit-elle en sortant d'une crise de larmes). Force à vous