Correspondre avec des condamnés à mort

[Cherry Bomb]

Je suis capable de disserner le bien du mal et donc oui je me permet de juger ces gens et pourtant je ne me prend pour personne Je constate juste Et ce qu'on fait ces hommes/femmes pour moi c'est le mal et donc je ne souhaite pas cotoyer le mal

 

[dionea3]

Je comprend ton point de vue, mais en même temps on ne peut pas définir quelqu'un seulement par une erreur qu'il a commise, c'est plus complexe que ça une personne, la vie est plus compliquée,et puis tout n'est pas soit tout blanc soit tout noir, soit bien soit mal.

 

[Malone.]

Ca fait depuis plusieurs mois que j'y songe et que je me dis q'il faudrait que je me lance.

Mon truc, c'est pas que je juge sur ce qu'ils ont fait ou quoi, c'est juste par peur de m'attacher. (ça peut vous sembler con, je sais).

Mais là encore, y'a qu'une seule manière de le savoir

Edit: ahah, je suis une lopette, je viens d'aller sur le site et j'en a les larmes aux yeux de voir le "exécuté".

 

[Malone.]

J'allais fais un gros mega edit, mais Treize m'a devancée ^^.

J'ai parcouru tous les profils, lu les affaires quand c'était écrite et ait été pas mal interpellée par certains flous.
Pour le choix, il y a en effet des profils qui parlent plus, comme la musique qu'ils ou elles écoutent ou la manière de tourner les choses ou...je ne sais pas quoi d'autre.

Après avoir lu tous les posts ou presque, le seul truc qui me turlupine, c'est ce histoire d'adresse de la "vie réelle". Vous allez surement trouver ça con, hein...

 

[Búho]

Cette idée de correspondre avec un prisonnier me trotte déjà dans la tête mais je suis trop jeune (c'est à partir de 22 ans).
J'ai été visiter le site abolition.fr mais c'est trop dur, j'ai regarder beaucoup de profils, j'arrète pas de pleurer parce que ces gens ont tués des personnes probablement innocentes, ont peut pas savoir si c'est vrai certes ils sont peut-être en fait innocent mais j'arrive pas à me dire que je vais écrire des lettres à quelqu'un qui à tué une jeune femme ou même plusieurs personnes.
Et puis le fait de savoir qu'un jour je ne receverai plus de lettres parce qu'il sera mort ça me fend déjà le coeur, j'y arriverai pâs.
Par contre je regrette de ne pas pouvoir écrire à un prisonnier en france.

 

[Búho]

Il y a une association dont j'ai oublié le nom qui sert de lien pour le courrier entre prisonnier et correspondant. En gros l'asso sert de boite postale, tu dois postuler pour être membre, expliquer tes motivations, etc. Si ça t'intéresse je peux essayer de retrouver le nom

C'est gentil je connais déjà c'est courrier de Bovet le soucis c'est qu'il n'accepte que les personnes de plus de 22 ans..... et j'en ai 18....

 

[xposed]

Bon, ça fait 24 h que je suis obnubilée par la question, je crois bien que je vais devoir me lancer!
en attendant je comprend certains jugements "définitifs" dans les commentaires mais de la même façon que le crime touche intimement notre morale et heurte notre humanité, je crois que dans la plupart des cas, ces crimes résultent d'une déshumanisation: drogues, pauvreté, déscolarisation, peu ou perte du sens des limites.
J'ai l'impression que bien souvent ces personnes se trouvaient au bord du groupe social commun, et qu'ils ont pu très facilement basculer parce qu'ils n'étaient pas assez fortement inclus dans la société.
A notre place, on juge un meurte en fonction de notre vie rangé de jeune adulte qui voit des amis, va a la fac, bosse va sur internet etc.
notre jugement est donc conditionné par ce mode de vie e les repères qu'on y trouve, mais que se passe-t'il si par exemple on quitte tout , on entre en conlit avec safamille parce que l'on se marie, cette personne nous maltraite et on devient sdf, sans ressource sans soutient et surtout sans personne pour nous garder notre place dans la société? est-ce qu'on verra les choses de la même façon?
c'est un exemple complètement bidon et plus j'écris moins j'ai l'impression d'être claire, mais comme je l'ai précisé dans un autre post, j'ai passé 7 ans en foyer, et la tu vois un peu de tout, et même avec sa propre vie, on apprend parfois, que ce qui nous semble comme des bases solides et stables peuvent parfois s'effondrer..sur notre tête, et pour certains, ne même jamais avoir réellement existé.
après chaque "cas" est différend, c'est pour ça que c'est intéressant de pouvoir choisir le condamné avec qui l'on souhaite communiquer.à nous de juger si l'on peut appréhender sa situation en fonction de notre mentalité personnelle, et dans mon cas perso, ce serait, pour suivre cette logique, aussi l'occasion de rendre son humanité à une personne qui n'y à peut être pas eu droit en temps voulu (d'ou le décalage et le crime donc), et pour qui être en DR ne doit surement rien arranger.
Même si bien entendu je n'ignore ni n'absous le crime en question.
je suis vraiment pas sure d'être claire, mais je crois qu'en gros mon avis rejoint scarlette.
et adawen, je suis fascinée par tes interventions, si tu as d'autres explications à donner n'hésite pas.

 

[AnonymousUser]

Je trouve l'idée bonne malheureusement ce n'est pas pour moi, trop "sentimentale", je ne supporterais pas l'idée de m'attacher et que la correspondance soit brutalement coupée, je ne suis pas capable de trouver un juste milieu, je pense, entre faire comme si de rien n'était et en avoir conscience.
Je pense qu'il faut être un minimum stable psychologiquement pour... Parce que sinon d'un point de vue "moral", cela ne me dérange absolument pas.

Par contre pour ce qui est de correspondre avec de simples prisonniers non condamnés à mort, je pense que ça peut être différent, il n'y a pas la problématique de la condamnation à mort au bout, c'est un compromis si on ne se sent pas capable d'écrire à un condamné à mort, et tout aussi intéressant je pense, dans une autre mesure.
Mais bravo à celles qui le font.

 

[Cygnus]

Il y a une association dont j'ai oublié le nom qui sert de lien pour le courrier entre prisonnier et correspondant. En gros l'asso sert de boite postale, tu dois postuler pour être membre, expliquer tes motivations, etc. Si ça t'intéresse je peux essayer de retrouver le nom

Je suis intéressée par une correspondance avec un détenu français moi aussi. L'idée de correspondre avec un condamné à mort est pour moi trop sensible, je crois que je n'ai pas les épaules assez solides pour ça et je risquerais, en m'attachant au prisonnier, de me sentir mourir également avec lui, chaque jour qui passe. Je pense qu'il faut réellement être très fort psychologiquement, avec beaucoup de recul dans sa relation avec le détenu et une acceptation du sort inéluctable. Et puis considérer cette relation comme passagère, ephémère, sans espoir, sans avenir. Déjà rien que de les imaginer, d'imaginer à quoi ils pensent, comment ils vivent avec cette horreur qui est décomptée dans leur vie... . C'est déjà trop insupportable. Aucune mort ne résoud aucune vie.

J'aimerais savoir si des filles ici correspondent avec des prisonniers français? Cette association, Bovet, est-elle unique en france? Comment cela se passe? Je vais aller voir le site.

 

[Cygnus]

Tristana, si tu vas au bout du projet, tu pourras me faire part de ton expérience? Je m'étais renseignée pour passer par cette asso, mais la lettre de motivation qu'il fallait envoyer m'a démotivée justement.

D'accord, si c'est le cas je te le dirai. Moi ce qui me gêne en tout premier là, après avoir parcouru le gros dossier d'adhésion, c'est qu'il est stipulé à un moment qu'en adhérant à l'association, il faut s'engager dans la mesure du possible à aller aux réunions d'information et de formation et aux réunions entre adhérents. Cette idée de presque-obligation, plus ou moins implicite, me gêne. De même, dès l'adhésion un adhérent "accompagnant" nous contacte; par téléphone apparemment. Il faut apparemment rester en contact régulièrement avec l'association. Cela me gêne vraiment. Je suis dans une période où je ne me sens pas capable de voir d'autres personnes ou de leur parler en réunion (une phobie sociale en bref ). J'ai très envie de correspondre avec un détenu, de partager avec lui, mais moins envie de rencontrer en vrai ou de téléphoner à des personnes de l'association, surtout si je m'y sens obligée! Ca me bloque carrément.

Il faudrait que je contacte l'association par mail en fait, pour savoir réellement ce qu'il en est à ce sujet. Et puis également sur quels critères de personnalité ils se fondent pour "juger" qu'une personne correspond bien au "rôle" demandé. Moi qui suis dépressive, cela pourrait me fermer la porte de l'association, s'ils souhaitent des personnes qui donnent une image positive de la vie, bien insérées, bien équilibrées... comme ils le stipulent: L’objectif d’une telle correspondance est de redonner à la personne détenue l’espérance d’une vie différente - ça, ça risque de bloquer pour moi, n'ayant moi-même pas d'espoir ou si peu dans ma vie - et de nouvelles capacités relationnelles.

Le dossier d'adhésion est là, si vous voulez le voir.

 

[Cygnus]

Pourquoi tu ne "choisis" par un condamné étranger, sans avoir à passer par l'asso?
Enfin bref, je te souhaite de te lancer Tristana, c'est une expérience très enrichissante

A cause de l'anglais; c'est une barrière pour moi car je ne le maîtrise pas super bien. Je serais obligée de regarder sans cesse du vocabulaire. Avec les mots en français tout glisse, en anglais je ne pourrais pas.

Je ne sais pas si c'est indiscret ou non ce que je te demande: En fait, de quoi parles-tu à ton correspondant détenu? Tu peux lui parler de choses qui t'affectent, de tes problèmes, de choses graves aussi?

En fait oui j'ai peur de le déprimer davantage. Je me lancerai peut-être, j'attends d'avoir les 30 euros déjà, mais pour moi quelqu'un qui va m'appeler pour parler de mon rôle avec le détenu, mon rôle dans l'association c'est un peu comme une epreuve, et je le vis presque comme une intrusion aussi

 

[Cygnus]

Tristana, c'est ce qui me dérange aussi avec cette association, le fait qu'on doit ce justifier, assister à des réunions... Surtout que moi étant étudiante et malade je ne peut pas toujours bouger comme je le voudrais avec mes articulations qui ce déboite... Je me demande si ils nous dirais pas de partir si on pouvais pas y aller...

Malheureusement je ne peux pas discuter avec un étranger car comme toi la barrière de l'anglais est grande, et pour le courrier de Bovet j'ai pas 22ans, je n'ai que 20ans en janvier !

Dans ta situation, ce serait vraiment dégueulasse que l'on t'exclut de l'association. Je vais leur écrire un mail de toute façon où je posterai ces questions-là et je te tiens au courant ici, ainsi qu'aux autres filles qui sont interessées