@Victoria Grace Je vois ce que tu veux dire, et j'entends bien que des hommes voient les choses comme ça.
Mais parfois, j'ai aussi l'impression que des hommes ne sont pas contre le fait que chacun ait son siège... mais ont l'impression qu'on propose, en face, de donner non pas une mais deux places aux femmes. Du coup, il y a un transfert : ce que tu appelles féminisme (une place par personne), ils l'appellent égalitarisme, en se disant que le féminisme revient à cette inversion de la dominance et à ne pas partager les sièges mais juste les céder.
Parce qu'en fait, je peux comprendre certaines de ces réactions si la personne a un aperçu partiel du truc.
Un petit exemple : ma mère appartient à un club d'écriture non mixte. Mon père également. Seulement ma mère critique sans arrêt le fait que le club de mon père soit non-mixte (on rejette donc les femmes), tout en valorisant le fait que le sien ne le soit pas non plus (on laisse aux femmes la possibilité de se retrouver entre elles). Au final, elle trouve donc normal que les femmes aient leur espace alors que l'inverse la choque, et qu'elle est même prête à militer contre. Alors que, dans l'idéal, pourquoi ne pas avoir les trois types de groupes ?
Si quelqu'un l'écoutait et n'avait que ce genre d'exemples de ce qui est appelé féminisme (et j'ai souvent l'impression que les exemples les plus mis en avant et relayés sont un peu trop de ce type), je comprendrais qu'il préfère se dire égalitariste. Parce qu'on aurait la même position, lui et moi (trois clubs). Tu vois où je veux en venir ?
Je ne dis pas ça pour dire #notallmen, mais plutôt #howmanymen. Pour cibler la nature du problème, en fait, et voir en quoi ce comportement (se dire égalitariste) est-il nécessairement problématique par rapport à la cause des femmes.
Ainsi, là où je me questionne, c'est quelle est la proportion d'hommes se disant égalitaristes qui pensent en fait au féminisme.... et quelle est celle d'hommes qui se disent égalitaristes en voulant juste ne pas perdre leurs privilèges (et donc, comme ce mot l'indique, conserver un confort supérieur à celui des femmes). Si on a plus du premier type que du deuxième, c'est plutôt positif, non ? Même s'ils se disent (du coup par abus de langage) non féministes. Si c'est l'inverse, c'est plus problématique. Et je pense en tout cas que ce n'est pas un propos à rejeter en bloc en s'imaginant dans l'immédiat que l'homme est du deuxième groupe, et que ça vaut donc le coup de creuser pour voir ce qu'il en est (quitte à être pédagogue en lui disant "mais tu vois, ton égalitarisme est en réalité MA vision du féminisme ! Es-tu sûr de ne pas l'être, du coup ?") en l'amenant maïeutiquement à tomber d'accord avec toi.
