Plus généralement, (là ça concerne les autres ouvrages que j'ai lus sur le sujet), les descriptions des surdoués c'est une chose (effet barnum, absence de nuance entre idéalisation et pessimisme), mais ça n'est rien à côté de celles qui sont faites des "'normo-pensants" (déjà le terme... ). Oui parce que quand on n'est pas surdoué, on tombe dans la catégorie des "normo-pensants", ces gens lents, besogneux, dénués de sensibilité, intolerants et mesquins. Pour le coup, c'est l'effet Barnum inversé : PERSONNE ne se reconnaît là-dedans, alors que c'est sensé représenter l'écrasante majorité de la population
Je te rejoins sur le fait que le terme normo-pensant est quand même super moche et fait pas envie de s'y identifier.
Ensuite, pour en rajouter une couche sur l'opposition "surdoué.e/normo-pensant.e": déjà, le terme généralement utilisé.e est "neurotypique" pour une personne qui n'a aucune particularité de fonctionnement mental l'éloignant de la norme. Parmi les particularités qui peuvent faire dévier de cette "norme", il n'y a PAS que le haut quotient intellectuel: il y a aussi tous les troubles du spectre autistique (qui est trèèèès large, depuis les enfants qui ne savent toujours pas parler à 6 ans et se mettent à taper les autres parce qu'il y a eu un bruit fort, jusqu'aux gens diagnostiqués pour la première fois à 30 ans parce que, ok, il/elle avait l'air un peu à part, mais rien qui l'empêche de vivre normalement), les troubles dys (dyslexie, dyspraxie, etc), les troubles déficitaires de l'attention avec ou sans hyperactivité, les maladies mentales chroniques type bipolarité, la trisomie 21... On peut avoir un seul trouble, ou plusieurs à la fois (d'où le fait que, parfois, un diagnostic HPI cache d'autres troubles... qui sont plus lourds, auraient pu amener une prise en charge adaptée et une reconnaissance officielle de handicap).
Je n'ai aucune source sous la main, parce que j'ai entendu ça au détour d'une conversation, et que je doute d'ailleurs que la source de l'information était autre chose qu'une estimation "à la louche", mais on m'a dit un jour que les personnes réellement entièrement neurotypiques représenteraient en fait autour de 40% de la population... donc même pas tout à fait la majorité... mais ça reste elles et eux qui représentent la "norme", parce que les gens qui s'éloignent de cette "norme" le font de plein de manières différentes. Je trouve l'idée assez crédible.
Les autres neuro-atypies ne déclenchent pas de débats aussi passionnels que la douance... oui et non... quand on s'intéresse à la santé mentale des adultes, peut-être, par contre, dès qu'il est question des enfants, entre les gens qui diagnostiquent n'importe quel enfant ayant besoin de passer un peu plus de temps dehors à jouer et courir comme étant "hyperactif", et celles et ceux qui, par réaction, affirment que '"l'hyperactivité, ça existe pas", c'est quand même un beau bordel aussi. La même pour les troubles des apprentissages. Et une fois, j'ai atterri sur un reportage traitant de l'hyperémotivité chez les enfants; la production avait commencé avec un sondage des auditeur.trice.s demandant "pensez-vous que votre enfant est hyperémotif.ve?" Il y avait quelques chose comme 70% de "oui" Alors qu'il me semble quand même que, si on met le préfixe "hyper" devant, c'est que c'est censé concerner une minorité, quelque chose comme 2% Non madame, monsieur, que votre enfant de 2 ans fasse une crise de larmes parce que vous lui avez pris le couteau avec lequel il voulait jouer n'est pas un signe d'hyper-émotivité. C'est un signe qu'il a 2 ans. Si la crise est violente au point de vomir ou perdre connaissance, ou s'il fait toujours ça, mais qu'il a 14 ans, là on pourrait peut-être parler d'hyper-émotivité...
Un big up ne suffisait pas pour ce postAu bout d’un moment, si un nombre significatif de personnes se trouvent mal dans la société et estiment ne pas pouvoir s’y adapter sans souffrir, j’ai tendance à penser que c’est la société qui est en cause, pas le fonctionnement des individus. Et je ne nie pas l’importance d’un accompagnement perso et les problèmes spécifiques de certain.e.s, hein, juste, ne pas faire peser la « faute » sur la nature intrinsèque de la personne, ce ne serait pas plus mal.
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*laugh in Rousseau*
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Sur la définition de l'intelligence, et la connotation de supériorité qui y est accrochée... La définition que j'ai trouvée le plus juste de l'intelligence est "la capacité à résoudre des problèmes ayant une valeur dans une culture donnée". Si on la tient pour acquise, les test de QI mesurent la vitesse de traitement des informations du cerveau et sa capacité à les mémoriser, mais pas l'intelligence. "Comment disposer ces cubes pour reproduire cette figure", comme demandé dans les tests de QI, est certes un problème à résoudre, mais pas un problème ayant une valeur dans notre culture... d'où le fait que parfois, on ressort abasourdi d'un test de QI en se disant "sérieusement, et c'est ça qui est censé définir si je suis intelligent.e ou pas?"
Ce bémol étant mis, malgré l'effet barnum, il semble que "se reconnaitre entièrement dans les descriptions de personnalité HPI" et "avoir les capacités cognitives pour résoudre les problèmes traités par les tests de QI", généralement, ça va ensemble. De toutes les fois où j'ai pu échanger sur le sujet, j'ai pas vu passer si souvent que ça de gros bugs de diagnostic où des gens se retrouvent entièrement dans les descriptions du profil, mais ont un QI juste dans la moyenne.
Par contre, ce qui ne concorde pas forcément, c'est le rapport entre le résultat d'un test de QI et le fait d'être perçu.e par son entourage comme intelligent.e; soit parce que d'autres troubles (TDAH, troubles dys, autres...) viennent s'en mêler, soit parce que le manque d'aisance sociale, une personnalité introvertie, un mauvais départ dans la vie... font qu'on n'a aucun charisme en société et qu'on donne l'effet d'être à la ramasse, ou qu'on fait systématiquement de mauvais choix dans sa vie; sans même parler de l'association entre l'intelligence et les professions à haut prestige
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