@-Loreleï- : En vrai, je ne vois pas comment on peut se loger avec un smic sur Paris. Enfin perso, j'ai essayé, et je n'ai pas réussi. Il y a une règle qui fait qu'on est dans l'obligation de gagner trois fois le loyer, donc avec 400 euros on a, au mieux, une chambre de bonne avec toilettes sur le pallier. Donc oui, on peut vivre dans de petits espaces, mais je trouve ça indigne de laisser des gens dans si peu d'espace. Et encore, une de mes potes agent immobilier m'explique que sur une chambre de bonne classique, 9 mètres carrés, dans le onzième, elle a plus de 800 demandes (on est pas dans le petit appartement, on est dans la cellule de prison). La concurrence est rude donc sans garant, sans CDI, sans garanties : se loger devient un enfer. Je vais pas raconter toutes mes anecdotes de proches mais vraiment, certains n'ont aucun critère en terme d'espace et pourtant ils ne trouvent pas. Je payais 800 euros mon 20M2, dans le vingtième pour donner un exemple. Le cas de ta pote est pas le cas de tout le monde : aucune agence n'accepte quelqu'un en CDD. Il y a ce très bel article du monde sorti aujourd'hui sur le fait que dans certains arrondissements centraux (mais pas que), des écoles ferment manque d'élèves. La pression des prix y est trop forte, et l'effet "airbnb" tend encore plus l'offre de logement disponible.
Justement c'est marrant que tu prennes l'exemple du Ground Control comme "lieu de culture alternatif" et gratuit. Parce que justement le Ground control à la base c'est un lieu associatif qui essayait d'avoir un impact positif sur la vie de quartier (et ne s'adressait pas à des jeunes start-uppers bien lookés). Comme à chaque fois qu'un lieu culturel sympa ouvre à Paris, c'est récupéré, là par la SNCF, et ça devient un endroit avec des food-trucs et où tu payes ta pinte de kro 8 balles. Sans parler du vigile à l'entrée qui fait un petit check de ta tenue avant. Ses espaces (tu cites les grands voisins), sont quand même sympa mais honnêtement, j'en vois dix à tout casser (le glazart, l'aérosol, le jardin suspendu, la gare etc) ce qui est peu (comparativement à des villes comme hambourg ou à bruxelles) fonctionnent sur le même mood : des consos hyper chères et parfois des dj set payants. Je vois de moins en moins la différence d'ailleurs, tout finit par se ressembler, notamment la programmation. La aussi, je pense que pour les gens que ça intèresse, Télérama a fait ce très bon sujet sur le barman de "La féline", bar emblèmatique de la contre-culture parisienne qui ferme ses portes. J'adorais ce vieux rade, où tout le monde payait des coups à tout le monde et où l'ambiance était peu commune (qu'on kiffe ou pas). Il dit un truc très juste : "depuis plus de quinze ans, je vois comment cela évolue : les patrons de bars ont été remplacés par des gérants issus d’écoles de commerce. " Il évoque plus tard : " La Mécanique ondulatoire et le Pop In ne peuvent plus faire de concert. Il y a une disparition de cette niche rock’n’roll à Paris, due au fait qu’on ne fait pas du jazz acoustique et que, oui, les rockers font encore peur aux autorités ! C’est une régression totale. Moi, je voulais juste tenir un bistrot dans mon quartier de Ménilmontant avec de la musique, un lieu vivant et populaire. J’ai remplacé l’accordéon par les guitares électriques. Mais c’est foutu : le fameux bistrot de quartier est mort !" Enfin je disperse parce que tu parlais du "gratuit" à Paris mais je me sens touchée par cette perte d'identité.
Justement c'est marrant que tu prennes l'exemple du Ground Control comme "lieu de culture alternatif" et gratuit. Parce que justement le Ground control à la base c'est un lieu associatif qui essayait d'avoir un impact positif sur la vie de quartier (et ne s'adressait pas à des jeunes start-uppers bien lookés). Comme à chaque fois qu'un lieu culturel sympa ouvre à Paris, c'est récupéré, là par la SNCF, et ça devient un endroit avec des food-trucs et où tu payes ta pinte de kro 8 balles. Sans parler du vigile à l'entrée qui fait un petit check de ta tenue avant. Ses espaces (tu cites les grands voisins), sont quand même sympa mais honnêtement, j'en vois dix à tout casser (le glazart, l'aérosol, le jardin suspendu, la gare etc) ce qui est peu (comparativement à des villes comme hambourg ou à bruxelles) fonctionnent sur le même mood : des consos hyper chères et parfois des dj set payants. Je vois de moins en moins la différence d'ailleurs, tout finit par se ressembler, notamment la programmation. La aussi, je pense que pour les gens que ça intèresse, Télérama a fait ce très bon sujet sur le barman de "La féline", bar emblèmatique de la contre-culture parisienne qui ferme ses portes. J'adorais ce vieux rade, où tout le monde payait des coups à tout le monde et où l'ambiance était peu commune (qu'on kiffe ou pas). Il dit un truc très juste : "depuis plus de quinze ans, je vois comment cela évolue : les patrons de bars ont été remplacés par des gérants issus d’écoles de commerce. " Il évoque plus tard : " La Mécanique ondulatoire et le Pop In ne peuvent plus faire de concert. Il y a une disparition de cette niche rock’n’roll à Paris, due au fait qu’on ne fait pas du jazz acoustique et que, oui, les rockers font encore peur aux autorités ! C’est une régression totale. Moi, je voulais juste tenir un bistrot dans mon quartier de Ménilmontant avec de la musique, un lieu vivant et populaire. J’ai remplacé l’accordéon par les guitares électriques. Mais c’est foutu : le fameux bistrot de quartier est mort !" Enfin je disperse parce que tu parlais du "gratuit" à Paris mais je me sens touchée par cette perte d'identité.