Mais il ne faut peut être pas tout prendre mal, tout le temps ?! C'est un peu l'impression que j'ai quand je lis cette remarque en particulier et certains autres commentaires. Oui l'anorexie est une vraie maladie et en parler comme ça, en la désacralisant, ça a un côté dangereux, mais en même temps je connais tellement peu de jeunes femmes qui ont un rapport sain à leur physique, à leur corps, que je trouve ça presque heureux que les parents, les amis, les connaissances s'en inquiètent.Mylouze;2417784 a dit :dans le meme genre (mais pas trop) :
la belle mere : tiens, tu veux un peu de ça ?
moi : non, merci
la belle mere : pourtant c'est tres bon
ET ALORS
c'est pas parceque TOI tu trouves un aliment delicieux que 1) c'est le cas de tout le monde 2) et si c'est le cas, qu'on doit forcement en manger à tout les repas
c grave si t'aimes pas un plat ? c'est grave si tu n'en veux pas, tout simplement ?
Jusque mes 20 ans j'ai pesé 56kg pour 1m80 (maintenant 7 de plus), je mangeais pas le matin ni le midi, je grignotais un truc et j'attendais le repas du soir, je fumais beaucoup, je ne faisais jamais de sport, j'avais seulement une hygiène de vie lamentable couplée à un métabolisme sympa mais encore enfant puis ado j'étais déjà très mince. Mes parents m'ont envoyés à l'hôpital de jour pour me faire suivre par des médecins et des psys, ils m'ont enlevé de la cantine scolaire pour surveiller ce que je mangeais, ils ont dénigré mon corps mince pour essayer de me dégouter de ma maigreur et heureusement à la base je n'avais aucun problème, parce que des professionnels de santé et des proches m'ont fait subir des événements violents par rapport à mon physique et j'aurai pu en faire un gros complexe, je suppose. Les documentaires sur Auschwitz en cours d'Histoire avec le triso du dernier rang qui gueule "AHAHAH ON DIRAIT JEANCLAUDINE" j'en ai soupé aussi, et j'en ai fais une force quelque part.
Ce que j'en retire avec le recul c'est qu'il faut essayer de passer outre le regard que les autres portent sur soi, mais vraiment. Y a pas un jour où j'échappe à une critique sur mon physique, notamment au travail où mes collègues à l'élégance sans pareille n'oublient jamais de me faire remarquer que "t'as pris du cul récemment ?/ t'as pas maigri ? j'aime pas les maigres, y a rien a tâter / t'as vraiment pas de seins / tu bouffes tout le temps mais où est ce que tu mets tout ça ? nia nia nia"
Je compatis, je sais bien que c'est pénible, mais vraiment au fond qu'est ce que ça peut nous foutre que d'autres nous catégorise selon leurs propres projections et leurs angoisses ? C'est comme ça pour tout, c'est relou mais l'important c'est ce qu'on pense devant notre miroir et le rapport qu'on entretien avec ça. J'ai des copines qui se sont réjouies quand j'ai pris du poids cette année, genre "ahah elle est normale en fait, elle peut être grosse elle aussi" et qui ont voulu me rassurer en me disant qu'avant "j'étais vraiment trop maigre". Ça m'a fait marrer, mais juste marrer, bah ouais je peux avoir de la cellulite sur le cul et toi être maigre et flasque parce qu'on est seulement humain, tristement humain. Moi dans le miroir je me trouve plutôt bien et je m'accepte, je mesure ma chance d'avoir un corps grand et mince qui m'évite bien des tracas et m'en apporte aussi d'autres, je fais avec, je connais rien de parfait ni d'universellement beau et des gens maladroits, inquiets ou simplement un peu connards je sais que je vais m'en farcir d'autres dans la vie mais, j'en reviens à ça, faut réussir à passer outre et ne pas être sur la défensive tout le temps.