Je me demande...

[Vogel]

@Nastja Le manque de routines, d'activité physique et de liens sociaux réels dus au confinement sont des facteurs de risque d'aggravation des troubles anxieux/dépressifs, si. Je vais pas pouvoir te donner des études à ce sujet mais tous mes collègues psychiatres sont bien au fait de ça L'ensemble de la psychiatrie est également très vigilant. Je crois que la psychiatrie en Chine a déjà donné une idée des effets de du confinement sur la santé mentale.

Après, ça me paraît plutôt logique, vu que l'absence de contraintes sociales dans une journée laisse encore plus de place aux idées noires qu'avant, que le manque de contacts sociaux enlève une partie de ce qui peut apporter un sentiment de joie, que le confinement peut donner l'occasion à un laisser aller extrême (quand j'étais dépressive je pouvais rester au lit des journées entières et le travail était le seul motivateur qu'il me restait), que ceux qui aiment aller dehors ou faire du sport dehors n'ont plus les effets bénéfiques que cela apporte pour le cerveau...
Et puis il y aurait des tas de sujets connexes à prendre en compte : les personnes qui ont une addiction et qui sont chez elles sans occupation face à leur substance, les personnes hypersomniaques qui ont la possibilité de dormir tout le temps, les personnes avec TCA qui sont seules face à la nourriture...
Sans compter que le confinement est dû à un climat anxiogène de risque mortel pour les autres et pour soi-même, ce qui peut ajouter une énorme anxiété au tableau.
Et puis les personnes déprimées qui ne vont pas oser demander de l'aide parce qu'elles ne se sentent pas légitimes face aux personnes qui ont le corona, ou les services de soin qui ne marchent plus pareil (plus de psychologues et de psychiatres en libéral, fonctionnement limité des services hospitaliers de psychiatrie...)
Bref, plein d'arguments qui vont plutôt à mes yeux dans le sens d'un risque accru pour la santé mentale des personnes déjà malades

Je trouve que ce site explique pas mal les choses : https://www.pedopsydebre.org/post/prendre-soin-de-votre-santé-comportementale-et-mentale-pendant-un-confinement

Après, c'est vrai qu'une personne qui a déjà un mode de vie ressemblant au confinement, tout ne changera pas pour elle Et que chaque personne a son propre vécu face au confinement. Mais ça c'est au cas par cas du coup

 

[Nastja]

@Pamir
Oui comme toi le fait de savoir que tout le monde est seul... me rend moins seule.
Et le confinement m'a vachement remonté le moral (ça doit faire 15 jours que j'ai pas pleuré).

@Vogel
Je voulais dire que certaines personnes n'avaient déjà pas trop de contacts sociaux de qualité. La personne dont je parle est seule la plupart du temps mais l'autre fois elle me disait qu'elle était contente de voir des gens à la queue du Franprix.
Et je me suis demandé si c'était pas psychologique de penser comme ça. Les gens du Franprix je n'en ai rien à faire et eux de moi, non plus. Comment peut-on se sentir moins seule en voyant des gens à Franprix? Est-on moins seule en voyant des gens dans la rue? Pourquoi en temps normal je me sens seule (alors que je vais travailler, faire mes courses, prendre le métro bondé et même sortir au resto parfois) et pourquoi en temps de confinement je me sens moins seule?
C'est pour ça que j'étais perplexe face à ça. 0 contact avant, 0 contact après, qu'est-ce qui change? Mais à force d'entendre que "la solitude en confinement est dangereuse" certaines personnes se sont mis en tête qu'elles le vivaient mal.
J'ai l'impression que le problème est mis en avant car dans notre société on valorise beaucoup l'extraversion (qui est vue comme saine et normale) et donc se retrouver enfermée et isolée devient quelque chose d'insupportable.
Moi-même je me retrouve à suivre le mouvement collectif et quand on me demande de mes nouvelles je me sens obligée de dire : "oui hâte que ça se termine c'est vrai que ça commence à devenir difficile" (PAS DU TOUT! Mais je me rends compte que ça fait tiquer quand je dis que je le vis bien. y'a comme une ambiance de :"faut mal le vivre, faut dire que les contacts sociaux nous manquent sinon on est clairement entrain d'afficher une certaine forme de sociopathie").


Après c'est sûrement difficile pour des gens qui avaient beaucoup de contacts et qui du jour au lendemain se retrouvent sans rien...
Et je ne parlais pas du manque d'exercice, ni du manque de soleil ou des visites médicales. Je parlais vraiment du contact social.
Pourquoi le contact social est-il aussi mis en avant dans une société où l'on est seuls en permanence pour les plus malchanceux? Et je parle de solitude psychologique, je vois des gens pour aller boire des coups, aller au resto et au ciné... Et pourtant ça ne me manque pas actuellement. Pourquoi? Parce que c'était creux, parce qu'on parlait de banalités, parce que je fais attention à ce que je dis pour ne pas me coller une étiquette toute seule. Jamais on ne parlait de sujets profonds, de problèmes, d'inquiétudes. Que du superficiel.
Bah franchement je souffle un peu en ce moment !

 

[Sadala]

C'est logique que le confinement renforce la solitude.
Une personne qui est seule mais est active, elle va rencontrer des gens, avoir des projets... donc elle s'épanouira très bien. Si elle se retrouve en télétravail voire sans travail elle se retrouve vraiment seule pour le coup.
Puis ça doit être très dur de n'avoir personne qui prend de tes nouvelles (parce que occupés avec leurs proches) alors que tu pensais compter pour certaines personnes mais en fait non.
Et pourquoi parler de relations superficielles ? Parler de banalités avec tes potes, ta voisine ou ta grand-mère ça permet de te changer les idées et de t’aérer la tête, te faire du bien, sans que ce soit des conversations profondes.

 

[Vogel]

@Nastja Désolée pour les arguments qui ne devaient pas vraiment répondre à ta question, je me basais un peu aussi sur le post auquel tu répondais au départ qui ne parlait pas que de contacts sociaux mais de tous les changements engendrés par le confinement

Puisque au départ la question était : pourquoi l'isolement aggraverait des dépressions ? J'ai répondu avec la dépression en général, qui ne touche pas que des personnes aux contacts sociaux restreints. Toutes (une majorité, même ?) des personnes dépressives ne sont pas seules et ont une vie sociale qui leur a été coupée du fait du confinement, et qui vont donc avoir un sentiment de solitude accru à cause du confinement.

Pour ce qui est des gens qui n'ont pas de contacts de toute façon, en effet, sûrement que ça ne change rien. Il y a des neuroatypies où on effet, il ressort que le confinement ne change pas grand chose au quotidien des personnes concernées. Je pense que pour beaucoup de sujets, cela dépendra de toute façon des gens, et je comprends où tu veux en venir.
Moi, quand je vais faire mes courses, j'ai vraiment un sentiment de joie à la vue des autres personnes, cela me rappelle que je suis toujours en lien avec la société, que je ne suis pas seule au monde, et j'échange un peu avec le personnel quelques mots qui me font du bien.
De plus, peut-être que la personne que tu connaissais te parlait en fait du fait de sortir plus que du fait de voir des gens, car l'isolement social qu'on vit aujourd'hui est aussi un isolement des lieux sociaux. Il y a des gens introvertis et ayant peu de vie sociale à qui il fait du bien d'être dans des lieux où il y a du monde, comme des bibliothèques, des magasins, des concerts... Je pense que certains tiennent aussi à leurs liens avec les autres dans le monde du travail.

Pour ce qui est du sentiment de solitude, je pense qu'il est comme toi assez diabolisé alors qu'il apporte du bon. Mais je pense qu'une grande majorité des gens, introvertis ou non, a besoin d'avoir des contacts physiques avec des personnes réelles. Je verrais plus ton cas comme une "minorité" (sans aucun jugement derrière ce mot, bien entendu, chacun est comme il est). Je crois qu'il est établi en psychologie que la majorité des êtres humains tendent naturellement vers une envie de contacts sociaux et ce dès leur naissance, mais là on irait vers des théories tellement vastes qu'il sera difficile de trouver réponses à nos questions. Il faudrait aussi creuser l'hypothèse selon laquelle la majorité des êtres humains ont besoin de se sentir participer à la vie de leur société, notamment par le travail, qui serait mon hypothèse, mais je n'en sais pas assez pour en parler non plus.
Et de ce fait, je t'ai répondu de manière très générale, car je pense que la majorité des gens ont un besoin de contacts sociaux et d'activités sociales

Je me rends compte aussi, pour ta question du départ de l'incertitude : un collègue psychiatre m'a dit que les études chinoises montraient l'incertitude de la durée du confinement comme aggravant les risques d'anxiété. Je ne saurais pas vraiment pourquoi, mais j'apparenterais ça à une course à pied : si tu connais la durée de la course ou si tu connais la distance de la course, elle est toujours moins douloureuse que de courir sans repères. Toutes les mesures ou dates données par le gouvernement (et d'ailleurs, ça faisait deux mois qu'on avait pas de dates) comportent une énorme part d'incertitudes et ne sont jamais vraiment des dates de fin, ce qui entraîne un flou anxiogène tel que celui d'une injonction à courir frénétiquement sans savoir à quand est fixé la fin de l'épuisement.

 

[Nastja]

@Sadala
Pour la superficialité des conversations je parlais de mon cas en particulier. Pas que le fait de parler de banalités avec les gens soient mauvais.
J'aime bien aussi parler de choses superficielles mais mes relations amicales ne sont basées que sur ça et au bout d'un moment c'est pesant quand tu vas mal et que tu es obligée de faire l'enjouée en public alors que t'aurais envie de te libérer d'un poids.
Pour l'instant je souffle un peu parce que j'en avais marre de jouer un rôle tout le temps. Donc mes relations "physiques" avec les gens ne me manquent pas pour l'instant. Elles me manqueront certainement à un moment mais là je "savoure" ces deux mois de confinement. Pas besoin de faire semblant, à part par WhatsApp si c'est nécessaire.

@Vogel
Je suis d'accord avec toi, l'humain a besoin de contacts sociaux moi aussi mais là en deux mois je ne ressens aucun manque. Je tends même à être un peu agacée par la présence des autres (les bruits dans l'immeuble, la musique à fond ou même la queue aux caisses).
Disons que je ne ressens pas l'isolement aussi car je sais que ça va finir un jour (et très vite vu comme c'est parti) mais également parce que les règles sont tellement peu strictes que si je voulais je pourrais sortir là et je verrais des gens dans la rue.

C'est juste que les contacts sociaux de "petite qualité" (sans jugement, je parle de dire bonjour au voisin que je croise dans le hall ou merci à la caissière) ne m'apportent rien de bien. Je ne remarque aucune différence à ce sujet entre la période non confinée et la période confinée. Quand je sors faire mes courses je ne me dis pas : "ahh enfin des visages!"
Non j'ai exactement le même sentiment que quand je n'étais pas confinée.

Alors peut-être que la solitude est masquée par des contacts en ligne assez présents (j'appelle ma famille et des amis au téléphone, je reçois constamment des messages sur WhatsApp, des mails et j'ai un emploi du temps plus chargé qu'en temps normal parce que je me suis mis plein de trucs à faire sur ma to-do list) mais pour moi le sentiment de solitude s'est appaisé : je ne me compare plus aux autres.

 

[Cornélie]

@Lapiluz Perso, je songe régulièrement aux acteurs employés pour jouer des cadavres ! Combien ça rapporte qu'on te voit 2 minutes à poil sur une table d'autopsie et quelques secondes ton portrait en photo par ci par là dans l'épisode ? Ont-ils postulé pour un petit rôle à la base, et se sont vu dire "hm, non, le rôle du portier, ça va pas le faire, en revanche, tu feras un bon mort !" ?

 

[Pipistrelle.]

@Lapiluz je crois que dans certains cas, ça peut être des photos des acteurs eux-mêmes, quand ils étaient jeunes ou bébés. Récemment j'ai vu un film où c'était le cas, mais je n'arrive plus à retrouver lequel. Sinon dans le générique d'Amicalement Votre, il me semble que les photos de Brett Sinclair enfant c'était celles de son fils.

 

[Poisson_]

Je me demande qui sont les gens sur les photos de famille dans les films
Genre les photos "récentes" je me doute que ce sont les acteurs qui se sont mis en scène comme si ils étaient une famille mais quid des photos de quand ils sont enfants ? Est-ce que ce sont des enfants randoms genre pécho sur des sites libres de droits ou alors les acteurs ont filé généreusement des photos d'eux ? Ou alors là aussi ce sont des enfants mis en scène spécifiquement pour le film mais ça me parait vachement de boulot pour un si petit détail
Ou alors tout simplement ce sont des gens du plateau qui en profitent pour passer des photos de leurs marmots ?

Hello! Je travaille dans le milieu de la post-prod, je pourrais te répondre un peu.

Sans que ce soit général, ça arrive souvent que ce soit des photos du crew, effectivement Ca m'est déjà arrivé de voir ma compagnie demander aux employés qui voudrait être pris en photo pour être mis dans un film. Et sans que ce soit des photos, il est aussi relativement courant pour des employeurs de demander aux employés de se rajouter en tant que figurant dans des films si besoin est. Il suffit d'un green-screen et hop!

Sinon, oui, c'est aussi des photos de famille des acteurs qui sont retouchées Par exemple, dans Aliens, la photo de la fille de Ripley c'est en fait la mère de l'actrice!

 

[Membre supprimé 205317]

@plic tic j’ai remarqué ça plusieurs fois dans des séries. Je me suis dit qu’ils faisaient ça pour s’amuser, ou peut-être pour faire plaisir aux producteurs (encore que des fois les noms sont donnés à des personnages pas très reluisants.)

 

[pikalovescoke]

@Mutsumi Es-tu fort stressée/angoissée pour le moment ? Cela peut être une explication. Le stress et l'anxiété diminuent la concentration et font que les pensées ont du mal à se concentrer sur autre chose que sur ce qui t'angoisse/stress.

 

[Gressinni]

@Loya le sel c'est un exhausteur de goût, non seulement ça apporte du goût salé, mais ça augmente la perception des autres goûts, c'est pour ça que le premier réflexe quand on trouve quelque chose fade, c'est de le saler. Et aussi, c'est un élément indispensable pour le corps, ça apporte du sodium dont on ne peut pas se passer.

Le poivre, j'ai l'impression que c'est culturel, personnellement le poivre passe largement après le sel et l'huile d'olive.

 

[Chouette-Culotte]

Je me demande ce que signifie vraiment le terme et le concept de "crush". J'ai l'impression que ça a un côté fourre-tout. Sur le forum certaines madz vont appeler "crush" un mec qui leur plaît mais à qui elles n'ont jamais parlé et dont elles ignorent tout (par exemple un mec qui prend le même bus que toi tous les jours). Pour d'autres il s'agit d'un mec avec lequel ça se taquine et se dragouille sans qu'il y ait quelque chose de plus ; pour certaines leur crush c'est leur plan cul et il y en a qui semblent aussi appeler leur partenaire de longue date leur crush.