Je m'en veux de penser ça mais...

[Pinceau_]

@Lemon Curd
Oui, par exemple , ou laver la gazinière en passant rapidement une éponge légèrement humide, sans produit ni rien.

 

[Pipistrelle.]

Mais en même temps, j'ai l'impression qu'on considère certaines réactions de mecs "privilégiés" comme concertées, genre de leur côté y'aurait aussi des arguments tout prêts à servir aux féministes qui avancent leurs idées. Alors que le "male tears" le "mansplaining" et autres américanismes c'est des réactions normales et assez évidentes, venant de gens qui n'ont jamais été sensibilisés à toutes ces thématiques et à qui on balance qu'en vrai ils sont privilégiés, et qu'ils doivent renoncer à ces privilèges, que par leur simple existence ils contribuent à opprimer les femmes, les noirs et les homosexuels, que "statistiquement' ils perpétuent la culture du viol, etc. La réaction immédiate va être de vouloir se désolidariser de ça, de dire que non, tous les hommes sont pas comme ça et que eux aussi ils souffrent Et c'est plutôt naturel et rassurant que personne n'ait envie d'être assimilé à la caricature du gros connard cis-hétéro-machintruc qui juge le monde à l'aune de sa propre supériorité et revendique l'exercice de ses privilèges.
Pour moi il y a un gros problème de communication qui fait qu'en définitive, on réduit les interlocuteurs à une position défensive qui va les pousser à adopter des discours sur lesquels on va ensuite s'appuyer pour démontrer à quel point le patriarcat est enraciné dans les mentalités, et à quel point les hommes sont fermés et accrochés à leurs privilèges. En fait, j'ai l'impression d'un cercle vicieux qui fait que non seulement on ne convainc personne, mais qu'en plus on cultive une image des hommes comme "obstacles" à combattre afin d'atteindre l'égalité des sexes. Du coup ça alimente une agressivité qui dessert tout le monde
Alors oui, c'est désagréable de voir qu'on est la cible de caricatures ou d'affronter des arguments bidons, mais en même temps, qui a dit qu'on avait affaire à des initiés déjà au fait des systèmes d'oppression? Si c'était le cas et que ça coulait de source pour tout le monde, le féminisme serait déjà obsolète depuis longtemps. Donc bon, si vraiment on est pas prêtes à essuyer des réactions un peu concon sans perdre patience, bah il vaut mieux se contenter de prêcher à des convaincus...

Autre chose : perso quand je parle de féminisme et d'anti-sexisme à des gens qui ne connaissent pas, je fais valoir les pressions que les hommes subissent aussi à cause du patriarcat, c'est même un de mes principaux arguments pour montrer que le féminisme c'est pas un truc qui intéresse uniquement les femmes et menace les hommes. Je ne vois pas comment on peut faire l'impasse sur le fait que les hommes obtiennent moins souvent la garde des enfants en cas de divorce par exemple, ou que des comportement à risque sont induits par les stéréotypes de genre et induisent une mortalité plus élevée chez les mecs Et je ne comprends pas en quoi ça discrédite le fait que d'un point de vue systémique les femmes sont plus malmenées que les hommes. A l'inverse je ne vois en quoi le fait que les hommes souffrent moins du patriarcat devrait conduire à ignorer ces souffrances ou à dire "pas notre combat". Perso, j'ai du mal à concevoir le féminisme comme autre chose qu'un combat global soucieux de remédier à TOUTES les inégalités induites par le patriarcat et pour moi ça doit se faire non pas contre, mais bien avec les hommes.

 

[NatZlt]

Je m'en veux de penser ça mais j'aimerai tellement (mais TELLEMENT) que les personnes qui m'ont rejetée et humiliée au collège aient une vie de m*rde genre, tout rater de A à Z (de leur vie sentimentale à leur carrière jusqu'à leurs relations avec famille, société etc...).
Parce que ça se fait pas de souhaiter le malheur des autres (je le souhaite tellement que ça m'arrive de les chercher sur facebook pour essayer de capter comment ils s'en sortent genre en couple ou pas, au chômage ou pas, et sinon quel boulot, un pourri au moins... etc...) mais que je peux pas m'en empêcher.

Nan je suis pas rancunière du tout

 

[Venakiah]

Je m'en veux de penser ça mais je me dis que j'suis pas si méchante quand je lis ce topic ^^

 

[Serpillère]

Je m'en veux de penser ça parce que c'est snob et condescendant au possible, mais je n'arrive pas à m'empêcher d'associer le non-désir de voyager (je parle ici de durées relativement longues) à la fermeture d'esprit.

Je ne parle pas des gens qui voudraient voyager mais qui ne le peuvent pas pour une raison ou pour une autre, mais bien des gens qui n'éprouvent pas le désir d'aller voir par eux-mêmes ce qui se passe ailleurs, ceux qui me regardent avec des yeux ronds quand je leur parle de mes études à l'étranger et de mon SVE, et me disent :"je sais pas comment tu fais, moi je pourrais pas". Je n'arrive pas bien à mettre des mots sur mon raisonnement (qui ne tient de toute façon pas, je le sais) mais j'associe instantanément ces deux traits de personnalité, et du coup mon opinion de ces personnes a tendance à baisser d'un coup.

C'est d'autant plus con que j'ai un contre-exemple dans mon entourage; un type que je qualifierais sans hésitation de brillant, ouvert d'esprit et ouvert au monde, par ailleurs passionné de langues (ce qui rend le fait qu'il n'envisage même pas ne serait-ce qu' un trimestre à l'étranger encore plus étrange à mes yeux). Je suis consciente qu'avec internet et la possibilité de dialoguer avec des gens de tous les pays et tous les horizons, il y a moyen d'acquérir une certaine connaissance des cultures étrangères; pour autant, ça reste une position qui me laisse complètement perplexe.

Je me sens vraiment nulle de réagir comme ça à quelque chose qui n'est sans doute qu'un trait de personnalité comme un autre, je sais que ça fait de moi une snob de première... c'est d'ailleurs pour ça que j'essaie de me soigner mais c'est dur de lutter ce préjugé duquel j'ai tant de mal à me défaire

 

[Eko]

@Serpillère, je pense la même chose que toi, mais bizarrement je m'en veux pas!
Nan c'est vrai que j'apparente ça à un manque d'ouverture d'esprit étant donné que je considère que voyager est une des chose les plus passionnantes et importantes. Maintenant je ne sais pas si c'est parce que la majorité de mes potes pensent comme moi, mais je ne me sens pas snob de penser ça...je pense que c'est juste une façon différente de voir les choses et de vivre sa vie.

Ok maintenant je m'en veux de pas me sentir snob de penser ça

 

[Serpillère]

Ok maintenant je m'en veux de pas me sentir snob de penser ça

J'espère que je n'ai pas créé de cercle vicieux de culpabilité

@Cleos, tu mets le doigt en plein dans le mille. J'ai très peur de me poser, parce que ça implique de cherche un emploi fixe, ce qui me terrifie pour tout un tas de raisons plus ou moins définies, et de me prendre moi-même en charge pour enfin devenir complètement indépendante. Du coup je suis contente que tout se passe bien pour toi Bonne chance dans tes nouveaux projets!

 

[Eko]

@Serpillère non t'inquiète pas Je ne snob pas les gens qui n'aiment pas voyager, c'est leur façon de vivre et même si pour moi c'est essentiel, et que je vais penser qu'ils manquent d'ouverture d'esprit ben...comment dire, tant pis hein! chacun sa vie

 

[agapanthe7]

Pour les voyages, je suis de l'avis de tous les parties(la nana qui tranche^^).
Longtemps, je me suis couchée de bonne heure, je n'ai que peu voyagé, faute de moyens, et de compagnons de vie non axés voyage et je dois avouer que ça ne me tentait pas particulièrement.
Puis mon cercle social a évolué, et j'ai côtoyé dans mes récentes années des gens me correspondant mieux, et parmi eux un voyageur patenté, que j'ai suivi de par le monde, et j'ai adoré. Mais j'ai aimé parce qu'il voyage comme je l'imaginais dans l'idéal, donc visites culturelles, marches, détente, lectures, etc.
Il y a des façons de voyager qui moi me déplaisent, telles que celles consistant à rester dans son hôtel pendant toute la durée du séjour, allongée près de la piscine(qui est elle même bordée par l'océan), etc.

Je sais que je suis snob à dénigrer les voyages "farniente", mais je pense que ça vient du fait que je trouve dommage de ne pas visiter la réalité du lieu(en côtoyant les autochtones, en mangeant dans des restos typiques du coin, etc). C'est comme une forme de gaspillage à mes yeux,alors que les gens avaient l'argent, les moyens de se déplacer et le temps.

Suis-je une vilaine élitiste pour autant? Oui, définitivement.

 

[Lewenn]

@agapanthe7 Oh je suis parfaitement d'accord avec toi ! Je ne voyage pas encore par mes propres moyens mais j'ai beaucoup bougé avec mes parents et j'ai eu deux visions différentes : la farniente avec mon père et les visites avec ma mère ! C'est sacré pour moi de pouvoir visiter. Je trouve ça magique de découvrir d'autres choses, d'autres architectures, de nouveaux lieux ... Les voyages farniente ne me plaisent pas énormément !
La dernière fois, je parlais de mon envie d'aller en Normandie cet été. Je n'y suis jamais allée et j'ai envie de voir les plages du débarquement, de m'arrêter au mont St Michel en y allant ... Mon amie m'a rétorqué : "Mais .. Y'a pas de soleil là bas, et puis il va faire plus froid que dans le sud !". Ça m'a un peu déstabilisé ! Parce que je n'en ai rien à faire qu'il ne fasse pas super beau, je veux juste VISITER !!

 

[Kimkong]

@Shann Dans l'absolu, je suis entièrement d'accord avec toi. Mais du coup, qu'est-ce qu'on doit dire ?

Rien?
Après, je ne connais pas ta sœur. Si ça se trouve, elle aime se sentir soutenue et qu'on lui en parle. Moi, je suis plutôt du côté de @Shann. Je dois faire un stage à l'étranger tous les ans, et je vais m'installer à mon compte à la fin de l'année. Du coup, à chaque fois que je vois un membre de ma famille ne serait-ce que 2 minutes, j'ai droit à "T'as trouvé ton stage?" et "Mais comment tu vas te trouver tes clients?". J'aimerais juste qu'on en parle quand MOI j'en ai envie, parce que c'est eux qui finissent par me stresser alors que je ne le suis pas du tout à la base.

 

[-Loreleï-]

Vous croyez vraiment que l'ouverture d'esprit se détermine par le fait de voyager Moi j'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'une belle façon de se déculpabiliser "Je suis hyper tolérante, j'ai le droit de dire du mal de telle ou telle culture, ou de mon propre pays, ou de mon voisin, parce que moi j'ai vu comment c'était ailleurs". C'est pas aller admirer un beau paysage, faire une randonnée dans la forêt, gravir une montagne ou visiter le Louvre qui vous apprendront l'ouverture d'esprit. Puis c'est marrant parce que "voyager" ça implique toujours le bout du monde, et rarement aller visiter son pays, alors que je crois qu'il y a déjà beaucoup à apprendre en restant chez soi.
M'enfin, j'ai beaucoup de mal avec les gens qui pensent comme ça, c'est très symptomatique de notre société actuelle.