Je m'en veux de penser ça mais...

[Membre supprimé 226135]

Je culpabilise à chaque fois que je suis dans cette situation et je vais sûrement passer pour un horrible personnage mais quand je croise des mendiants placés à certains endroits non stratégiques du genre au milieu d'un croisement ou dans les tunnels pour aller à la gare Montparnasse, je me dis qu'ils devraient réfléchir à un emplacement plus "rentable" : les voyageurs sont toujours très pressés et puis avec les valises c'est juste pas pratique de s'arrêter, surtout en bas d'un escalier où tu gênes tout le monde donc tu t'arrêtes pas.

je leur dis jamais rien mais je n'en pense pas moins

 

[Loupit]

@Aether je te comprends tellement. A mon stage, il y en a un qui se met toujours devant l'entrée (donc en plus il gêne un peu pour atteindre la porte) mais je n'ai jamais vu quelqu'un lui donner... Des fois je me demande si elle n'augmenterait pas ses gains en se mettant ailleurs

 

[Anera]

@jusdepomme Je ne suis pas à la place de ton demi-frère et de ta demi-soeur mais peut-être juste qu'ils regrettent de ne pas avoir eu une meilleure relation avec elle... Le fait qu'elle soit décédée leur fait sûrement regretter que ce fait ne changera plus jamais. Peut-être avaient-ils l'espoir de changer les choses un jour et sa mort leur coupe leurs espoirs d'améliorer la situation... J'en sais rien, hein, mais c'est peut-être une possibilité.

 

[schizophrenia]

Je m'en veux de penser ça, mais je ne supporte vraiment plus la façon dont les gens ne traitent jamais le fond d'un débat de société. L'exemple UberPop est flagrant pour moi. Sur ma timeline Facebook je vois défiler des centaines de messages de personnes outrées, parce qu'Uber c'est trop cool et qu'ils ne payent pas cher. La réflexion sur le sujet ne va jamais plus loin que leur petite personne et leur situation personnelle. C'est ultra-individualiste je trouve. Personne ne va inscrire sa démarche dans un contexte plus global, réfléchir aux conditions de travail, interroger les chauffeurs sur leur qualité de vie ou encore sur les charges qu'ils ont. Personne ne va, non plus, essayer d'analyser l'impact de ses nouvelles sociétés dans l'organisation du travail, les droits et les cotisations. Je suis contente et intéréssée par les deux points de vues : qu'on puisse être pour ou contre. Je suis surtout intéréssée par le pourquoi. Sauf que les réflexions ne vont jamais aussi loin. Pour des gens qui se prétendent intellectuels et engagés politiquement dire : Je suis pour Uber parce que c'est pratique, c'est le niveau zéro de l'argumentation en fait.


IseriaQueen27 : Idem. J'ai eu du mal à supporter les gens que j'étais forcée de cotoyer cette année. Je les trouvait très artificiels et immatures et ça m'a vraiment fait mal au coeur de me dire que ces gens là, qui n'avaient aucun recul sur la profession, se prennaient pour des avions de chasse. Ma patience étant éprouvée, la moindre petite interaction avec eux m'agace.

 

[madmoizelle N]

@Pinceau_ Je comprends complètement mais mille fois. Je suis trop concentrée sur mon boulot (que dans le fond j'aime bien) mais je prévois pareil que toi dès que possible. Je l'ai compris quand j'ai commencé ce boulot il y a un an parce que je me suis rendue compte que c'était pas mon ancien taf le problème mais le salariat. Je pense que ça n'est pas le cas de beaucoup de gens par contre et pourtant j'entends beaucoup de gens qui disent se "contenter" d'un boulot et c'est évidemment nourri par le contexte actuel mais je me dis que si nos générations sont déjà résignées on s'en sort pas. Surtout que là on parle de boulot qui n'ont même pas l'avantage de permettre autre chose que le minimum selon moi. Quand on vit en région parisienne on ne part pas loin en vacances avec 1400€ si on vit seul. Je reconnais que mon boulot ne m'épanouit pas complètement (à cause du contexte de l'entreprise, j'aime ce que je fais) mais au moins il me permet de gagner très bien ma vie, de voyager, de parfaire mon anglais, de bosser pour une boîte qui a une très bonne réputation, bref il a des avantages qui me permettent de ne pas devenir dingue à chaque contrariété. Indignez vous qu'il disait.

@IseriaQueen27 Je comprends, on n'a pas tous les mêmes ambitions et vouloir privilégier sa vie privée ça n'est pas ne pas avoir d'ambition, au contraire ça semble bien difficile de nos jours. Et oui le monde de l'entreprise est bien souvent peuplé de cette population qui aime se faire cirer les pompes et de ceux qui adorent le faire. Mais mon expérience me laisse à penser que ces gens se prennent toujours un retour de karma. Ce que je trouve triste c'est que les "gens comme toi" aient abandonné l'idée d'être épanouis au travail parce qu'humainement ça leur semble impossible (ce que je ne suis pas loin de penser). J'ai toujours espoir que le monde du travail sera prêt un jour à se remettre en question pour permettre à nos générations de s'y épanouir. J'ai aussi l'impression de devoir être quelqu'un d'autre au travail (ne serait ce que pour ne pas défoncer la gueule de mon collègue sexiste/raciste/homophobe) et c'est ce qui me pousse à réfléchir à autre chose. La fonction publique c'est pas mal pour ça, le système des concours permet une égalité des chances.

 

[Ada or ardor]

La fonction publique c'est pas mal pour ça, le système des concours permet une égalité des chances.

Cette phrase m'interpelle, je ne connais pas très bien les concours de la fonction publique - ou du moins dans un nombre très limité de domaines - mais c'est à relativiser non ? . (Je pose vraiment la question parce qu'avoir un point de vue plus élargi sur la question m'intéresse beaucoup).
On m'a appris que certains concours (de catégorie A notamment, qui officiellement peuvent être passés à partir de bac +3) sont ultra élitistes. Par exemple conservateur de musée, ceux qui réussissent le concours sont plutôt des doctorants car au final les conditions minimums pour passer les concours datent un peu (beaucoup plus de personnes font des études supérieures longues). Idem pour les bibliothécaires de catégorie A, officiellement c'est ok si tu veux passer le concours, mais on m'a dit que ceux qui le réussissent sortent tous de l'Enssib dans un master accessible directement après avoir fait l'école des chartes.
Et pour avoir regardé les concours catégorie B pour les métiers des bibliothèques, vu le peu de postes proposés à l'issue du concours tous les ans, il est rare faire partie des élus .
Enfin, j'ai l'impression que la facilité d'accès aux concours donne un sentiment d'égalité des chances, mais concrètement pas particulièrement ?

J'ai l'impression d'avoir écrit le message le plus ennuyeux de ma vie .

 

[schizophrenia]

@van.i.ada : J'ai l'impression qu'au plus le concours est facile, au plus c'est une selection sur dossier déguisée non ? Et les concours difficiles demandent toujours un gros capital culturel ou une prépa onéreuse. L'égalité des chances existe-t-elle vraiment ?

 

[Ada or ardor]

@van.i.ada : J'ai l'impression qu'au plus le concours est facile, au plus c'est une selection sur dossier déguisée non ? Et les concours difficiles demandent toujours un gros capital culturel ou une prépa onéreuse. L'égalité des chances existe-t-elle vraiment ?

Il faudrait que je regarde les comptes-rendus d'évaluation (cette phrase fait tellement sérieuse...). En fait sur le site du gouvernement (mais quel ministère ?) il y a le descriptif des concours et aussi des rapports post-concours, ça permet de voir qui sont les candidats (sexe, milieu professionnel) et quels sont ceux qui réussissent .
Quand je pense qu'un critère d'évaluation de l'oral pour genre bibliothécaire adjoint, c'était vraiment la façon de présenter son parcours. Le charisme et l'aisance à l'oral , je sais pas en quoi ça fait d'une personne un "bon travailleur", mais puisqu'il faut des critères pour départager les candidats .
Bref, je n'ai aucune idée concernant les concours les plus faciles , ça doit être mon côté classe moyenne .

 

[Cline39]

Rien à voir avec ce qui se dit depuis quelques pages, mais bon ce topic est là pour ca non?^^
J'ai honte de penser ca mais je n'aime pas les personnes grosses. Bon en fait c'est un raccourci, JAMAIS je n'irai faire un remarque sur le physique de quelqu'un parce que je sais que la valeur d'un individu n'a rien à voir avec sa forme, sa couleur etc.
Mais au fond de moi quand je vois, par exemple, une personne grosse manger un truc gras je me dis "quel laisser aller, vaudrait mieux manger de la salade etc".
Je me trouve nulle de penser ca et je sais bien qu'au fond c'est parce que j'ai un souci dans mon rapport à la nourriture et à mon propre corps, que l'autre ne fait que me renvoyer à mes propres inquiétudes et qu'au fond ce n'est pas lui que je juge mais moi, mais quand meme je déteste avoir ce genre de pensées.
Avec le temps ca va mieux (ah la maturité!...) mais dès que je sens la pensée se former dans mon esprit j'ai envie de me frapper.
Allez y lancer moi des tomates, je le mérite!

 

[Clawdeen]

@Cline39 On voit souvent nos complexes chez les autres ce qui fait qu'on rejette tout ce qui y fait écho. Perso, je comprends bien ce que tu veux dire

 

[madmoizelle N]

@van.i.ada Je t'avoue que je dis ça parce que je le système de concours me paraît plus juste que la subjectivité d'un recruteur du privé mais merci d'avoir nuancer, j'ai appris des truc.

 

[Ada or ardor]

@van.i.ada Je t'avoue que je dis ça parce que je le système de concours me paraît plus juste que la subjectivité d'un recruteur du privé mais merci d'avoir nuancer, j'ai appris des truc.

Et moi aussi !

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