Je m'en veux de penser ça mais...

[Elkaria]

@Rosenrot_
J’essayais pas du tout de dire que ça s'applique à des personnes directement, je n'irais surtout pas dire que quelqu'un est un vieux bâtiment !! Je suis vraiment désolée si c'est ce qui ressort .

L'exemple de @Rocksteady est peut-être plus parlant, je parlais plutôt de se défaire de mauvais réflexe pour repartir d'une base plus saine.

Après c’est mon interprétation personnelle du terme, j’essayais juste d’expliquer pourquoi je ne mets pas le même sens que vous derrière et que je le vois de façon moins négative.

Pour reprendre ton message de départ, je suis d’accord que ce n’est pas en lui-même un but à atteindre, plutôt, une phase dans la progression contre les discriminations.

Pour moi, l’appliquer à une personne est simplement un abus de langage « je suis déconstruit » revient à dire « j’ai déconstruit mes préjugés » (et c'est un peu prendre le melon parce que je ne suis meme pas sure que ce soit possible d'atteindre la "deconstruction ultime")

(Et puis j’avais bien mis « vieux bâtiment dont on ne peut rien faire » pour justement sortir des cas de réhabilitation )

 

[La Dame Grise]

@Mozart Hella

Extrait de la banque de dépannage linguistique du Québec

"L’adjectif malaisant est apparu récemment au Québec; il ne s’agit toutefois pas d’une création québécoise. Malaisant (au féminin, malaisante) est consigné dans le Dictionnaire Hachette depuis le début des années 2000, avec la marque familier et le même sens qu’on lui donne au Québec, soit « qui provoque un malaise ». Une recherche dans la presse francophone l’atteste seulement depuis 2005 au Québec, mais depuis 1995 en Europe, toujours dans cette acception, c’est-à-dire pour qualifier quelque chose (souvent une production artistique, un sujet, des révélations, une situation, etc.) qui suscite un sentiment de malaise, qui provoque de l’inconfort chez la ou les personnes présentes."

Spoiler: Point de vue d'une linguiste blasée qui risque de vexer

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[Ouestrion]

@La Dame Grise J'ai beaucoup apprécié ton spoiler

 

[La Dame Grise]

@Ouestrion on sent que les différents débats linguistiques que j'ai pu lire ici m'ont grandement fatiguée ?

Spoiler: Cf spoiler précédent

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Edit

Spoiler

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[Ouestrion]

@La Dame Grise Mea culpa, je l'utilise parfois par facilité Mais promis je ferai attention maintenant

 

[Elkaria]

@La Dame Grise

Spoiler

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[La Dame Grise]

@Elkaria je viens d'éditer avec un spoiler donc je te réponds ici

En français, ce sont les mots masculins en -TEUR qui deviennent -TRICE au féminin. Dans "ingénieur", y'a pas de -teur
En plus, si on faisait un féminin en "ingénieuse" il y aurait conflit avec l'adjectif "ingénieux/ingénieuse", donc féminiser en ingénieure, me semble la meilleure solution

(Et oui, fut un temps où docteur/doctrice ça existait, voilà )

 

[Rosenrot_]

@La Dame Grise Mea culpa, je l'utilise parfois par facilité Mais promis je ferai attention maintenant

Mais ne t'excuse pas ! Les deux existent, et je trouve effectivement très paradoxal de refuser son existence @La Dame Grise. Non seulement la langue évolue, mais elle est surtout blindée d'exceptions qui font que c'est pas parce qu'on dit "agricultrice" qu'on doit dire "autrice". Je connais bien tes arguments sur le sujet donc je ne cherche pas à lancer le débat (surtout que je ne considère pas du tout qu'une solution soit mieux qu'une autre), c'est juste que c'est dommage de défendre une seule solution. À chaque fois que le débat ressort sur ce forum, il y a des québécoises pour rappeler qu'"auteure" est accepté de longue date dans l'usage québécois. Donc "auteure" vs. "autrice" a à peu près autant de sens que "pain au chocolat" vs. "chocolatine", laissez les gens choisir le mot qu'ils préfèrent.

 

[La Dame Grise]

@Rosenrot_ la différence entre "auteure/autrice" et "pain au chocolat/chocolatine" c'est que dans l'un des deux, il y a une revendication qui appelle (encore et toujours) à la reconnaissance des femmes dans des métiers qu'on considère encore masculins

Les exceptions françaises portent plutôt sur la grammaire ou des mots qui semblent proches mais ne le sont pas. Le fait que le féminin de docteur soit maintenant docteure ou doctoresse vient du même problème qui a fait disparaître autrice pendant si longtemps de la langue française.
Du coup effectivement, je trouve ça important de se réapproprier le mot "autrice" même si "auteure " est aussi utilisé.

Edit : d'ailleurs, c'est là qu'entrent en conflit mes convictions linguistiques et féministes.
En tant que linguiste, je suis à fond pour les évolutions de langues (sinon coucou les langues mortes), mais d'un autre côté, en tant que féministe, pour moi c'est important d'utiliser "autrice" qui, à l'oral, fait bien entendre que la personne qui a écrit le livre est une femme. Auteure et auteur n'ont, à l'oral, aucune différence. Donc dans notre société sexiste, si on dit "auteure" à quelqu'un sans préciser qu'il s'agit d'une femme, iel va penser à un homme. Comme quand on dit "des chirurgiens" alors qu'il y a trois femmes et un homme

 

[Rosenrot_]

@La Dame Grise : Je connais tes arguments, là n'est pas le problème, ça me chagrinait juste un peu que quelqu'un s'excuse d'utiliser le "mauvais" mot, alors que ça n'a pas lieu d'être !
Par rapport à ton dernier paragraphe, je ne trouve pas qu'il y ait de conflit : un mot qui disparaît et réapparaît, c'est bien une évolution. Vouloir communiquer une idée militante par l'usage de la langue, c'est la faire vivre et évoluer.


(HS mais avant que quelqu'un me tombe dessus : quand je tape sur "déconstruit.e" utilisé pour qualifier une personne c'est parce que l'idée derrière me gêne, et que ça traduit une mauvaise compréhension d'un discours militant. Du reste, je n'ai rien contre les néologismes, les anglicismes, les emprunts, l'argot, les vulgarités, les mots désuets, ou tout ce que vous voulez. Au contraire.)

 

[Phyllie]

@Salpêtre @Rosenrot_
Merci !
Je crois que vous avez globalement réussi à mettre des mots sur ce que je pensais de «déconstruire» et tous ses dérivés

L'aspect «finalité» auquel il est employé est effectivement quelque chose qui me gêne. D'abord parce que «nettoyer son esprit des vieux préjugés» n'est à mes yeux qu'une étape, certes importante, mais intermédiaire : ce qui importante, c'est surtout ce que l'on va reconstruire derrière, les nouvelles bases saines que l'on veut fonder. Or en s'arrêtant à l'étape de la «déconstruction», surtout en estimant l'avoir finie (un peu vite), j'ai l'impression qu'on se repose sur ses lauriers... Ça sonne un peu comme « Ah ça y est, tout est fini, j'ai libéré ma conscience du poids de touuus les construits sociaux donc plus besoin de me remettre en question ». Ça me gêne d'autant plus qu'il serait assez orgueilleux de prétendre qu'on a terminé cet apprentissage : au contraire, je pense que la remise en question doit rester constante tout au long de notre vie, et pas s'arrêter sous prétexte qu'on devient plus «progressiste» qu'avant

Du coup j'essaie de remplacer ce terme, avec par exemple «j'essaie de gagner en ouverture d'esprit et en tolérance» au lieu de «je déconstruis mes préjugés», (mais c'est assez long ), de même quand je parle de quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si ces formulations sont justes mais je veux, dans tous les cas, laisser entendre qu'il sera toujours possible d'aller encore plus loin dans cette voie

 

[skippy01]

Un autre truc qui mi gêne avec ce mot, c'est quand on dit «bah, c'est pas sa faute, il est pas déconstruit» (argument lu sur ce forum). C'est une TRÈS mauvaire excuse pour justifier des attitudes oppressives.

Sinon, un truc que je m'en veux de penser, c'est que l'utilisation de l'expression «personne [insérez critère d'exclusion]». Déjà que je trouve de mot «personne» assez laid, l'utilisation duns l'expression ci-dessus me donne une impression d'aseptisation du langage (je dirais bien «politiquement correct», mais l'expression est trop galvaudée) de la même manière que dire «personne de petite taille» à la place de «nain». C'est si dur que ça d'appeler un chat un chat ?