Ayant travaillé dans la vente/le service à la personne (ah cette année d'hôtesse de caisse au Domac follement enrichissante sur le plan humain
), la tranche démographique que j'ai appris à exécrer est sans conteste les femmes bourgeoises entre 35 et 50 ans (en gros), souvent mères de famille mais pas forcément. J'en ai soupé de leurs moues pincées, yeux au ciel et autres remarques formulée sur un petit ton condescendant... qui me disaient clairement que je n'étais qu'une gamine sous qualifiée qui ne connaissait rien à la vie et que donc je n'avais plus qu'à la fermer et faire comme elles l'avaient décidé
J'ai pas le caractère le plus heureux du monde donc je ne pouvais pas m'empêcher de leur répondre alors qu'on est censés s'écraser devant les clients relous (et demander à un manager d'intervenir si vraiment ils dépassent les bornes), ce qui n'était pas nécessairement la bonne attitude à avoir parce que ça ne faisait que rajouter de la tension sans rien arranger, ça ne les rendait pas plus conciliantes mais en revanche moi ça me rendait plus énervée
J'ai également travaillé en tant qu'animatrice dans un centre commercial où on avait installé un parcours d'accrobranche pour les enfants. Pour le coup j'ai eu affaire à très peu de relous parce que c'était un service gratuit proposé par le centre et que les gens étaient contents de pouvoir faire plaisir à leurs enfants, ce qui est plutôt positif quand on y pense
Mais on a quand même eu droit à quelques parents gratinés, le genre qui pense que tout lui est dû et qu'on a plus qu'à s'incliner devant ses désirs. Par exemple : il y avait deux parcours avec une limite de taille pour accéder au parcours le plus compliqué car les installations étaient plus hautes, et je me suis fait culpabiliser à mort par une mère avec ses trois filles à cause de ça, parce que seule l'aînée pouvait accéder au parcours des plus grands et la cadette s'est mise à pleurer à gros sanglots parce qu'elle ne pourrait pas la suivre. Du coup leur mère a bien pris soin de rester sous mon nez sans rien faire pour consoler sa fille pour me faire sentir la pleine mesure du gros chagrin que j'avais provoqué, en répétant au moins cent douze fois que "ba oui mais elle se faisait une joie d'y aller avec sa soeur..."
Bref en fin de compte elle est allée trouver une autre animatrice qui m'a contredite en disant que la cadette pouvait tout à fait aller sur le parcours des grands (bon après elle voulait peut-être juste avoir la paix et je peux la comprendre
), alors qu'elle n'avait clairement pas la taille requise, mais bon apparemment le risque d'un accident n'était rien comparé à l'énorme traumatisme que n'aurait pas manqué de lui causer une telle frustration
Après avoir eu gain de cause, la mère n'a pas manqué de me glisser un "vous comprenez, j'ai une fratrie donc je dois faire attention à ne pas traiter mes filles différemment", et j'ai eu très envie de lui répondre qu'on en avait vu des tonnes, de fratries, mais que bizarrement les autres parents n'avaient aucun problème à expliquer aux plus jeunes qu'ils ne pouvaient pas faire la même chose que les grands et à gérer les frustrations éventuelles que ça pouvait provoquer sans s'en prendre aux animatrices