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Membre supprimé 276733
Guest
@Kiha Le problème, c'est que ce n'est pas parce que certains peuvent s'accommoder de cette situation que c'est le cas de tout le monde. Si ton quotidien ne se compose d'aucune activité que tu peux y pratiquer, tu te sentiras forcément lésé. Perso, si j'avais une heure entière à passer chaque jour avec juste ces activités, j'aurais tout de même l'impression d'avoir perdu cette heure. Pourtant, j'aime lire, mais j'ai besoin d'être bien installée, dans de bonnes conditions, et ce n'est pas le cas dans le métro, par exemple.
Et même si tu ne te sens pas lésé lorsque tu passes ton trajet à lire, surfer sur le net (sous réserve de connexion, pour le coup) ou répondre à des sms, tu peux aussi être dans l'incapacité de faire toutes ces choses lors de ce type de trajet. Je pense par exemple à mon copain, aspie, qui n'aime pas lire, communiquer avec son portable ou regarder des vidéos en ligne, et qui pourrait sans doute passer cette heure à lire des articles s'il n'était pas gêné par la présence de toutes ces personnes autour de lui.
Je ne dis pas que tout le monde est dans son cas, mais à un moindre niveau, ça donne quand même l'impression d'une perte de temps de vie qui peut suffisamment pencher dans la balance pour te faire choisir la voiture.
Quant au vélo, j'aime ça, j'ai un bon vélo (et justement, je ne veux pas le garer n'importe où, mais c'est une autre histoire ), donc je pourrais aller en cours avec. Enfin, s'il était avec moi, car je vis dans un petit studio à Paris, donc il vit chez mes parents. Mais ça ne m'empêche pas de penser à toutes les personnes qui ne peuvent pas se le permettre (trop loin, pas dans la capacité de faire le trajet deux fois par jour, etc.), surtout que ça rend encore plus dépendant du climat (quand j'étais à Nancy, l'hiver, je n'aurais pas pu prendre le vélo pour aller à ma fac... et d'ailleurs, j'aurais eu du mal à y aller régulièrement vu comme ça montait ).
Je dis tout ça alors que je vais actuellement à mon école à pied, et que je ne suis jamais allée en cours en voiture (à l'exception des moments où mon père me déposait à l'arrêt de bus pour aller au lycée, mais tu as parlé de Toulon comme un endroit avec des transports en commun minables, donc je pense que tu me pardonneras cet écart, qui s'accompagnait tout de même de la plus grande part du trajet en bus ). Et justement, je me suis toujours ennuyée dans ces transports, alors qu'à côté, je passe plus facilement un moment agréable en voiture (je peux chanter, écouter des livres audio sans me casser les oreilles avec des écouteurs, je suis tranquille, j'aime bien conduire d'ailleurs...) et je sais qu'ils sont en plus moins longs que certains moments en bus.
Enfin bref, mon but est de dire que les transports en commun/le vélo, etc. amènent avec eux d'autres problématiques (temporelles, donc, mais aussi situationnelles) qui peuvent clairement pencher dans la balance au moment de choisir son moyen de transport, ce qui ne rend pas si évident le fait de les privilégier, à une échelle individuelle, et pour le seul argument écologique.
Edit :
Au passage, je pense aux trains... Je faisais parfois la route entre chez mes parents et chez moi, à l'époque où j'avais une voiture, en voiture plutôt qu'en train. Et ceci parce que les billets de train ne sont pas du tout donnés, surtout si on les prend au dernier moment (et ça, je ne pouvais pas faire autrement), ce qui faisait que je ne pouvais pas forcément me les permettre (une carte d'abonnement aurait eu son utilité, mais il faut la rentabiliser, et sans savoir si on va effectivement pouvoir voyager, eh bien on ne sait pas toujours si on le peut...). Je trouve que c'est horriblement cher et pas du tout encourageant, pour le coup. Bon, maintenant, je n'ai plus le choix, je dois faire avec, mais selon la distance, on peut se retrouver à y perdre trop pour l'envisager.
D'autant qu'il n'y a pas des grandes lignes allant dans toutes les villes, et qu'on peut à nouveau perdre beaucoup de temps en correspondances, etc.
Et c'est finalement ce qui arrive quand on fait en sorte de rendre les villes moins accessibles aux voitures sans, dans le même temps, rendre les communes et campagnes limitrophes plus accessibles aux autres types de transports. Alors oui, décourager les conducteurs à prendre le volant est une chose, mais si on ne les encourage pas à le laisser de côté avec de vrais arguments et un vrai gain pour eux (on revient aux problématiques temporelles et situationnelles), ça ne fonctionnera pas.
Un exemple perso pour illustrer : j'avais une amie vers Grenoble qui ne prenait pas les transports en commun (elle venait des hauteurs, donc pas bus à proximité, et les plus près avaient peu de passages pour des horaires affreux). Elle allait donc au centre ville en voiture... Et impossible pour elle de trouver une place parce que la ville dissuade les voitures de rester et fait donc en sorte de ne pas pouvoir accueillir la totalité du traffic quotidien (si ce n'est dans quelques parks de stationnement, pas nombreux et pas proches de son boulot, où elle se rendait malgré tout). Elle n'aurait pas pu tout faire en vélo, c'était trop loin. Il y avait des voitures électriques, mais pas du tout de stations à côté de chez elle (elle aurait donc dû s'y rendre en voiture).
Et donc... en attendant d'être desservie dans son village, elle fait comment ? Elle se gare en dehors de la ville et prend les transports en commun, comme ça elle a à la fois des frais avec sa voiture et avec les transports (elle avait peu d'argent, ce n'était vraiment pas à faire pour elle), en plus d'être tributaire des horaires des trams et bus à nouveau ? Elle roule en rond (et en polluant !) pendant des heures jusqu'à trouver une place ? C'était très compliqué pour elle, alors qu'elle faisait déjà des horaires pas possibles et qu'elle essayait le plus possible de faire du covoiturage pour rentabiliser ses trajets.
Du coup, même si tu mets de côté la problématique des campagnes, je pense qu'on ne peut tout simplement pas cesser d'y penser, parce qu'il y aura toujours des gens qui vivront en dehors des villes principales (pour diverses raisons, parfois indépendantes de leur volonté) et qui devront s'y rendre. Je pense tout bêtement aux gens, à Paris, qui vont jusqu'aux gares de RER en voiture, qui n'y trouvent pas de place car trop de monde ont décidé de faire pareil, et qui ne pouvaient pourtant pas faire autrement pour prendre le RER que de conduire en premier lieu. Ce n'est pas qu'une question de volonté (même si ça peut l'être), et je peux parfaitement comprendre que certains choix, pas forcément écologiques, soient privilégiés à d'autres, voire nous soient imposés par certaines circonstances.
Et même si tu ne te sens pas lésé lorsque tu passes ton trajet à lire, surfer sur le net (sous réserve de connexion, pour le coup) ou répondre à des sms, tu peux aussi être dans l'incapacité de faire toutes ces choses lors de ce type de trajet. Je pense par exemple à mon copain, aspie, qui n'aime pas lire, communiquer avec son portable ou regarder des vidéos en ligne, et qui pourrait sans doute passer cette heure à lire des articles s'il n'était pas gêné par la présence de toutes ces personnes autour de lui.
Je ne dis pas que tout le monde est dans son cas, mais à un moindre niveau, ça donne quand même l'impression d'une perte de temps de vie qui peut suffisamment pencher dans la balance pour te faire choisir la voiture.
Quant au vélo, j'aime ça, j'ai un bon vélo (et justement, je ne veux pas le garer n'importe où, mais c'est une autre histoire ), donc je pourrais aller en cours avec. Enfin, s'il était avec moi, car je vis dans un petit studio à Paris, donc il vit chez mes parents. Mais ça ne m'empêche pas de penser à toutes les personnes qui ne peuvent pas se le permettre (trop loin, pas dans la capacité de faire le trajet deux fois par jour, etc.), surtout que ça rend encore plus dépendant du climat (quand j'étais à Nancy, l'hiver, je n'aurais pas pu prendre le vélo pour aller à ma fac... et d'ailleurs, j'aurais eu du mal à y aller régulièrement vu comme ça montait ).
Je dis tout ça alors que je vais actuellement à mon école à pied, et que je ne suis jamais allée en cours en voiture (à l'exception des moments où mon père me déposait à l'arrêt de bus pour aller au lycée, mais tu as parlé de Toulon comme un endroit avec des transports en commun minables, donc je pense que tu me pardonneras cet écart, qui s'accompagnait tout de même de la plus grande part du trajet en bus ). Et justement, je me suis toujours ennuyée dans ces transports, alors qu'à côté, je passe plus facilement un moment agréable en voiture (je peux chanter, écouter des livres audio sans me casser les oreilles avec des écouteurs, je suis tranquille, j'aime bien conduire d'ailleurs...) et je sais qu'ils sont en plus moins longs que certains moments en bus.
Enfin bref, mon but est de dire que les transports en commun/le vélo, etc. amènent avec eux d'autres problématiques (temporelles, donc, mais aussi situationnelles) qui peuvent clairement pencher dans la balance au moment de choisir son moyen de transport, ce qui ne rend pas si évident le fait de les privilégier, à une échelle individuelle, et pour le seul argument écologique.
Edit :
Au passage, je pense aux trains... Je faisais parfois la route entre chez mes parents et chez moi, à l'époque où j'avais une voiture, en voiture plutôt qu'en train. Et ceci parce que les billets de train ne sont pas du tout donnés, surtout si on les prend au dernier moment (et ça, je ne pouvais pas faire autrement), ce qui faisait que je ne pouvais pas forcément me les permettre (une carte d'abonnement aurait eu son utilité, mais il faut la rentabiliser, et sans savoir si on va effectivement pouvoir voyager, eh bien on ne sait pas toujours si on le peut...). Je trouve que c'est horriblement cher et pas du tout encourageant, pour le coup. Bon, maintenant, je n'ai plus le choix, je dois faire avec, mais selon la distance, on peut se retrouver à y perdre trop pour l'envisager.
D'autant qu'il n'y a pas des grandes lignes allant dans toutes les villes, et qu'on peut à nouveau perdre beaucoup de temps en correspondances, etc.
Et c'est finalement ce qui arrive quand on fait en sorte de rendre les villes moins accessibles aux voitures sans, dans le même temps, rendre les communes et campagnes limitrophes plus accessibles aux autres types de transports. Alors oui, décourager les conducteurs à prendre le volant est une chose, mais si on ne les encourage pas à le laisser de côté avec de vrais arguments et un vrai gain pour eux (on revient aux problématiques temporelles et situationnelles), ça ne fonctionnera pas.
Un exemple perso pour illustrer : j'avais une amie vers Grenoble qui ne prenait pas les transports en commun (elle venait des hauteurs, donc pas bus à proximité, et les plus près avaient peu de passages pour des horaires affreux). Elle allait donc au centre ville en voiture... Et impossible pour elle de trouver une place parce que la ville dissuade les voitures de rester et fait donc en sorte de ne pas pouvoir accueillir la totalité du traffic quotidien (si ce n'est dans quelques parks de stationnement, pas nombreux et pas proches de son boulot, où elle se rendait malgré tout). Elle n'aurait pas pu tout faire en vélo, c'était trop loin. Il y avait des voitures électriques, mais pas du tout de stations à côté de chez elle (elle aurait donc dû s'y rendre en voiture).
Et donc... en attendant d'être desservie dans son village, elle fait comment ? Elle se gare en dehors de la ville et prend les transports en commun, comme ça elle a à la fois des frais avec sa voiture et avec les transports (elle avait peu d'argent, ce n'était vraiment pas à faire pour elle), en plus d'être tributaire des horaires des trams et bus à nouveau ? Elle roule en rond (et en polluant !) pendant des heures jusqu'à trouver une place ? C'était très compliqué pour elle, alors qu'elle faisait déjà des horaires pas possibles et qu'elle essayait le plus possible de faire du covoiturage pour rentabiliser ses trajets.
Du coup, même si tu mets de côté la problématique des campagnes, je pense qu'on ne peut tout simplement pas cesser d'y penser, parce qu'il y aura toujours des gens qui vivront en dehors des villes principales (pour diverses raisons, parfois indépendantes de leur volonté) et qui devront s'y rendre. Je pense tout bêtement aux gens, à Paris, qui vont jusqu'aux gares de RER en voiture, qui n'y trouvent pas de place car trop de monde ont décidé de faire pareil, et qui ne pouvaient pourtant pas faire autrement pour prendre le RER que de conduire en premier lieu. Ce n'est pas qu'une question de volonté (même si ça peut l'être), et je peux parfaitement comprendre que certains choix, pas forcément écologiques, soient privilégiés à d'autres, voire nous soient imposés par certaines circonstances.
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