(Je te cite, mais c'est l'ensemble de la conversation qui me fait réagir.)
Et du coup les gens qui ont pas le choix ? Qui ont pas pu faire d'études parce que pas d'argent ou ne venant pas du bon milieu ? Ils méritent d'avoir un salaire de merde et la vie qui va avec ? C'est quand même un sacré privilège de faire des études et d'avoir accès à un travail qui, même s'il n'est pas toujours enrichissant matériellement, l'est au moins mentalement. Je suis pas sûre qu'il y est beaucoup de gens qui fassent caissièr.e par plaisir. Je crois même qu'il y en a beaucoup que ça fait grandement chier. Mais ils ont pas le choix.
Personne ne mérite d'avoir un salaire de merde et la vie qui va avec, ce n'est pas ce qui est dit en fait.
Le truc qu'on dit, c'est que quand tu fais des études, c'est a priori dans l'optique de trouver ensuite un "bon" travail, avec un "bon" salaire (c'est en tout cas ce qu'on répète aux élèves depuis leur plus jeune âge). Comme évoqué plus haut, tu investis (en temps, en argent, en efforts physiques et/ou intellectuels…) dans ton avenir. C'est le décalage entre ce qui est promis (et les efforts fournis pour l'atteindre) et ce qu'on obtient réellement qui fait chier. Surtout que, pendant que tu étudies, tu ne cotises pas/ne gagnes pas d'argent. J'ai fini mes études à quasi 26 ans, et je n'ose même pas calculer mon âge potentiel de départ à la retraite (80 ans ?

)
Par ailleurs, on peut très bien avoir fait des études longues et se retrouver dans un job qui n'est ni enrichissant matériellement, ni mentalement (ça arrive assez souvent, en fait

), et là c'est carrément la double peine. Parce que là où une personne non qualifiée pourrait se dire : "c'est comme ça, la société est ainsi faite", une personne qui a un bac +5/6/peu importe devra se taper toutes les désillusions inhérentes à la découverte de la réalité du marché du travail + l'impression d'avoir étudié pendant X années pour RIEN + le sentiment de déclassement social et l'impression d'avoir été méchamment arnaqué.e par le système.
Et concernant le débat sur "doit-on payer tout le monde pareil", je ne peux pas m'empêcher de trouver ça incroyablement naïf, en plus d'être irréalisable. Mais bien sûr, allez payer un.e chirurgien.ne ou un.e pilote de ligne pareil qu'un vendeur chez Starbucks. Les enjeux, les risques et le niveau de compétences requises ne sont pas du tout les mêmes, quoi qu'on en dise. Payer tout le monde de la même façon induirait que TOUS les postes se valent en termes de compétences requises, de pénibilité, de risques, de dangerosité, de retour sur investissement, etc, alors que ce n'est absolument pas le cas. Et bonjour la motivation pour la personne qui voudrait devenir médecin et s'enquiller 11 ans d'études, alors qu'elle pourrait obtenir le même salaire et le même niveau de vie en travaillant au supermarché du coin. Le communisme, on a vu ce que ça a donné dans certains pays, et je ne comprends même pas qu'il y ait encore des gens pour penser qu'il s'agit d'un modèle viable.
En revanche, je suis d'accord qu'il faudrait augmenter les salaires globaux (pas seulement le SMIC), de façon à les aligner au plus juste sur le coût de la vie, et instaurer un plafond pour les plus hautes rémunérations. Les haut.e.s dirigeant.e.s n'ont pas besoin de gagner 50 000 balles (ou plus) par mois, c'est juste indécent. De façon générale, au-delà de la question des études, il faudrait répartir les richesses, pour que même les personnes qui font des boulots "non qualifiés" puissent vivre dans des conditions dignes, avoir des loisirs, etc. C'est quand même pas normal qu'un ouvrier qui se tue à la tâche touche 3 fois moins qu'un consultant en enculage de mouches qui travaille dans une entreprise du CAC 40 (mon petit doigt me dit que l'un est beaucoup plus utile que l'autre

)