Alors oui, sur ce point je suis d'accord avec toi. Concrètement, je ne suis pas rémunérée et pourtant dès que je fais une communication ou que je publie un article dans une revue, je dois bien notifier de quelle université je viens. Donc je "rapporte" à mon labo de recherche puisqu'il devient plus "connu" (toutes proportions gardées car je suis loin d'être une star dans mon école doctorale
) et concrètement, je n'ai rien en retour. Et oui c'est à ce niveau qu'en effet, ça pourrait être scandaleux que je bosse en fast-food, mais en fait il est tout aussi "scandaleux" (entre guillemets hein, j'ai conscience que je m'en sors bien) que j'aie été obligé de passer mon CAPES en candidat libre tout en bossant à Subway, et qu'aujourd'hui je sois prof à plein temps afin de pouvoir financer ma thèse. Pourtant, ça n'a pas scandalisé ma pote que je sois prof et que je fasse ma thèse, bizarrement. Alors que pour moi c'est la même chose que quand je bossais en fast-food, du moins au niveau de l'idéologie. J'admets largement que j'étais beaucoup plus déprimée quand je bossais chez Subway et aujourd'hui je suis quand même plus épanouie, mais je cumule quand même deux boulots (je considère mon travail en thèse comme un travail à part entière), je suis épuisée, je dois refaire un master pour être titularisée alors que j'ai validé un bac+5 et que je fais ma thèse à côté, je galère comme pas possible à avancer ma thèse et je ne suis même pas sûre d'arriver à la finir, mais bizarrement cette année ma situation est beaucoup plus recevable pour les gens que je croise dans le domaine de la recherche.
Bref, ce que j'essaye de dire c'est que oui, on peut considérer que quand on est en doctorat non financé, c'est scandaleux de bosser à côté, que ce soit en fast-food ou dans le professorat, parce que notre travail initial n'est pas reconnu et que dans les deux cas, c'est la galère. Et le souci vient de toute façon du système actuel du doctorat. Après en toute franchise, c'est pas faute de ne pas nous avoir prévenu (dans mon domaine en tout cas). Avant même que je commence ma thèse on m'a signifié que je me lançais dans un parcours vraiment chaotique et difficile à mener, j'y suis quand même allée parce que je voulais être sûre de ne pas avoir de regrets. Et aujourd'hui je suis lucide : je ne regrette pas de m'être lancée, mais je vois avec beaucoup plus de recul la situation et force est de constater qu'on m'avait bien prévenue. (Mais ça c'est encore un autre sujet)