Jmevdpç mais pour moi la banalisation et la libération de la parole concernant la santé mentale sont à double tranchant.
J'ai de plus en plus de mal avec l'effet barnum/les autodiagnostics (et je poste ça après avoir vu plusieurs fois sur divers posts des gens qui pensaient être x ou y chose [que ce soit autiste, hpi, souffrant d'une maladie mentale, d'un trouble, ou quoique ce soit d'autre]).
Je dis que je m'en veux parce que je suis pleinement consciente que pour plein de raisons, c'est parfois très dur d'obtenir un diagnostic (j'ai moi-même eu du mal à être diagnostiquée et mon chemin n'est pas encore fini), mais j'ai le sentiment que ça discrédite les gens qui vivent vraiment ces choses au quotidien.
Y'a énormément de gens qui sont très angoissés (et je nie pas les difficultés que ça occasionne, hein) sans pour autant souffrir d'un vrai trouble anxieux (qui est un vrai trouble handicapant), ou qui disent direct "je fais des crises d'angoisses" sans réellement se renseigner sur ce qu'est une crise d'angoisse.
Encore à l'instant, j'avoue avoir bloqué des gens sur le forum parce que lire des trucs type "je suis introvertie alors peut-être que je suis neuroatypique", ou idem avec la dépression/la bipolarité/mille autres choses, bah ça me blesse, ça m'agace.
J'ai tendance à être l'inverse de tout ça, à minimiser ce que j'ai, et c'est (entre autres) à cause de gens qui font ça, et participent donc à une banalisation de certains troubles/maladies/handicaps/autres, que j'ai mis des années à consulter, parce que j'avais peur qu'on me croie pas, qu'on me dise "oh, c'est l'effet barnum", "oui, enfin tout le monde pense qu'il est [insérer un trouble] aujourd'hui".
Mais je sais pertinemment que c'est pas écrit sur le front des gens, et moi-même, qui suis (entre autres) autiste, bah c'est pas écrit sur mon front non plus et je souffrirais à mort qu'on remette mon diagnostic en doute.
Sans rentrer dans les détails, j'avais eu un autre diagnostic avant celui-là (qui est une maladie mentale), et après mon diagnostic de tsa, qui est sûr et certain, l'autre diagnostic a été remis sur le tapis par mes psychiatres et il est presque certain qu'en plus de l'autisme et les comorbidités qui y sont liées, je sois atteinte de la maladie en question (je dis "atteinte" car contrairement à l'autisme, qui n'est pas une maladie, l'autre l'est).
Et c'est paradoxal parce que d'un côté, j'ai peur d'aller au bout du diagnostic/d'en parler par peur qu'on ne me croie pas, justement parce qu'aujourd'hui, et surtout depuis la pandémie, beaucoup de gens pensent avoir telle maladie quand c'est pas le cas, de l'autre côté, j'aimerais pas qu'on remette mes diagnostics en question et que je suis consciente que c'est ce que je fais chez d'autres gens.
Après je sais que c'est pas dans ma tête, l'effet barnum existe bien et il existe vraiment des gens qui confondent beaucoup de choses avec des maladies qu'ils n'ont pas.
Je n'aimerais pas qu'on remette ce que je vis en question donc je m'applique au mieux à faire de même, et je suis consciente que par exemple, la pandémie a occasionné chez plein de gens de l'anxiété, un état dépressif, etc...
Mais parfois, sur les forums, ou sur instagram, c'est à se demander si 100% de la population n'est pas autiste/hpi/dépressive/bipolaire/schizophrène...