Je ne supporte pas les personnes
trop sociables.
J'ai conscience que ça peut être quelque chose de naturel et parfois positif, mais en général je trouve que c'est un comportement forcé. Evidemment, j'ai à l'esprit des gens de mon entourage donc je vais évoquer surtout des points qui leur sont particuliers.
Déjà je ne comprend pas les personnes qui apprécient tout le monde, ça me paraît inconcevable de ne pas avoir certaines préférences et de rechercher la compagnie de n'importe qui. Même s'il existe sûrement un plaisir d'être avec autrui, je trouve justement que c'est un sentiment assez faux, et qui m'apparaît sans grande valeur, parce qu'on apprécie rien que le fait d'avoir de la compagnie, et non celui d'avoir la compagnie d'une personne en particulier. De même pour les personnes qui sont constamment à la recherche de nouvelles relations, et qui là aussi ont ce désir d'être entouré par simple principe, et non pas forcément parce qu'ils aiment ceux qui les entourent. C'est vraiment quelque chose que je ne conçois pas, et que je trouve même assez négatif. Je trouve que ce comportement est davantage égocentrique ou individualiste que celui d'une personne solitaire.
Globalement, je trouve que les personnes trop sociables ont ce rapport très impersonnel d'aimer davantage l'acte en lui-même que l'objet de l'acte : elles aiment pour aimer, elle parlent pour parler, etc. Au niveau relationnel, c'est quelque chose que je ne comprends vraiment pas, puisque c'est pour moi tout l'intérêt d'une relation que sa particularité.
Le besoin continu de communication avec l'autre - par la parole, j'entends - est lui aussi une des choses que je ne comprends pas et ne supporte pas.
(Je voulais d'ailleurs en parler dans un autre post mais de toute façon, j'ai déjà abordé pleins de sujet dans celui-ci alors je continue sur ma lancée.)
Cela n'est pas valable que pour les personnes très sociables puisque je pense que plus de 80% des gens fonctionnent ainsi, mais c'est néanmoins une des choses qui les caractérisent en général. Je n'aime pas cette honte et cette peur du silence : c'en est presque un tabou aujourd'hui. J'essaye de plus en plus, comme je l'ai je crois déjà expliqué, d'être en accord avec moi-même, au sens de ne pas me forcer pour correspondre aux codes classiques de la société, sur le plan relationnel surtout. Je suis en plus de ça quelqu'un d'assez réservé, plus petite j'étais même très timide, surtout avec les gens que je ne connais pas ou peu, et surtout à propos de certains sujets. Du coup en ce moment, il arrive que je ne parle que très peu pendant tout un repas, toute une soirée, voire toute une journée. Evidemment, je ne veux pas non plus paraître rabat-joie, je-m'en-foutiste, ou méprisante, donc il m'arrive de me forcer à dire certains choses ne serait-ce que pour contredire cette hypothèse, et pour rester aimable. Mais parfois - et je trouve cela tellement normal - je n'ai rien à dire, je n'en ai ni le besoin, ni l'envie, peut-être parce que j'estime n'avoir rien à dire d'intéressant sur tel sujet, ou bien que le sujet en question ne m'intéresse pas, ou que je ne veux pas dire telle ou telle chose aux personnes présentes avec moi à ce moment-là. Bref, il existe de nombreuses raisons à cela, et sans vouloir verser dans l'irrespect, je préfère ne pas m'exprimer, plutôt que de faire la conversation par principe, pour combler le vide. Quand je le fais désormais, ou que je sens que d'autres le font devant moi, je trouve la conversation tellement creuse ; tout sonne faux, tout le monde fait semblant de. J'ai l'impression de me mentir, et de mentir à l'autre, en participant à la discussion. Sauf qu'évidemment, quasiment personne ne raisonne comme moi, et je suis du coup pointée du doigt. Ou les gens le prennent mal que je ne sois pas intéressée par ce qu'ils disent, ou alors ils se moquent de mon insociabilité, de ma passivité, pensant que je ne suis inutile et sans intérêt. Concernant le silence, je trouve d'ailleurs que c'est une des très belles choses que nous permet la complicité, en amour ou en amitié. Ces moments à ne rien faire, à ne rien dire, ou bien parce que la seule présence d'autrui suffit à nous les faire aimer, ou bien parce que la complicité est telle que la parole n'est presque plus nécessaire pour communiquer avec lui, sont si agréables et précieux. Certains d'entre eux, dans des situations totalement anodines, sont ceux que j'ai le plus appréciés, qui m'ont le plus marqués, dans l'ensemble des moments passés avec une certaine personne. Souvent, les personnes trop sociables sont mus par l'activité, et ont l'impression d'être davantage digne d'intérêt en ayant toujours quelque chose à faire ou quelque chose à raconter. Je ne supporte pas la sensation que quelqu'un tente désespérément de combler le vide, ou à l'inverse qu'il se complaise dans une perpétuelle interaction qui lui donne l'illusion d'une supériorité.
Je tiens probablement ces propos parce que je suis l'exact opposé de tout ça - bien que je ne me considère pas comme asociale - il n'empêche que j'ose me projeter d'une manière objective et que je pense que même si je n'étais pas ainsi, ce genre de comportement m'irriterait.
Ce qui m'embête d'autant plus c'est que, même si une telle attitude peut être dépréciée, j'ai l'impression que cela reste minoritaire par rapport à une attitude comme la mienne voire insociable, et qu'effectivement la norme est davantage à la sociabilité. Peut-être parce que c'est le propre de l'homme me direz-vous, de vivre en société, et que l'inverse peut paraître un comportement individualiste. Pourtant je trouve comme je l'ai dit précédemment que le trop plein de sociabilité n'est souvent pas naturel et qu'il me paraît plus louable de rester intègre et sincère, de prendre conscience de son caractère et de l'assumer.
J'aimerais que les personnes qui agissent ainsi soient davantage tolérées, moins marginalisées, mais surtout comprises, parce qu'elles ont pour moi un fonctionnement plus intéressant que celui de gens très sociables, qui en deviennent exubérants.
Edit : Désolée pour la longueur de ce post. Je suis d'autant plus désespérée quand je pense que je n'ai pas dis la moitié de ce que je souhaitais évoquer. Je crois qu'il faut définitivement que je me trouve un nouveau psy.