_fadette;4855042 a dit :
On ne méprise pas les femmes au foyer parce qu'elles sont vues comme glandeuses ou soumises ou qu'elles ne participent pas au grand jeu du travail, mais surtout parce que c'est une façon moderne et acceptée de mépriser les femmes.
Je pense que c'est surtout pour ça qu'on méprise les femmes au foyer. Je ne dis pas qu'il n'y a pas aussi du sexisme dans l'affaire, mais je suis persuadée que plus encore que la misogynie, c'est la valeur travail qui est au centre de nos sociétés bourgeoises-démocrates. Il est clair que dans tous les métiers qui ont des horaires plus souples ou moins importants, il y a toujours une suspicion de l'auditoire. Presque tout le monde accepte le consensus selon lequel c'est important de travailler, c'est utile à la société, et ceux qui ne travaillent pas sont des assistés. Et forcément, dans la tête des gens, "travailler" ça suit un schéma bien précis (aller sur son lieu de travail de 9h à 18h, recevoir un salaire à la fin du mois, faire des heures sup loin du foyer si possible pour montrer qu'on aime travailler et qu'on fait passer sa carrière avant tout).
Si seulement ce consensus ne touchait que les personnes ambitieuses/qui aiment leur travail, mais même pas, c'est une idée partagée par la majorité des gens, même ceux qui s'ennuient ou qui n'aiment pas ce qu'ils font et ça en devient même un argument politique (opprobre face au chômage), sexiste (cf. les femmes au foyer), raciste (cf. les immigrés assistés). On passe limite plus de temps à casser du sucre sur ceux qui parviennent à échapper à cette définition ultra rigoriste du travail qu'à tenter d'améliorer ses propres conditions de travail...