@Celesta Voilà bien quelque chose que je comprends. Je n'ai pas beaucoup d'amis, et la plupart sont des garçons, ce qui a toujours posé un problème, manifestement, à beaucoup de monde. Toujours cette sempiternelle question de "l'amitié fille-garçon est-elle possible ??? Mythe ou réalité ???", dans mon cas mes amis ne sont que mes amis, et je n'ai jamais rien ressenti d'autre que de l'amitié pour eux... Et les gens ne me croient pas. "noooon mais alleeerr t'as bien dû être attirée une foiiiis" alors non.
Et voilà un autre sujet qui fait débat : je suis une célibataire sur le long terme, mais qui a tout de même une vie sexuelle. Avec des hommes avec qui je ne suis pas en couple
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. Mon célibat désespère totalement ma famille, certains m'ont même demandée si j'étais lesbienne "parce qu'on t'a jamais vue avec un homme"... Je pense que pour certaines personnes, je suis une énigme de l'humanité.
Pour revenir sur les amis, en ce qui me concerne, je n'en ai que très peu déjà parce que j'aime être seule (et c'est là la grande différence avec la solitude), et ensuite parce que mes harcèlements successifs m'ont traumatisée, et j'ai tout simplement peur des autres, mais surtout des gens de mon âge. On me reproche souvent de rester "avec les vieux", mais je m'y sens plus en sécurité. J'évite les groupes de jeunes parce que je ne m'y sens pas à ma place, parce que les sujets de conversation ne m'intéressent pas, parce que je n'aime pas l'habitude de certain.e.s qui se permettent des jugements faciles, des critiques dans le dos des autres. Je me sens automatiquement mise à l'écart. Je m'ennuie. Je me cale dans un coin et j'attends qu'on vienne me parler. Autant dire que j'attends longtemps, que je m'ennuie longtemps.
Quand j'étais au lycée et encore plus à la fac, je faisais partie des rares qui n'allaient pas aux soirées, d'ailleurs : je n'y étais pas invitée tout simplement. Je crois que j'ai pris cette habitude d'être exclue d'office. De découvrir les photos des soirées le lendemain matin sur Facebook. Comme cette fois où une fille de mon club de sport avait organisé des soirées au resto avec tout le club, sauf moi. Et qu'elle avait demandé aux autres de ne pas m'en parler parce qu'elle ne m'aimait pas. Et ils ne m'en avaient pas parlé. Et je l'avais découvert sur Facebook. Je m'étais rarement sentie aussi seule, triste et malheureuse.
Je pense que les gens ne comprennent pas qu'on puisse être traumatisée des relations sociales, parce que la société nous renvoie l'obligation d'une vie sociale riche et remplie... La preuve : les réseaux sociaux. Il faut avoir "beaucoup d'amis" dans sa liste, mais qu'importe si aucun d'entre eux ne nous téléphone. Les médias, les films, les séries télés, tout nous vante la grande, belle et durable amitié, qui résiste à tout, sans aucun accrochage... Mais ce n'est pas la réalité. Les relations évoluent, les gens changent avec le temps, on est amis, on s'éloigne, on se retrouve, on s'embrouille, bref tout change. Et les relations amicales ne sont pas gages de stabilité socio-émotionnelle, j'en veux pour preuve les relations toxiques auxquelles j'ai dû faire face.
Je te soutiens Celesta. Dès qu'on sort du modèle que la société veut nous imposer, on est catalogué, fiché, estampillé "bizarre"... C'est bien triste.