Je trouve votre débat intéressant.
@Alpha, si je peux me permettre de reformuler (potentiellement déformer ?) les propos de @pipistrelle, je pense qu'iel appelle simplement à comprendre et prendre du recul sur la situation, les responsabilités collectives derrière la colère légitime que tu ressens. Je pense que n'importe qui peut comprendre l'énervement derrière ton message : des conditions de travail dégradées, des rapports humains tendus, des incivilités, etc.
Cette colère fait que tu prends des remarques pour toi, et il semble que la moindre remise en contexte critique de l'histoire de ta profession t'attaque dans ta chair. Je le comprends totalement ; avec mes collègues, je suis très critique à l'égard du milieu de la recherche, mais quand des personnes "du dehors" ont un point de vue critique je peux très vite tomber dans une espèce de défense manichéenne et ultra corporatiste.
Ton message initial a ce ton qui peut paraître très manichéen ; de ton point de vue on dirait qu'il y a des gentil·e·s soignant·e·s qui font toujours de leur mieux, et des patient·e·s sans civilité ni compréhension pour la profession. Alors que derrière, il y a surtout la dégradation des conditions matérielles d'exercice d'un métier pourtant difficile et essentiel. Expliciter les responsabilités dans cette dégradation ne veut pas dire que TU (ou tes collègues) devrais en porter le poids. Ça permet au contraire de mieux comprendre des logiques d'intérêts de classe qui poussent à davantage d'élitisme, de libéralisme, et dont les conséquences négatives touchent toujours en première ligne les plus vulnérables.
Dire que les médecins sont plus proches de la classe sociale d'un chef d'entreprise que de celle d'un·e aide-soignant·e, et que par conséquent certains intérêts peuvent être communs et nuire aux classes les plus basses, ce n'est pas attaquer la profession ni estimer que les médecins doivent payer le prix de la libéralisation et du nouveau management public qui détruisent l'hôpital.
Tu demandes concrètement ce qu'il faudrait faire ? je n'en sais rien non plus, à part se mettre en colère publiquement non contre les patient·e·s mais contre les coupures budgétaires et l'effondrement des services publics. Militer, faire un travail autocritique sur sa profession, parce qu'on ne peut pas lutter contre une dynamique sans avoir étudié concrètement d'où elle vient. Je ne demanderais pas à un chercheur qui travaille sur des alternatives aux pesticides de s'autoflageller, mais au moins de ne pas rester le nez dans le guidon et de prendre conscience que ce sont les scientifiques eux-mêmes qui ont été un support majeur dans la course au productivisme agricole et au développement des produits phyto... cette mise en contexte permet au moins de limiter le risque de reproduire les mêmes erreurs. L'effort de réflexivité est certainement le premier pas vers des actions constructives.
@Alpha, si je peux me permettre de reformuler (potentiellement déformer ?) les propos de @pipistrelle, je pense qu'iel appelle simplement à comprendre et prendre du recul sur la situation, les responsabilités collectives derrière la colère légitime que tu ressens. Je pense que n'importe qui peut comprendre l'énervement derrière ton message : des conditions de travail dégradées, des rapports humains tendus, des incivilités, etc.
Cette colère fait que tu prends des remarques pour toi, et il semble que la moindre remise en contexte critique de l'histoire de ta profession t'attaque dans ta chair. Je le comprends totalement ; avec mes collègues, je suis très critique à l'égard du milieu de la recherche, mais quand des personnes "du dehors" ont un point de vue critique je peux très vite tomber dans une espèce de défense manichéenne et ultra corporatiste.
Ton message initial a ce ton qui peut paraître très manichéen ; de ton point de vue on dirait qu'il y a des gentil·e·s soignant·e·s qui font toujours de leur mieux, et des patient·e·s sans civilité ni compréhension pour la profession. Alors que derrière, il y a surtout la dégradation des conditions matérielles d'exercice d'un métier pourtant difficile et essentiel. Expliciter les responsabilités dans cette dégradation ne veut pas dire que TU (ou tes collègues) devrais en porter le poids. Ça permet au contraire de mieux comprendre des logiques d'intérêts de classe qui poussent à davantage d'élitisme, de libéralisme, et dont les conséquences négatives touchent toujours en première ligne les plus vulnérables.
Dire que les médecins sont plus proches de la classe sociale d'un chef d'entreprise que de celle d'un·e aide-soignant·e, et que par conséquent certains intérêts peuvent être communs et nuire aux classes les plus basses, ce n'est pas attaquer la profession ni estimer que les médecins doivent payer le prix de la libéralisation et du nouveau management public qui détruisent l'hôpital.
Tu demandes concrètement ce qu'il faudrait faire ? je n'en sais rien non plus, à part se mettre en colère publiquement non contre les patient·e·s mais contre les coupures budgétaires et l'effondrement des services publics. Militer, faire un travail autocritique sur sa profession, parce qu'on ne peut pas lutter contre une dynamique sans avoir étudié concrètement d'où elle vient. Je ne demanderais pas à un chercheur qui travaille sur des alternatives aux pesticides de s'autoflageller, mais au moins de ne pas rester le nez dans le guidon et de prendre conscience que ce sont les scientifiques eux-mêmes qui ont été un support majeur dans la course au productivisme agricole et au développement des produits phyto... cette mise en contexte permet au moins de limiter le risque de reproduire les mêmes erreurs. L'effort de réflexivité est certainement le premier pas vers des actions constructives.