Pour ajouter mon grain de sel, je suis d'accord avec celles qui disent que le fait d'être forcé de suivre certaines matières n'est pas un problème, même si c'est pas toujours agréable. Apprendre des choses utiles c'est bien, mais avoir un rapport complètement utilitariste au savoir me dérange plus.
Dans ma classe en seconde, il y avait plusieurs petits génies des maths et de la physique, qui se sont spécialisés par la suite dans les sciences dures. Comment auraient-ils pris conscience de leur potentiel s'ils en étaient restés à apprendre à faire leurs comptes ? Ils s'ennuyaient probablement pendant tous les cours trop basiques, alors sans être passés par le programme un peu plus corsé en seconde (qui me faisait bien galérer mais qui était déjà trop facile pour eux), les maths les aurait juste ennuyés et ils seraient passés à côté de leur voie. De mon côté, j'étais une quiche en maths, mais finalement dès que je suis arrivée en L ça ne m'a pas dérangée d'être forcée de suivre des cours de sciences parce que je trouvais que le programme était bien foutu. Les statistiques me servent toujours dans ma vie quotidienne et pour le programme de SVT, ben OK ça sert à "rien" de savoir comment fonctionne un œil ou d'où vient le goût de l'eau, mais bon c'est de la culture générale, ce sont des choses de la vie quotidienne et je suis contente de le savoir.
En fait, je ne suis pas d'accord avec l'idée selon laquelle les gens approfondiront d'eux-mêmes ce qui leur plaît, déjà parce que c'est surtout vrai chez les enfants dont les parents ont un certain capital culturel (les autres sont pas plus stupides et il y a plein d'exceptions mais ouais, aimer apprendre ça s'acquiert, avec des parents qui vous parlent et vous encouragent à vous exprimer dès la naissance, etc), et ensuite il y a des gens qui sont juste paresseux intellectuellement (c'est mon cas, je dois me faire violence pour faires des choses qui me stimulent, et ce même si ces choses me plaisent comme regarder des films, et si on ne m'avait pas forcée à lire des classiques je ne sais pas si je me serais découvert l'intérêt que j'ai pour la littérature). Donc, au lieu de raisonner en fonction des chanceux qui à un jeune âge savent déjà ce qui leur plaît (pas la majorité selon moi), je préfèrerais qu'on accorde moins d'importance aux notes et aux résultats tangibles. Qu'on me force à faire des maths, OK du moment que c'est pas toute ma vie, mais si je fais l'effort d'essayer, c'est pas pour qu'on m'en dégoûte en me mettant des 4/20 parce que je suis si lente que j'ai fait le tiers du contrôle.
Enfin pour résumer pour moi les programmes scolaires doivent être généraux, parce que l'école est là pour donner la chance à ceux qui ne l'ont pas de s'intéresser à des choses auxquelles ils n'auraient pas forcément eu accès, y compris les choses "inutiles". Mais évidemment, les programmes peuvent être améliorés et il faudrait arrêter de tout axer sur les performances, parce que finalement ça peut vite tout gâcher. (Ce que je dis n'implique pas que les bacs pro ont moins de valeur, au contraire c'est super que certains sachent ce qu'ils veulent étudier. Et d'ailleurs, ils devraient même être mis plus en valeur. Je suis à bac+5 et mes études sont toujours générales, et je commence à me dire que j'aurais plus eu ma place dans une filière manuelle. J'aurais aussi aimé avoir l'opportunité de le découvrir plus tôt.)