Je ne poste jamais ici (pourtant je lis tous les articles, je n'aime pas trop les forums) mais là, je réagis.
Je n'ai pas pu regarder la vidéo jusqu'au bout, horrible... J'ai vu ce genre de situation en psycho sociale, je vous fait un petit topo, si ça peut servir... (cela m'a aidée personnellement)
Ce film fait penser au fait divers de Genovese où une femme s'est fait torturer et tuer pendant 45 minutes dans un clos de New York, 38 témoins, pas un qui a réagit... On peut se demander pourquoi personne ne bouge ?
Au niveau intra-individuel ; peur, pas compris qu'elle avait besoin d'aide, etc
Niveau interpresonnel ; on connait la victime, on connait l'agresser, on pense que les autres vont aider, ..
Niveau groupal : peur des représailles d'une bande adverse, ..
Niveau sociétal : quartier à haut risque, contexte particulier, etc
Ce ne sont bien sur pas des justifications !! Juste des hypothèses.
Il faut savoir que la décision d'aider/intervenir se fait en 5 étapes :
1) Il faut que la situation ait été perçue (entendue, vue)
2) Que la situation soit interprétée comme urgente (on perçoit souvent le degré de gravité d'une situation à la baisse...)
3) Que la personne assume la responsabilité d'aider (j'en parlerai plus loin)
4) Que la personne trouve un moyen d'aider
5) que la personne décide d'aider : pour cela, on perçoit toujours: - le coût/bénéfice : accepter le danger pour éviter la culpabilité ?
- L'inhibition de l'assistance : peur du ridicule, plus confortable de rester dans le groupe
Il faut savoir que si une seule de ses 5 conditions n'est pas remplie, l'aide n'est pas apportée..
Assumer la responsabilité d'aider (est-ce que le témoin se sent ACTEUR de la situation)
Le groupe diffuse les responsabilité, c'est-à-dire que la présence des autres inhibe le passage à l'acte (une étude a été faite où un sujet doit remplir un questionnaire, passe devant une femme qui fait du vélo d'appart, en remplissant son questionnaire, on entend la femme du vélo qui tombe et appelle l'aide. Lorsque le sujet est seul, il intervient à coup sûr et en 52 sec (moyenne), lorsqu'il y a 2 personne dans la salle qui ne bougent pas, 85% des sujets réagissent en 93 sec et lorsqu'il y a 5 personnes dans la salle qui ne bougent pas quand la femme du vélo appelle à l'aide, seulement 62% des sujets aident et réagissent en 166 sec) ...
Il y a également l'ignorance pluraliste ; je suis vu par les autres... Je vois les autres aussi, ils ne font rien.. Moi non plus (conformisme).
Que faire en cas d'agression ?
Responsabiliser les témoins, qu'ils se sentent acteur et quittent leur place de spectateur de la scène.
Pour ça, il faut :
- Être perçu : crier, se montrer, se manifester
- Le besoin d'aider doit être clair, sans possibilité d'être interprété autrement (en disant par exemple : "Je ne connais pas cette personne, j'ai besoin d'aide), lorsqu'on voit deux personnes avoir une altercation, on pense trop souvent à tort qu'ils se connaissent !
- Demander de l'aide à une personne en particulier en l’interpellant directement et en le regardant (la personne se sent responsable, visé personnellement et l’acquiescement jouera)
- Suggérer une manière d'aider (on est d'accord, pas toujours facile lorsqu'on se fait agresser... Mais souvent, quand on regarde une scène, on se dit "que faire ?" ) : "Madame en vert, téléphonez", "monsieur avec les lunettes, criez, appelez à l'aider", "vous là, arrêtez le bus", etc..
Bien sur, tout cela reste bien théorique...