Je ne connais rien en matière de droit, et je n'arrive pas trop à voir où tu veux en venir, mais je trouve vraiment limite de venir remettre en cause le témoignage au prétexte que d'autres subissent ou ont subi des sévices plus graves (encore une fois, je ne sais pas si c'est ce que tu veux dire, mais je le comprends comme ça).
Mais même si l'on sort du juridique, on a un problème de vocabulaire aussi. Il y a quelque chose d'éminent absurde à désigner par le même mot ce que le garçon qui témoigne à subi, et les cas d'hommes qui se font pénétrés avec violence et contrainte par d'autres hommes ou avec des objets. Le genre de situation où la victime ne peut plus marcher ni s'asseoir pendant plusieurs jours. Je trouve que qualifier le 1er cas de viol a quelque chose de dérangeant, en quelque sorte ça minimise les violences physiques subies par les hommes et les femmes violées au sens juridique, càd pénétrés sous la contrainte...
Je ne vois pas du tout la finalité de la chose, ni en quoi être traumatisé par un rapport sexuel non consenti "sans violence" minimise les horreurs subies par des victimes ayant subi un viol laissant des séquelles physiques.
Pour prendre un exemple personnel, je ne vois pas en quoi avoir dénoncé (en l'occurence déposé plainte) le "doigteur surprise" dont j'ai été victime il y a un mois (j'ai senti une main avec deux doigts essayant de pénétrer mon vagin alors que je rentrais de soirée, et en me retournant j'ai vu le type s'enfuir en courant) minimise les violences sexuelles accompagnées de coups et de blessures subies par d'autres personnes.
Et pour faire une analogie, je trouve ça aussi absurde que de dire à une personne qu'appeler braquage le fait d'avoir été menacée d'une arme pour lui voler toutes ses affaires en pleine rue alors qu'elle se baladait minimise les "vrais" braquages, ceux commis dans les banques par des bandes organisées avec des cagoules sur la tête.
En plus, comme l'ont souligné d'autres Madz avant moi plus haut dans le fil, ce n'est pas parce que ce n'est pas dans les textes de loi que la gravité des faits doit être ignorée. Pour reprendre l'exemple utilisé précédemment par d'autres, il n'y a actuellement pas de loi en france contre le revenge porn. Mais ça ne le rend pas moins grave ni n'efface les séquelles sociales et psychologiques des victimes de revenge porn, si?
Pour en revenir à ce passage:
La loi ne peut pas ne pas définir un viol à partir de critères objectifs, c'est la condition même de l'égalité devant la loi. Si on se basait sur le ressenti personnel, c'est à dire sur le critère le plus subjectif qui puisse exister, n'importe quel rapport sexuel pourrait être qualifié de viol... on voit évidemment les dérives possibles, notamment avec des personnes manipulatrices, ou manipulées, ou bien intentionnées mais fragiles psychologiquement ou hypersensibles ...
Eh bien non. Justement. Sont considérés comme des viols les rapports sexuels obtenus sous la contrainte, la menace, la violence ou la surprise. Pas "n'importe quel rapport sexuel".
Pour ce qui est des "dérives possibles", je ne vois pas en quoi considérer comme un viol tout rapport sexuel non consenti, càd obtenu par violence, contrainte, menace ou surprise (en partant ici du principe pénétration=rapport sexuel, quels que soient le "pénétré" et le "pénétrant") amènerait à plus de dérives, étant donné que la mention de la violence (coups, blessures), de la contrainte, de la menace (menace de coups, de mort, de s'en prendre à d'autres) et de la surprise (trop de possibilités) me semblent basées justement sur l'absence de consentement de la part de la victime.