Je vais essayer d'expliquer mon point de vue, à partir de ton message @Gabelote :
Parce certains articles s'adressent à une partie de la communauté des lectrices de madmoiZelle (dont le forum est une partie seulement), et d'autres articles s'adressent à une autre partie de la communauté.
Ce commentaire, c'est comme si tu allais sous le dernier tuto "beauté des lèvres" d'Alison pour dire "Pourquoi est-ce qu'on a encore ce type d'approche basique sur le soin des lèvres ? Pourquoi pas davantage de suggestions de looks, d'approfondissement sur les différentes textures et tenues des produits ?"
Chaque rubrique, chaque thématique attire son public, et c'est la ligne éditoriale dans son ensemble que je supervise. J'ai produit une bonne partie des articles sur les questions de genre, d'identités, de sexualités. Et je constate qu'une partie des lectrices a très bien compris ces problématiques, et a continué leur apprentissage d'elles-mêmes (comme certaines lectrices de la rubriques beauté multiplient les abonnements aux YouTubeuses spécialisées dans diverses techniques de make up, etc, pour venir ensuite commenter "euh c'est archi connu cette technique par contre :/ pas très novatrices sur ce coup les filles :/ ").
Une autre partie de la communauté, et qui se trouve d'ailleurs être le reste de la société, en gros, avance beaucoup plus lentement sur tous ces sujets. Pour faire simple: on ne lit plus sur ce forum de commentaires pour dire "euh c'est quoi ce point tout moche qui alourdit la lecture ?? "tou•t•es" ???". Mais tu n'imagines pas les retours de ce style qu'on a dès qu'on diffuse nos articles en dehors de cette partie de la communauté !
Je sais même pas si je suis capable de décortiquer ici le cheminement qui amènent encore autant de gens à avoir une vision aussi binaire et aussi genrée des relations hommes-femmes. Ça me paraît tellement loin, tellement "pas naturel" comme raisonnement. Et c'est, je pense, exactement ce qui choque certaines d'entre vous dans cet article (je ne parle pas de celles qui sont touchées en raison de leurs histoires personnelles, par cet article. Je parle d'un ressenti extérieur.) Ces clichés sur la vision des mecs/des meufs paraissent tellement surannés quand on les a dépassés !!!
...Sauf que c'est toujours une réalité. Ça parle à beaucoup de meufs, à beaucoup de mecs, et le but est bien de leur parler de situations qu'ils et elles connaissent, en gros: d'une vision du monde qui leur est familière. ET de les amener, par l'humour, par l'ironie, par la provoc', par la pédagogie, par tous les moyens j'ai envie de dire, à faire évoluer cette vision.
Parfois c'est un article pédagogique, explicatif. Parfois c'est un coup de gueule. Parfois c'est un témoignage dramatique, qui suscite l'empathie. Parfois c'est un témoignage humoristique, qui suscite l'adhésion. Parfois c'est juste une histoire, pour divertir... tout ça, ça plante des petites graines.
C'est ça, "la porte d'entrée" sur madmoiZelle. C'est pas dans un but méprisant, excluant ou ostracisant que je viens répondre: cet article ne vous est pas adressé, il ne vous concerne pas. C'est pour vous éviter de choper la crève en traînant dans un courant d'air: celui de la porte ouverte, par laquelle de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs vont (peut-être !) entrer.
On parle beaucoup ici de l'injonction et du devoir de pédagogie: que "les concernées" n'ont pas à garder leur calme pour expliquer les choses à celles et ceux qui ne pigent pas. Ben je suis d'accord. Y a pas de "devoir" de pédagogie. Et moi non plus, je ne me sens pas investie d'une mission de contribuer à quoi que ce soit. Tous les articles ne madmoiZelle ne sont pas à but pédagogique non plus. Ils n'ont pas la prétention d'être irréprochables de ce point de vue. Ils ont l'ambition d'aller dans le bon sens.
Je pense, à titre personnel, que certaines de nos ouvertures sont tellement éloignées du niveau de féminisme d'une partie de la communauté (notamment une partie du forum), que "leur sens" est imperceptible. C'est pas pour autant qu'ils vont dans le mauvais sens, cela dit.
C'est pas tant "les règles de rigueur" qui sont à géométrie variable, c'est plutôt le choix des sujets, les angles, les messages, sur lesquels on se laisse une grande liberté. Encore une fois, c'est parce que les différentes publications n'ont pas toutes le même but.
Alison parle de sa propre expérience, sa qualification professionnelle n'a rien à voir là-dedans. Si elle avait voulu écrire un article sur les amitiés hommes-femmes et en tirer un commentaire sur l'influence des stéréotypes de genre dans les relations interpersonnelles, on n'aurait pas publié le même texte.
Là, c'était pas le sujet. Le sujet, c'était : je suis une fille très féminine, qui détonne au sein d'un groupe de mecs, et parce que j'ai surtout des potes mecs, je me prends régulièrement des remarques... très chelou.
Elle a choisi l'ironie et l'humour pour relater cette expérience. Donc, par rapport à ça:
Je suis un peu désarçonnée. Mes #62jours et ce témoignage tombent pourtant dans la même catégorie : Alison et moi parlons de nos propres expériences. Et je dois dire qu'on se prend les mêmes backlash ! Je me fais par exemple "call out" sur Twitter parce que le récit de MON expérience de la dépression est blessant et insultant pour d'autres personnes dépressives, qui ne se reconnaissent pas dans MON témoignage. (et pourtant à aucun moment je ne généralise mon expérience, je suis même allée jusqu'à personnifier MA dépression, en parler avec un possessif devant pour BIEN insister sur le fait que je parle de MOI. Et bah y a quand même des gens pour me reprocher mon discours blessant... )
C'est pour moi toute la limite de l'argument "parole de concerné•e" : l'expérience est unique. Nous avons tou•tes des expériences de vies différentes, uniques. Il n'y a pas une vérité de l'expérience. En pratique, c'est possible qu'un mot te blesse ET qu'il ne soit pas blessant. C'est possible qu'il décrive une réalité, ET qu'il ne décrive pas TA réalité.
C'est "ET", pas "MAIS". C'est pas en opposition. Je ne cherche pas à avoir raison sur ce sujet, je cherche à défendre notre droit à TOUTES exprimer nos avis, nos ressentis, partager nos réalités, sans se marcher dessus.
C'est possible que les potes d'Alison soient "des êtres au torse velu", sans pour autant présumer que cette description correspond à tout le genre masculin. C'est possible qu'Alison ait "des attributs féminins" sans que ses attributs ne définissent le genre féminin.
Et c'est certain que ce débat, et cette discussion risquent d'avoir lieu à chaque fois qu'une article sera adressé à une partie du lectorat de madmoiZelle, qu'une autre partie du lectorat trouvera complètement aberrante. Parce que l'écart tend à se creuser dans la société, ce qui est une bonne chose selon moi: on va faire toujours plus de progrès, alors c'est sûr que certaines idées reçues, notamment sur le genre, apparaîtront de plus en plus obsolètes. J'espère qu'un jour prochain elles le seront pour tout le monde, mais ce n'est pas encore le cas, ET elles restent encore aujourd'hui un point d'ancrage efficace dans la réalité de beaucoup, beaucoup de gens.
Je termine ce trop long message avec un autre exemple, assez récent, du qui pro quo forum-rédac qui nous anime ici. Vous vous souvenez de l'article "comment branler une bite" ? son titre avait fait débattre sur le forum, mais le sujet entier avait fait débattre sur Twitter. Que dis-je débattre, c'était foire aux insultes pour Anouk, "ces salopes de féministes", etc.
On a donc publié un manifeste en réponse à ces commentaires, qui a été mal vécu par certaines d'entre vous sur ce forum, parce que oui, je n'ai même pas pris la peine de répondre aux objections qui avaient été soulevées sur le forum.
Comment vous dire que ça devait être 0,1% des réactions suscitées par cet article ? Que ma priorité, c'était de répondre, sur le fond, à toutes celles et ceux qui sont encore dérangées par la notion de sexualité libérée, épanouie ? C'était ça, l'objectif de cet article, c'était "le combat" que j'avais choisi de mener. Et je comprends parfaitement la déception, la frustration, et même l'impression de mépris vis-à-vis du forum que cette réponse avait pu susciter, à l'époque de sa publication.
Votre avis est important, ET il est minoritaire, sur certains sujets. Pas de "mais", c'est un "ET". Ça veut dire que je le prends en compte, ET j'agis ou pas en fonction, selon l'objectif, selon le message, selon plusieurs paramètres.
La rédaction du témoignage d'Alison n'est pas transphobe, elle est cissexiste: dans le sens où elle ne concerne aucune personne trans (puisqu'Alison parle exclusivement de personnes qu'elle connaît directement). En revanche, oui, la rédaction est cissexiste: la société est cissexiste, à l'heure actuelle. Cet article n'a pas vocation à challenger cet état de fait. Il a vocation à titiller celles et ceux qui sont encore au niveau "sexisme ordinaire" de leur éveil féministe.
Dès lors, c'est normal qu'il ravive la colère de certaines d'entre vous. Pour ça, vraiment, j'en suis désolée. Pour ça aussi, je vous conseille sincèrement de ne pas lire ce type d'article — le titre est suffisamment explicite pour vous laisser deviner la couleur. (Alerte cissexisme dès le titre).
Je ne sais pas si cette dissertation sur mon approche de la pédagogie féministe convaincra qui que ce soit, mais ce n'est pas son but. L'objectif de ce texte, c'est d'expliquer ce que je fais, pas de vous convaincre que j'ai raison de procéder de la sorte.
Et surtout, je n'ai pas la prétention de détenir "la bonne approche", pour la simple et bonne raison que je l'estime complémentaire à d'autres approches. On pourrait avoir ce témoignage, et on pourrait avoir une personne non-binaire qui vienne témoigner en commentaire (ou carrément en nous envoyant son témoignage !) de SON expérience des relations homme-femme dans une société à ce point codifiée selon des stéréotypes de genre, dans lesquels elle ne s'est jamais reconnue/retrouvée.
Ces deux expériences coexistent aujourd'hui dans la société, elles peuvent tout aussi bien coexister sur madmoiZelle, coexister aussi sur ce forum.
Faire des articles basés sur des témoignages "bruts" et analyser ce qu'il y a dans ces témoignages, les mécanismes qui amènent à de tels témoignages, les ressorts psycho/socio à l’œuvre... bref, de l'analyse pas que du témoignage brut, c'est possible, il y a déjà eu des articles dans ce sens. Pourquoi est ce que ce type d'approche fait défaut régulièrement sur des thèmes pour lesquels une partie de la communauté du forum est très active : transphobie, body-shaming, racisme... ?
Parce certains articles s'adressent à une partie de la communauté des lectrices de madmoiZelle (dont le forum est une partie seulement), et d'autres articles s'adressent à une autre partie de la communauté.
Ce commentaire, c'est comme si tu allais sous le dernier tuto "beauté des lèvres" d'Alison pour dire "Pourquoi est-ce qu'on a encore ce type d'approche basique sur le soin des lèvres ? Pourquoi pas davantage de suggestions de looks, d'approfondissement sur les différentes textures et tenues des produits ?"
Chaque rubrique, chaque thématique attire son public, et c'est la ligne éditoriale dans son ensemble que je supervise. J'ai produit une bonne partie des articles sur les questions de genre, d'identités, de sexualités. Et je constate qu'une partie des lectrices a très bien compris ces problématiques, et a continué leur apprentissage d'elles-mêmes (comme certaines lectrices de la rubriques beauté multiplient les abonnements aux YouTubeuses spécialisées dans diverses techniques de make up, etc, pour venir ensuite commenter "euh c'est archi connu cette technique par contre :/ pas très novatrices sur ce coup les filles :/ ").
Une autre partie de la communauté, et qui se trouve d'ailleurs être le reste de la société, en gros, avance beaucoup plus lentement sur tous ces sujets. Pour faire simple: on ne lit plus sur ce forum de commentaires pour dire "euh c'est quoi ce point tout moche qui alourdit la lecture ?? "tou•t•es" ???". Mais tu n'imagines pas les retours de ce style qu'on a dès qu'on diffuse nos articles en dehors de cette partie de la communauté !
Je sais même pas si je suis capable de décortiquer ici le cheminement qui amènent encore autant de gens à avoir une vision aussi binaire et aussi genrée des relations hommes-femmes. Ça me paraît tellement loin, tellement "pas naturel" comme raisonnement. Et c'est, je pense, exactement ce qui choque certaines d'entre vous dans cet article (je ne parle pas de celles qui sont touchées en raison de leurs histoires personnelles, par cet article. Je parle d'un ressenti extérieur.) Ces clichés sur la vision des mecs/des meufs paraissent tellement surannés quand on les a dépassés !!!
...Sauf que c'est toujours une réalité. Ça parle à beaucoup de meufs, à beaucoup de mecs, et le but est bien de leur parler de situations qu'ils et elles connaissent, en gros: d'une vision du monde qui leur est familière. ET de les amener, par l'humour, par l'ironie, par la provoc', par la pédagogie, par tous les moyens j'ai envie de dire, à faire évoluer cette vision.
Parfois c'est un article pédagogique, explicatif. Parfois c'est un coup de gueule. Parfois c'est un témoignage dramatique, qui suscite l'empathie. Parfois c'est un témoignage humoristique, qui suscite l'adhésion. Parfois c'est juste une histoire, pour divertir... tout ça, ça plante des petites graines.
C'est ça, "la porte d'entrée" sur madmoiZelle. C'est pas dans un but méprisant, excluant ou ostracisant que je viens répondre: cet article ne vous est pas adressé, il ne vous concerne pas. C'est pour vous éviter de choper la crève en traînant dans un courant d'air: celui de la porte ouverte, par laquelle de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs vont (peut-être !) entrer.
On parle beaucoup ici de l'injonction et du devoir de pédagogie: que "les concernées" n'ont pas à garder leur calme pour expliquer les choses à celles et ceux qui ne pigent pas. Ben je suis d'accord. Y a pas de "devoir" de pédagogie. Et moi non plus, je ne me sens pas investie d'une mission de contribuer à quoi que ce soit. Tous les articles ne madmoiZelle ne sont pas à but pédagogique non plus. Ils n'ont pas la prétention d'être irréprochables de ce point de vue. Ils ont l'ambition d'aller dans le bon sens.
Je pense, à titre personnel, que certaines de nos ouvertures sont tellement éloignées du niveau de féminisme d'une partie de la communauté (notamment une partie du forum), que "leur sens" est imperceptible. C'est pas pour autant qu'ils vont dans le mauvais sens, cela dit.
On dirait que les règles de rigueur au niveau du contenu sont à géométrie variable.
C'est pas tant "les règles de rigueur" qui sont à géométrie variable, c'est plutôt le choix des sujets, les angles, les messages, sur lesquels on se laisse une grande liberté. Encore une fois, c'est parce que les différentes publications n'ont pas toutes le même but.
Surtout que Alison est plutôt une chroniqueuse beauté d'habitude je crois ? Autant son témoignage est aussi valable que possible, autant il aurait peut-être fallu le regard d'une autre rédactrice plus "sensibilisée" aux thématiques sexisme et discriminations pour mettre en perspective ce témoignage.
Alison parle de sa propre expérience, sa qualification professionnelle n'a rien à voir là-dedans. Si elle avait voulu écrire un article sur les amitiés hommes-femmes et en tirer un commentaire sur l'influence des stéréotypes de genre dans les relations interpersonnelles, on n'aurait pas publié le même texte.
Là, c'était pas le sujet. Le sujet, c'était : je suis une fille très féminine, qui détonne au sein d'un groupe de mecs, et parce que j'ai surtout des potes mecs, je me prends régulièrement des remarques... très chelou.
Elle a choisi l'ironie et l'humour pour relater cette expérience. Donc, par rapport à ça:
D'un côté du webzine on lit les 62 jours de @Clemence Bodoc qui sont l'expression même de l'analyse du vécu et du ressenti. Et de l'autre, on a ce genre d'articles tellement factuels et peu analysés qu'ils contiennent forcément des propos problématiques
Je suis un peu désarçonnée. Mes #62jours et ce témoignage tombent pourtant dans la même catégorie : Alison et moi parlons de nos propres expériences. Et je dois dire qu'on se prend les mêmes backlash ! Je me fais par exemple "call out" sur Twitter parce que le récit de MON expérience de la dépression est blessant et insultant pour d'autres personnes dépressives, qui ne se reconnaissent pas dans MON témoignage. (et pourtant à aucun moment je ne généralise mon expérience, je suis même allée jusqu'à personnifier MA dépression, en parler avec un possessif devant pour BIEN insister sur le fait que je parle de MOI. Et bah y a quand même des gens pour me reprocher mon discours blessant... )
C'est pour moi toute la limite de l'argument "parole de concerné•e" : l'expérience est unique. Nous avons tou•tes des expériences de vies différentes, uniques. Il n'y a pas une vérité de l'expérience. En pratique, c'est possible qu'un mot te blesse ET qu'il ne soit pas blessant. C'est possible qu'il décrive une réalité, ET qu'il ne décrive pas TA réalité.
C'est "ET", pas "MAIS". C'est pas en opposition. Je ne cherche pas à avoir raison sur ce sujet, je cherche à défendre notre droit à TOUTES exprimer nos avis, nos ressentis, partager nos réalités, sans se marcher dessus.
C'est possible que les potes d'Alison soient "des êtres au torse velu", sans pour autant présumer que cette description correspond à tout le genre masculin. C'est possible qu'Alison ait "des attributs féminins" sans que ses attributs ne définissent le genre féminin.
Et c'est certain que ce débat, et cette discussion risquent d'avoir lieu à chaque fois qu'une article sera adressé à une partie du lectorat de madmoiZelle, qu'une autre partie du lectorat trouvera complètement aberrante. Parce que l'écart tend à se creuser dans la société, ce qui est une bonne chose selon moi: on va faire toujours plus de progrès, alors c'est sûr que certaines idées reçues, notamment sur le genre, apparaîtront de plus en plus obsolètes. J'espère qu'un jour prochain elles le seront pour tout le monde, mais ce n'est pas encore le cas, ET elles restent encore aujourd'hui un point d'ancrage efficace dans la réalité de beaucoup, beaucoup de gens.
Je termine ce trop long message avec un autre exemple, assez récent, du qui pro quo forum-rédac qui nous anime ici. Vous vous souvenez de l'article "comment branler une bite" ? son titre avait fait débattre sur le forum, mais le sujet entier avait fait débattre sur Twitter. Que dis-je débattre, c'était foire aux insultes pour Anouk, "ces salopes de féministes", etc.
On a donc publié un manifeste en réponse à ces commentaires, qui a été mal vécu par certaines d'entre vous sur ce forum, parce que oui, je n'ai même pas pris la peine de répondre aux objections qui avaient été soulevées sur le forum.
Comment vous dire que ça devait être 0,1% des réactions suscitées par cet article ? Que ma priorité, c'était de répondre, sur le fond, à toutes celles et ceux qui sont encore dérangées par la notion de sexualité libérée, épanouie ? C'était ça, l'objectif de cet article, c'était "le combat" que j'avais choisi de mener. Et je comprends parfaitement la déception, la frustration, et même l'impression de mépris vis-à-vis du forum que cette réponse avait pu susciter, à l'époque de sa publication.
Votre avis est important, ET il est minoritaire, sur certains sujets. Pas de "mais", c'est un "ET". Ça veut dire que je le prends en compte, ET j'agis ou pas en fonction, selon l'objectif, selon le message, selon plusieurs paramètres.
La rédaction du témoignage d'Alison n'est pas transphobe, elle est cissexiste: dans le sens où elle ne concerne aucune personne trans (puisqu'Alison parle exclusivement de personnes qu'elle connaît directement). En revanche, oui, la rédaction est cissexiste: la société est cissexiste, à l'heure actuelle. Cet article n'a pas vocation à challenger cet état de fait. Il a vocation à titiller celles et ceux qui sont encore au niveau "sexisme ordinaire" de leur éveil féministe.
Dès lors, c'est normal qu'il ravive la colère de certaines d'entre vous. Pour ça, vraiment, j'en suis désolée. Pour ça aussi, je vous conseille sincèrement de ne pas lire ce type d'article — le titre est suffisamment explicite pour vous laisser deviner la couleur. (Alerte cissexisme dès le titre).
Je ne sais pas si cette dissertation sur mon approche de la pédagogie féministe convaincra qui que ce soit, mais ce n'est pas son but. L'objectif de ce texte, c'est d'expliquer ce que je fais, pas de vous convaincre que j'ai raison de procéder de la sorte.
Et surtout, je n'ai pas la prétention de détenir "la bonne approche", pour la simple et bonne raison que je l'estime complémentaire à d'autres approches. On pourrait avoir ce témoignage, et on pourrait avoir une personne non-binaire qui vienne témoigner en commentaire (ou carrément en nous envoyant son témoignage !) de SON expérience des relations homme-femme dans une société à ce point codifiée selon des stéréotypes de genre, dans lesquels elle ne s'est jamais reconnue/retrouvée.
Ces deux expériences coexistent aujourd'hui dans la société, elles peuvent tout aussi bien coexister sur madmoiZelle, coexister aussi sur ce forum.