C'est un angle de lutte contre les discriminations, il en existe d'autres, on est d'accord ou pas mais je ne pense pas qu'on puisse affirmer ça comme ça. Je suis assez floue sur la question, un jour je vais être dans le "tous le monde est pareil, à des caractéristiques différentes près mais qu'en fait on s'en fout" et d'autres où je vais "voir" ces différences et ce qu'elles entrainent. Mais de façon générale, j'ai tendance à penser que c'est en agissant "normalement" vis à vis de notre différence qu'on fait "avancer les choses". Par exemple, je suis en couple libre, j'en parle "de la même manière que les couples monogames parlent de leur couple" parce que.. ben pour moi, être en couple libre ou monogame, c'est pareil. J'aimerais avoir ce même naturel en ce qui concerne mon trouble psy mais j'y arrive moins, ça dépend des personnes avec lesquelles je suis mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'en ayant quelque part "honte" (du moins, en agissant comme si j'en avais honte) de mon trouble, je n'aide pas à "combattre les stéréotypes" (quand bien même, j'ai pas spécialement vocation à militer).
Mais ça, c'est mon point de vue sur la question "comment faire avancer les choses ?", je ne dis pas que c'est la seule et l'unique.
Je t'avoue que je vois pas trop où tu veux en venir, peut-être parce que mon message à la base n'était pas clair ou retranscrivait mal ce que je voulais dire .
Il n'y a pas de questions de honte, juste… ne pas fermer les yeux sur comment la société, dans son ensemble, marque des différences entre les différents groupes de personnes. Et quand on se dit *-blind (je ne vois pas les différences entre les blancs et les racisés, entre les hommes et les femmes, entre les hétéros et les lgbts, entre les cis et les trans), il est fort probable qu'on ne voit pas qu'en réalité il y a des différences de traitement, et que nous-même, on peut agir différemment sans le vouloir inconsciemment.
L'exemple que je vois le plus souvent, ce sont des gens qui disent qu'ils ne sont pas racistes parce qu'ils ne voient pas la différence entre un blanc et un noir, mais qui râle au militantisme dès qu'on remplace un acteur blanc par un acteur racisé, sous prétexte que puisqu'il n'y a pas de couleurs, mettre un acteur blanc ou noir c'est la même chose. Hors, en matière de représentation, c'est important d'avoir des acteur·trice·s racisé·e·s.
Et typiquement, là, on a une flanquée de personnes, concernées ou non, qui viennent s'indigner de l'article qui tient des propos transphobes, et une personne qui vient dire « mais non voyons, moi je vois rien de tout ça, et d'ailleurs, je vois pas les différences entre les cis et les trans ».