La ministre de l'Enseignement Supérieur est contre le tirage au sort à l'université

[ChansonMuette]

Wouhou, enfin une bonne idée, dommage pour nous qu'elle ne commence à poindre le bout de son nez que cette année mais bon, ça sauvera au moins l'orientation des bacheliers des générations d'après ( à compter que le bruit autour d'APB ne retombe pas comme un flanc après la rentrée comme ça l'avait fait l'an passé quand le monde semblait s'éveiller et réalisait que le tirage au sort en médecine ( comme ailleurs ) c'était pas folichon ).

Oui, on a moins de " pas pris " que l'année dernière, mais bon au delà des bacheliers qui n'ont été acceptés nul part on peut aussi parler des bacheliers qui ont accepté une filière par dépit parce que refusés de partout ailleurs. Donc même si le ministère avait joyeusement mis ça sous le tapis l'année dernière pour se gargariser du fait que les jeunes bacheliers avaient une orientation, être dans une filière où l'on a pas du tout envie de se trouver c'est pas joyeux non plus. C'est pourtant un des buts totalement affiché d'APB : cette année comme l'année dernière, les élèves avaient pour obligation de demander une licence non-sélective de leur académie et à capacité non limitée, c'est à dire des licences qui ont habituellement plus de places que de demande. Les chiffres annoncés sont en fait totalement sous-évalués du coup : ils ne représentent que les élèves qui n'ont rien eu : parce qu'évidemment en obligeant les élèves à demander une licence qu'ils ne veulent pas pour pouvoir faire semblant que tout le monde a eu une opportunité, certaines licences dites " libres " se retrouvent saturées de demandes. Résultat, même des filières comme LLCE Hongrois-Ouzbèke à Créteil se retrouvent saturées de demande, bloquant les élèves qui souhaitaient sincèrement rejoindre cette filière. Au delà de ça, quand tu veux faire STAPS et que tu n'es pris qu'en LLCE, est-ce qu'on considère qu'APB a bien fait le taff ou pas ?

Aucune de mes potes qui voulait faire psycho l'année dernière a été accepté en licence. Parce qu'on vient de l'académie de Créteil, donc on est pas prioritaires sur les facs de Paris. Celles qui avaient mis des facs de provinces sont parties, les autres ont dû faire en catastrophe des demandes d'entrée dans des filières random de la fac de ma ville. ( Finir en économie ou en droit quand on veut faire psycho à la base, c'est pas vraiment vraiment la même chose ). Vu que je parle d'éco : je suis en licence d'économie-gestion cette année dans la fac de ma ville, j'ai eu droit qu'à ça. En faisant des recherches pour me ré-orienter, j'ai lu que c'était la filière où l'on trouvait le plus d'étudiants par dépit : on est aux alentours de 50%. Donc la moitié des étudiants de ma licence n'ont pas du tout envie d'être là, mais ils n'ont pas été acceptés ailleurs donc ils y sont. Génial .
Niveau ré-orientation, ce qui est sympa c'est que pour l'algorithme APB, les bacheliers de cette année sont prioritaires. Si tu demande une filière sous tension pour te réorienter après 1 an dans le postbac ? Ça sert à rien en fait, tu seras pas accepté. C'est le tirage au sort du tournoi des 3 sorciers mais sans ton nom dans la coupe, en gros. ( Statistiquement, ça laisse pas beaucoup de chance ). Pour certains qui ont échoué en PACES, impossible de trouver une place dans une licence à la fac.

Franchement, une fois pour toutes : qu'on vire ce système qui gâche des vies et qu'on laisse les facs sélectionner comme elles le veulent, selon les critères qu'elles veulent ! Je ne vois pas pourquoi on devrait promouvoir l'égalité des chances entre quelqu'un qui a taffé comme un chien pendant le lycée pour avoir un bon dossier et quelqu'un qui n'a rien branlé. Et pire, c'est même pas l'égalité des chances dans un tirage au sort foireux : le principal critère par lequel les étudiants sont affectés dans les facs, c'est l'académie. Tu es un branleur, mais tu es né à Paris ? Voilà ton pass pour une bonne fac parisienne, amuse toi bien. Tu as travaillé dur mais tu as passé ta scolarité à Melun ? Désolée, pas d'affectation pour toi. Pour le bien de tous ça aurait été pas mal que les gens s'occupant de l'orientation des bacheliers et de la création de ce logiciel de Satan ne posent par leurs cerveaux avant d'en commencer l'élaboration.

 

[Laoragwen]

Franchement je suis tellement contre la sélection et pour l’accès à la culture et à l'enseignement pour tous, que moi, je trouve qu'il faudrait tout simplement employer + de profs dans les facs.Donc que le gouvernement donne + d'argent aux facs.
Il y a je ne sais pas combien d'amphi vides dans les facs donc c'est pas un problème de places.
Et qu'on me dise pas que c'est un problème d'argent, employer des profs est peut-être plus élevé en coût que donner les allocs chômages à quelqu'un mais au moins ça remplirait enfin 1 condition du gouvernement qui est de baisser le chômage et quand on voit les milliers d'euros dépensés dans les cocktails, petits-fours, hôtels et compagnie que les gouvernement dépensent, je pense que niveau argent, ça irait

(désolé, message écrit sous le coup de la colère après avoir entendue une énième fois aux infos que la ministre de l'enseignement voulait trouver des solutions )

 

[NeroliReglisse]

@Laoragwen Remplir les facs crée aussi du chômage. C'est pas le sujet mais les entreprises embauchent plus facilement des gens qui ont déjà travaillé en entreprise (stage, apprentissage). Bref, c'est une question d'orientation complexe.
De plus, le nombre de profs aptes à enseigner n'est pas si nombreux que cela. Il faut bien les payer sinon ils partent à l'étranger. La fameuse fuite des cerveaux...

 

[Eternally]

@ChansonMuette 10000 BIG UP NE SUFFIRAIENT PAS

 

[Laoragwen]

@NeroliReglisse
je pense pas que ça soit les facs qui créent du chômage
Tu rentre dans une fac pour apprendre. Si ya du chômage après, que t'y soit allé ou pas, il y a toujours du chômage.
On devrait avoir le droit de s'instruire parce qu'on en a envie et non pas parce qu'il y a peu de chômage dans notre voie.
Surtout que comme on peut le voir ici, la sélection aussi crée du chômage, t'arrête parce que t'a pas réussi ta 1ère année dans une licence que t'aime pas ou t'a pas eu tes vœux apb acceptés et paf chômage (enfin plutôt rien, vu que pour avoir le chômage, il faut déjà avoir travaillé)
En plus, concernant les entreprises, toutes les filières ne sont pas faites pour ensuite aller en entreprise ou avoir un patron.
Et concernant le nombre de profs apte, c'est pas méchant contre les profs ce que je vais dire, mais il suffit de connaître son sujet. Il faut juste réciter un cours écrit à des élèves et ensuite si il y en a, répondre à leurs questions. Ce qui doit être normalement possible tout simplement en ayant soi-même fait des études sur le sujet.
Et oui, il faut bien les payer, c'est ce que je disais dans mon message

 

[Madame Ball Z]

@ChansonMuette

Spoiler: pas citer les enfants ^^

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Je suis complètement contre la sélection ^^

@Linckane

Spoiler: crous et bourse

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J'avais juste besoin de rectifier quelques trucs.

 

[Kounette]

Dire que quand je suis arrivée en psycho (1600 en L1), la moitié était partie là dedans pour "faire autre chose pendant l'année" (passer un concours, combler une année après avoir raté un concours d'entrée etc...) et que tout le monde était accepté. Nombreux de mes camarades sont partis avant la fin du 1er semestre ou ne venait jamais qu'en partiels.
Cette année, vu le nombre de nouveaux étudiants ils ont été obligé de tirer au sort (l'année dernière aussi il me semble). Sauf que parmi tous ceux acceptés, combien ne terminerons pas l'année ? Et parmi tous ceux recalés, combien voulaient vraiment faire psycho ?
C'est pour ça que, comme dit dans certains commentaires avant moi, je trouve qu'une petite sélection d'entrée serait bien. Pas un contre de connaissances mais peut être un contrôle de "motivation" ?

EDIT : ah oui et bien évidemment : donner + de fonds pour les établissements d'études sup'. Ainsi, plus de profs seraient engagés, plus de classes seraient ouvertes, les groupes seraient moins grands et le travail serait bien meilleur. Non parce que les amphis et salles de TD surchargés au point de nous faire changer de salle pour des raisons de sécurité mais que ces salles ne sont pas accessibles aux fauteuils roulants et que bingo on a une camarade de promo qui ne peut faire sans hum... superbes conditions pour étudier !

 

[ChansonMuette]

@Madame Ball Z

Je pense qu'il n'y a pas de solution optimale ( si ce n'est ouvrir plus de fac, plus de places, plus de profs ). Après, on pourrait réellement améliorer notre système éducatif en améliorant l'orientation. Notre système d'orientation en France est vraiment nul et pétri de préjugés. Déjà les lycées affectés selon là où tu habites : ok, pourquoi pas, mais dans mon lycée il n'y avait aucune option, dans celui d'une amie ils avaient plein d'options géniales comme du théâtre, du cinéma, une filière européenne.. On part déjà de situations inégalitaires de toute façon, concrètement tous les lycées ne se valent pas. Ensuite tout au long de la scolarité des élèves, les filières professionnelles sont dévaluées. On envoie en BEP les " cas désespérés " et il ne vient à l'idée de personne de parler de bac professionnels à des élèves qui ne sont pas considérés comme mauvais, en fait. J'ai appris qu'il existait des bacs pros quand j'étais déjà au lycée dans une filière générale. Dans mon lycée comme dans beaucoup d'autres, les filières pros ( STMG en l’occurrence, la plus courante je pense ) servent de poubelle. C'était particulièrement le cas chez moi, un lycée privé qui avait avant tout pour ambition d'afficher 100% de réussite au bac dans les filières générales et qui cassaient complètement les élèves.
C'est simple, je n'ai jamais eu ni au collège ni au lycée quoi que ce soit qui soit organisé pour présenter les différentes filières qui existent, les multiples branches déjà nombreuses même avant le bac, j'en découvre aujourd'hui encore alors que j'ai fini le lycée.
Le truc c'est qu'on trimbale les élèves de filières générales en filières générales et arrivés en terminale c'est " démerde toi ". Donc oui j'ai fait des salons, j'ai passé des heures et des heures dans des guides et même sur internet. Et ben c'est cette année que j'ai découvert la filière que j'aurai aimé faire à la sortie du lycée, parce que la fac n'est pas de ma région donc aucune publicité ne lui a été faite sur les salons parisiens. Au passage, on parle des salons mais je n'y ai jamais croisé de fac : ce sont des écoles privées qui viennent chercher des clients et qui cherchent à se vendre, tout simplement.
Le paradoxe au lycée c'est qu'on est à la fois totalement assistés et totalement laissés en plan. On te dit juste de te trouver une orientation, des études, sans donner aucun outil derrière, sans permettre aucune rencontres. L'information des élèves est laissée au bon vouloir des établissements : dans certains des choses sont organisées, dans d'autres pas. Dans tous les cas comment peut on parler d'égalité des chances alors que l'information n'est pas la même partout et que les élèves sont laissés bien souvent à ce que leur entourage connaît ? J'ai découvert ce qu'était science po cette année : c'est pas du tout le milieu d'études/travail de ma famille. D'autres connaissent depuis le collège. Question d'éducation, mais c'est juste pour dire qu'on part déjà inégaux et que sans une égalité d'information, on arrivera à rien.

Tout le monde n'est pas fait pour la fac. C'est un système d'éducation qui a ses qualités et défauts qui ne peuvent pas convenir à tout le monde ! Je pense comme toi qu'on ne peut pas juger de si un élève va réussir ou pas dans une filière, la détermination peut beaucoup. Mais on doit fournir aux élèves les moyens de se rendre compte par eux-même si ça va leur être totalement inadapté. Des journées d'immersion, des dialogues avec des étudiants, c'est autant de chose qui sont simples à organiser mais qui ne sont pas faites. A la fac, t'es tout seul dans la jungle, que tu rates ou que tu réussisses les gens s'en foutent, il y a des élèves qui disparaissent et apparaissent au cours de l'année, c'est à toi de gérer ton travail, de t'organiser sur le plan des cours comme des révisions et au delà de ça de ce que j'en ai vu pour le moment c'est super théorique et abstrait et la grosse part des choses que j'ai appris cette année ne me serviront à rien. Donc concrètement, c'est pas un environnement adapté à chacun, il y a plein d'autres filières et on doit permettre aux élèves de s'en rendre compte avant de les laisser se casser les dents en première année de fac, couler et se retrouver seul et sans perspective.
Surtout que le taux de réussite à la fac est assez causant. Dans pas mal de filières on tourne aux alentours de 60%. Donc en L2 il reste un peu plus de la moitié des élèves qui avaient commencé le cursus. C'est pas forcément lié aux difficultés tes études, mais c'est aussi parce qu'on a 1) des gens qui s'inscrivent et qui s'en foutent 2) des gens qui réalisent que ça ne leur plaît pas, que ce n'est pas fait pour eux et qui lâchent. C'est normal de lâcher, de se ré-orienter. Le truc c'est qu'à l'entrée on a refusé des tas d'élèves, faute de place. Savoir que t'as pas pu entrer dans la licence que tu voulais et qu'il y en a probablement dans le lot qui ont lâché le truc au bout d'un mois, qui avaient mis ça un peu au hasard et qui ne continuent pas, ça fou un peu les glandes forcément parce que la place qu'ils ont gardé un mois avant de la jeter t'aurais bien aimé l'avoir.

Donc je comprend totalement qu'on puisse être " contre la sélection ", mais tant qu'on aura pas des ressources infinies avec des amphis extensibles et des places multipliables, il y aura une sélection. Actuellement, ce tirage au sort, c'est de la sélection : arbitraire et inégalitaire. Et voir ton avenir joué à la roulette russe, ça dégoûte un peu.

 

[Eternally]

Un gros problème existe à propos de l'orientation. Dès mars les rendez-vous auprès des conseillers sont pris.
Les professeurs et personnels éducatifs ne sont pas forcément au courant de l'existence de certaines filières et voies mais je ne leur jette pas la pierre. Les formulaires prêtés aux élèves sont dépassés et périmés.

Spoiler

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Cependant, je pense qu'il est vraiment nécessaire de réformer le système et de ne pas attendre car se sont les jeunes d'aujourd'hui qui sont concernés. APB est une véritable catastrophe pour les voeux non-sélectifs et c'est anormal qu'un tirage au sort décide de notre avenir.
Je suis d'accord avec certaines qui expliquaient que les capacités entre élèves sont différentes et que la notion de mérite est alors différente. Il serait judicieux de prendre en compte les capacités de travail, les motivations, projet pro, l'assiduité.. car certains élèves ne sont pas fait pour aller en fac et être lâchés (tout du moins, pas maintenant..). Et ce n'est pas en réduisant les dépenses pour le supérieur que le problème ça être réglé. Faire du neuf tout propre avec du périmé n'a jamais rien de bon.

 

[~*Galaxy*~]

On parle de branleurs qui réussissent "par chance" : ces gens-là sont potentiellement des enfants très intelligents dans un environnement scolaire qui ne leur convient pas depuis la primaire et peuvent se casser la gueule par la suite justement parce que jusque là ils comprenaient tout sans faire attention à ce qu'il passait en classe (en s'ennuyant, en fait) et n'ont donc jamais appris à travailler. C'est une autre histoire mais le système actuel n'est pas très juste pour eux non plus.
Je conçois tout à fait qu'un élève qui travaille d'arrache-pied et montre un projet bien monté mérite sa place plus que quiconque. Ca ne devrait cependant pas être un critère de base non plus.
Pour ce qui est des entretiens de motivation : faute de mieux, c'est une solution assez logique, la motivation étant le facteur le plus influent sur la réussite. Aussi, ça me semble préférable d'avoir une sélection au début de l'année plutôt que de faire rater des élèves pour des broutilles en juin.
Sinon niveau solution on a l'Union Européenne : les Français-es ont la possibilité de postuler n'importe où dans l'UE, c'est l'occasion d'en profiter. Selon le pays le coût de la vie peut être égal voir inférieur au coût de la vie française. Si parlez espagnol par exemple, l'unif est gratuite en Espagne.

 

[~*Galaxy*~]

@Linckane Sachant que c'est un élève qui dort en cours parce qu'il a la capacité de comprendre avant tout le monde c'est pas impossible qu'il se rattrape à l'unif justement. Sa scolarité jusque-là ne lui a pas servi à apprendre à apprendre. Pourquoi il n'aurait pas droit à sa chance ?
Si vraiment il se fiche de sa scolarité il ne voudra pas aller à l'unif.

 

[Eternally]

Le problème c'est que c'est vraiment rageant de bosser et d'avoir l'impression que notre place en fac est cédée au clown de la classe pour finir de notre côté sur liste d'attente ou pire, sans affectation.
Un élève qui a déjà du mal a suivre un cours dicté aura du mal à suivre en prise de notes. Celui qui vient en classe quand il fait beau ou parce qu'il frôle les 3 croix et donc l'heure de colle ne se pressera pas pour aller à la fac où... il ne risque rien.
Et non, ce n'est pas parce que l'élève dort en classe qu'il apprend ou qu'il a de supers capacités de mémorisation @~*Galaxy*~
Certains idéalisent les études sup, notamment pour le Droit où ils s'imaginent plaider, ne pas se cultiver, abandonner les livres.. C'est tout le contraire. Il faut lire beaucoup et de tout, on participe uniquement en TD, on se spécialise en master. Et j'en rajoute un peu en cassant le mythe : pas besoin d'apprendre par coeur le code civil.

Il me semble qu'il y a de véritables incohérences entre ce que sont les études sup et ce que s'imaginent les futurs étudiants. Les journées immersion semblent vraiment être une bonne idée pour vraiment comprendre le but de certains études et le fonctionnement.