C'était hier, en fait.
J'ai passé DEUX HEURES TRENTE à discuter avec deux jeunes sdf, et une jeune femme qui était sdf il y a quelques mois et qui vit maintenant dans un foyer. On a discuté d'animaux (ils avaient un chien adorable) pendant dix plombes, puis politique, musique, cinéma. Ils étaient vraiment comme moi, enfin il n'y avait pas de décalage, si je n'avais pas su qu'ils étaient là tous les jours à faire la manche. Ca m'a vraiment fait plaisir de leur parler, on a même échangé nos N° de portables, moi et la jeune fille (j'ai promis de lui faire une recherche internet sur un truc pour trouver un job dans les services aux personnes âgées) ; et en même temps (ça, j'en suis moins fière), je sais que je leur ai parlé aussi pour me déculpabiliser et me dire que j'étais pas une petite conne gâtée par la vie et pas contente quand même. C'était une façon de me soulager la conscience, je suppose.
Mais d'habitude je n'ose pas parler aux sdf, je leur sourie, je dis bonjour, éventuellement je leur donne une pièce, ou un pain au chocolat, voire je leur offre un gobelet de café en passant si j'ai le temps, mais leur parler, jamais. Là c'était la première fois, c'était des jeunes et ils ont balayé les clichés que je pouvais avoir, parce qu'ils avaient l'air parfaitement normaux, ils ne sentaient pas l'alcool, ils étaient tranquilles, sympathiques et on a vraiment discuté d'une façon très agréable. Quand je les recroiserai, je sais que je leur ferai la bise, et je sais que je téléphonerai à la jeune fille dès que j'aurais trouvé des noms d'associations qui recrutent des aides aux personnes âgées !