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que tu as mi )

), j'aurai mis vingt ans pour finalement accepter, il y a quelques mois, que ces quelques crush que j'ai pour des filles sont peut-être la preuve par a + b que je ne suis pas aussi hétéro que tout le monde (moi-même incluse) voulait le faire croire.
Et je trouve la distinction plutôt importante, même si je ne sais pas s'il existe un autre mot qui collerait mieux. Parce que pour le coup, je n'ai pas l'impression d'avoir de 'phases' comme celles dont vous parliez sur les pages précédentes, mais plutôt d'être tout le temps attirée par tout le monde et n'importe qui. J'ai l'impression d'être attirée plus par des personnes au sens 'être humains sans caractéristiques de genre particuliers, qui pourraient tout aussi bien être des aliens, du moment qu'ils sont attentionnés et qu'ils ont un sourire qui me fait fondre'. Enfin je ne sais pas si je suis très claire
(oui, les deux seuls trucs qu'il me faut chez quelqu'un pour que je sois attirée, c'est un sourire craquant et une personnalité attentionnée, on ne juge pas
).
Mais ça fait tellement longtemps que je garde tout ça pour moi que je crois qu'il faut mieux laisser ça sortir. Parce que mon souci actuellement, c'est que... je suis coincée dans cette hétéronormativité et j'ai du mal à m'en dépêtrer.
Tout le monde est persuadée que je suis hétéro, puisque que c'est ce que tout le monde assume de base... sauf que ça me fait mal de devoir sans cesse taire mes attirances. Mais je suis aussi trop effrayée pour en parler aux gens, alors comment pourraient-ils savoir ? c'est un peu un cercle vicieux. Il y a bien ma famille, à qui j'ai tellement fait de remarques à propos de ne pas assumer la sexualité des gens (a fortiori, de ne pas coincer les enfants dans le schéma hétéro quand on s'adresse à eux) qu'ils prennent le soin de dire "ton futur copain ou ta futur copine ou qui tu voudra blabla", mais je suis persuadée qu'ils prennent ça plus pour mes 'lubies féministes' (
) que pour une vraie orientation sexuelle possible pour moi. En tout cas, personne ne m'en a jamais parlé ouvertement. Et quand j'entends les petites remarques qui frôlent l'homophobie, j'ai même pas envie de connaître la tonne de bi/panphobie qu'ils seront capables de déverser. J'ai tellement peur qu'on me dise que "c'est juste une phase" (parce que obviously, on peut être que hétéro, homo à la limite si on est de l'autre côté, mais faut se décider entre les deux hein), alors que j'ai mis presque trois ans à enfin comprendre ce que je vivais. 


Personnellement je ne me suis jamais défini comme bi, même quand je ne connaissais pas le mot pan je disais que j'étais attiré pas "des personnes en particulier et que leur genre ne rentrait pas du tout en compte dans mon attraction" (ce qui est la définition de pan). Donc c'est très important pour moi cette distinction dans la construction de mon identité 

Blague mis à part, je crois que c'est aussi l'une des raisons pour laquelle j'ai mis tant de temps à comprendre que j'étais pan: je ne me reconnaissait pas vraiment dans la définition de bisexuel non plus, en fait. J'avais l'impression d'être ni hétéro, ni bi, mais de simplement... aimer les gens ? C'est fou à quel point les mots ont du 'pouvoir' 


) que je sais que j'aime les femmes en plus d'aimer les hommes, mais ça ne fait que très récemment que j'ai décidé d'arrêter de subir ma bisexualité/pansexualité (j'avoue les utiliser de façon un peu interchangeable pour parler de ma propre orientation) et de commencer à l'accepter et éventuellement à la vivre; je commence tout doucement à aborder le sujet à mes amis les plus proches, à faire mon coming out, etc.
En plus, je suis tellement pétrie de complexes que je n'ai même jamais osé les sites ou les applis de rencontres (oui parce qu'en plus de ça, j'ai une estime de moi-même généralement très basse et que je me trouve hideuse et inintéressante, sinon c'est pas drôle
)Enfin, j'ai l'impression que c'est une accumulation de problèmes tellement inextricable que je sais pas par quel bout l'aborder... est-ce qu'il y en a parmi vous dans le même cas?