Le culte de la minceur VS mes complexes, une histoire de paradoxes

[EverGreenHood]

Cet article me parle beaucoup et pourtant, je n'ai jamais été particulièrement ronde. Contrairement à toi Sophie, mes complexes venaient de mes parents, et jamais de l'extérieur de la famille. C'était des petites injonctions, presque quotidiennes à l'adolescence, sur l'évolution de mon poids...

[...] Mes complexes ont quasi disparu quand je suis partie de la maison. Je ne serai pas comme ma mère, je ne veux pas être une femme bouffée, torturée par son physique. Je me trouve belle comme je suis. Dernièrement, mon père m'a dit qu'il me trouvait "plus mince", donc "plus belle". Il m'a félicitée. Bizarrement, ça ne me faisait pas plaisir... je ne voyais pas en quoi c'était lié, et ça me rendait triste qu'il me trouve belle seulement 5 kilos en moins (parce que oui, ça devait se jouer à ça).

C'est ce qui m'est arrivé, à peu de choses près... Durant l'adolescence, il m'est arrivé à plusieurs reprises de prendre du poids. Mais attention, je parle de prises de 2 KG maximum, ce qui me semble normal quand on est en pleine croissance... et ma mère m'appelait "grosse tarte" ou "gros poussin". J'ai eu entre 13 et 16 ans des épisodes d'anorexie et de boulimie parce que je n'étais jamais satisfaite de mon apparence. Et m'appeler "planche à pain" ou "dondon" n'a jamais aidé.

Je suis ensuite partie à l'université et ai logé sur le campus. J'ai alors découvert et apprécié la bouffe... Personne pour me surveiller! Les petites pizzas, les crèmes glacées, les pâtes tous les jours, l'alcool qui coulait à flots... Et puis, l'été de mes 22 ans, je suis rentrée chez mes parents pour les vacances et ils m'ont dit qu'il était temps que je recommence à faire du sport régulièrement (là, ils n'avaient pas tort: faire du sport c'est bon pour la santé) et de commencer un régime. Je faisais alors 53 KG et je me suis sentie énorme . Je suis redescendue à 48 KG (entendons-nous bien, je mesure 1m57) donc j'étais redevenue limite maigrichonne mais pas sur le point de m'évanouir à chaque coup de vent... Et mon père m'a dit qu'il me trouvait magnifique comme ça

Finalement, j'ai terminé mes études en Irlande et y ai commencé à travailler... Et là... Ô joie! Personne ne me faisait de réflexion! D'ailleurs, les Irlandaises sont plutôt potelées et s'en fichent complètement. Au début, je me moquais d'elles et de leur maquillage, autobronzant et bourrelets multiples, et autres "mais bon sang, même moi j'ose pas porter ça"! Quelle garce j'étais devenue, moi qui croyais tout savoir et me trouvais tellement mieux qu'elles. Je me suis finalement vue m'épanouir sur tous les plans. La gentillesse et la bienveillance des gens là-bas, leur philosophie alimentaire très laxiste et leur sens de la mode un peu déluré ont déteint sur moi... J'ai pris un peu de poids mais je m'en fiche complètement, je me sens très bien dans ma peau Dès que je reviens chez mes parents pour les vacances, on compte mes biscuits (moins de 4 douceurs autorisées par semaine), mes tasses de thé (le thé noir c'est mauvais pour le foie!!!) et je suis obligée d'aller à la salle de sport en même temps que mes parents et mon frère (c'est-à-dire tous les jours)... Mais dès que je remets les pieds en Irlande, je me sens légère et belle, LOL... Sur ce, je vous laisse: c'est l'heure du whiskey sour! Sláinte!

 

[Lou-wizz]

Merci beaucoup.
Ca fait du bien des mots posés sur ce combat qui se retourne et devient paradoxal... Vraiment. ♥

 

[Multicolorielle]

Mais en plus être mince ça ne va pas à tout le monde !!!! (ou bien avoir des formes, si on prend la problématique inverse)
il y a deux hivers de ça, j'ai vachement perdu de poids (sans le vouloir vraiment, c'est juste que j'avais commencé à vivre seule et du coup j'avais trop la flemme de cuisiner juste pour moi (c'est pas pratique comme réaction^^)). Au début, je me suis dit "ah plutôt cool, peut-être que je vais enfin me débarasser de mes hanches larges de mère nature" (vous l'aurez compris, la zone qui me complexe c'est celle-là). Au final, ma silhouette s'est effectivement modifiée… et j'ai compris qu'en fait, mon poids "normal" (donc que j'ai quand je mange à ma faim et avec plaisir^^), c'était aussi celui qui m'allait le mieux. Je me sens mille fois mieux avec mon poids normal que quand j'avais minci, ça correspond beaucoup plus à ma morphologie en courbes^^
bon, par contre je continuais à complexer sur mes hanches, je les trouve larges et pesantes du coup. Mes amies m'ont souvent répété "mais non, pas du tout, qu'est-ce que tu racontes", rien à faire impossible de changer d'avis. Jusqu'au jour où mon mec actuel m'a dit "tu as un tellement joli bassin, j'adore qu'il soit si large par rapport à ta taille, tes hanches sont tellement magnifiques" et là… déclic dans ma tête. Sa remarque m'a teeeeeeellement détendue du sujet, pcq plutôt que de nier ce sur quoi je complexais, vouloir me convaincre de l'inverse de ce que je pensais, il m'a juste montré que la réalité de mes hanches pouvait être une réalité belle. Et depuis… j'aime mes hanches^^ Merci à lui ^^

 

[Multicolorielle]

@Valhou Sinon, moi j'aime bien entendre un oisal chanter le matin.

(merci pour le fou rire, on se comprend)

 

[Antonina V.]

@Boisdormant Merci, merci, merci pour ce post. Oula que ça fait du bien de lire ça. Je suis loin d'avoir ton indépendance vis-à-vis de tous ces impératifs dont on nous écrase au quotidien, mais un jour peut-être...

 

[Boogie]

J'me retrouve un peu comme plein de gens dans cet article mais je me demande si (curieusement) mon hypersensibilité ne m'a pas préservée en peu de ça. Je m'explique:

Depuis toute gamine je suis un peu ronde, ventre rond, un peu de poitrine (oui c'est chelou) un tout petit peu, genre "normal" mais, ma soeur était maigre, et ma mère genre bien maigre, alors j'ai écopé du merveilleux surnom de "la grosse" de la part de mon père alors que ma prétendue "rondeur" venait de son coté de la famille..
C'était plus du second degré qu'autre chose mais ça ne m'a pas réellement touché avant l'adolescence (ben tien) (c'était du en grande partie au fait que à part ma famille, la raison pour laquelle les gens se foutaient de ma gueule c'était soit le fait que je ressemblais a un gamin, soit le fait que je portais des lunettes, soit le fait que j'avais des réaction extrêmes ça ne laissait pas bcp de place pour ce foutre de ma gueule avec ça mais je crois que c'est surtout parce que PERSONNE d'autre que ma famille proche ou des vieux chelou du village ne me trouvait bouboule)
ça a duré jusque mes 13 ans où j'ai gueulé "Putain t'as de la chance que je sois pas devenue anorexique à cause de ton comportement de con." là il s'est remis en question et il a arrêté...

Mais ma mère à commencé... ou plutôt continué, j'ai juste commencé à l'écouter... Elle est à fond dans ce culte de la beauté/maigreur elle faisait 47 kg pour 1m63 quand elle s'est mariée (genre à 22 ans) et à passé mon enfance et adolescence à le rappeler... Par pour qu'on se sente mal (genre du tout) mais parce que ELLE se sentait mal dans sa peau à cause de ça... Et c'est plutôt contagieux en fait :/ Je fais 8 kg de plus que son "poids idéal" pour deux centimètre de moins donc en gros j'ai le rapport taille poids nickel le BMI...
Mais j'ai des gros seins et elle pas donc ça me permet de relativiser x) Mais je dois dire qu'en voyant les mannequin actuel je me sens encore pas bien avec mon ventre et mes mon petit gras un peu partout alors que j'ai le format pin up....

 

[Liz0o]

Merci Sophie ! Grâce à toi j'ai l'impression d'être NORMALE (Ou pas, faut peut être pas exagérer non plus ^^). Je me retrouve encore une fois dans ton article, sauf que, quand j'étais petite, je me voyais énorme alors qu'en fait j'étais plutôt mince voire parfois maigre. Dictat de la minceur? Oui, mais pas venant de l'extérieur. Pour ma part c'était le surpoids mal vécu par ma mère qui était la cause de tout ça... Bref ! Merci Sophie !

P.S. Grâce à toi, aujourd'hui, ça fait 3 semaines sans tabac !

 

[ynia]

Quel article, je suis contente de voir qu'on est beaucoup à avoir le même problème.
Je me souviens, que l'année dernière, a marqué un grand changement dans ma vision du corps. J'avais un copain (très con avec du recul), qui lui, aimait les filles "avec des formes" comme il disait, parce que les filles minces "ça le dégoutait" (je le cite, et j'ai honte pour lui, je ne suis en aucun cas d'accord avec lui). Et tout ma vie, j'ai été un peu ronde, maintenant je pense que je fais une taille moyenne, ce qui n'était pas assez pour lui. Il passait son temps à me dire que j'étais trop mince, et puis j'ai perdu du poids. Je ne faisais pas de régime spécial, mais lui le croyait, et me répétait que je devais manger plus, et je savais que quand il cuisinait, il faisait une cuisine riche, espérant que je grossisse. Parfois même, quand il me voyait nue, il osait me dire "t'es trop mince quand meme" (je fais du 38-40, soit dit en passant)
Moi qui avait entendu pendant des années "grosse vache" et autres insultes sur mon poids, je me sentais tout aussi insultée.
J'aimerais juste qu'on accepte les gens comme ils sont, pas plus minces, pas avec plus de formes, pas plus gros, ou je ne sais quoi. Juste comme ils sont, et comme ils veulent être.

 

[essayeencore]

Bonjour,

Je suis pas du tout d'accord avec l'article (surtout si on enleve la fin en fait )

Le culte de la minceur, c'est dans la tête. Certes, on met rarement un 40 en couverture, dans des magasines, sur des affiches, rarement meme un 38 (même un 36?).
Mais je pense que ça s'arrête là. Après ça se joue avec soit même.

Le temps ou on comprends que le corps ne se pense pas "gros" ni "maigre", mais c'est simplement un corps, qui marche bien ou mal, qui est bien nourri ou pas, bien dans le sens qualité.
Aujourd'hui même quand on tente de manger sain on est rarement à l'abri, à moins d'être très calé, de la merde qu'on nous vends partout partout partout partout, et repartout.

J'ai été boulimique. Petite, j'étais mince, ado, j'étais maigre, jusquà mes 16 ans, je savais manger en m'écoutant, pas spécialement beaucoup, pas spécialement peu, et je ne compensais pas mes émotions par la bouffe. Ensuite j'ai tendu vers la "boullotte", assez forcé. Maintenant je suis "normale", relativement bien, avec quelques bourlets qui reviennent parfois prendre de mes nouvelles et s'en vont. Mes kilos je les ai perdus sans le décider, naturellement, sans les voir passer.

Des anorexiques en hospi j'en ai rencontré, une en est morte et n'est malheuresement pas un cas isolé, l'obsession de la minceur je la connais bien, sauf qu'elle n'a pas de rapport avec l'exterieur..

Le nombre de femme rondes qui sont manifiques et bien dans leurs peau.. oui, ça existe.. le nombre d'hommes qui aiment ça.. oui, ça existe aussi.


Pour moi l'erreur vient qu'on ne sait plus manger, on ne sait plus ce qu'on mange, plus rien de ce qu'on mange n'est à l'état naturel.
Prenons le sucre raffiné. Le sucre raffiné est partout. Dans le lait, dans le fromage, dans la charcuterie industrielle, dans les jus,dans les pates, dans le riz, dans le pain dans les sucreries ça va sans dire.. sauf que le sucre est modifié à gogo pour devenir raffiné. Et que notre corps ne LE CONNAIS PAS. N'en a pas besoin. Le reconnaissant pas, il laisse son foi s'encrasser, qui ne sait pas se défendre, et stock le reste, '"au cas ou, je sais pas ce que c'est" mais au cas ou. Le corps ne sait pas rejeter ça. Pourquoi du sucre partout? Pour vendre, on en a rien à foutre de notre santé, pensez vous. C'est addictif.
Alors me direz vous, on passe au aliments minceurs, qui s'ils ne sont pas bourrés de merdes, contiennent de l'aspartame ( ça marche pas, c'est une merde), ou de la stévia. N'importe quel "imitation" de sucre est tout aussi mauvaise. Parce que votre corps croit que c'est du sucre.. et vous réclammera du sucre. Merci.

Je passe sur les yaourt, le lait.. tout ce qui est fait pour que le petit veau grandisse et grossisse bien.. et n'est pas propre a la consommation humaine. (regardez le pourcentage de personnes intolerantes au lactose, pourquoi?)
je passe aussi sur la viande, que notre estomac ne sait plus digérer et qui au passage permet un massacre animal sympathique, mais mangeons, mangeons, de toute façon on a pas le temps de regarder ce que c'est.

J'entends d'ici le "mais tu manges quoi du coup?"
Des legumes (bio c'est mieux, c'est toujours mieux), des fruits, des legumineuses, des noix, des amandes, des oeufs (bio, pour que l'animal ayant pondu ça aie vu une fois dans sa vie un peu de soleil). J'ai gardé le fromage, j'aime ça.

Après m'être renseignée sur l'alimentation, j'ai voulu tout appliquer tout de suite, manger du jour au lendemain comme je mange maintenant. Ce fut un echec, j'ai rechuté un peu plus. Et puis, petit a petit, je me suis surprise a plus prendre de lait, de yaourt, plus de pates, plus de sucre, plus de pain. Tranquillement, ça s'est fait tout seul.

Comme je ne suis pas une ermite il m'arrive de faire des exeptions chez des amis. Et NON, ca n'est pas plus cher, je suis étudiante, je m'en sors mieux que certains.

Voilà, je sais que c'est brouillon mais je tenais a apporter mon grain de sel.


MAigre, gros, ça veut rien dire c'est juste stupide. Certains on fait des reflexions, qu'on s'est tramsmises, pour transmettre un peu de cette stupidité mais ça n'a pas de sens.On mange pour vivre, et ça devrait s'arreter là.
On mange pour la santé. Mais on est totalement deresponsabilisés de notre santé aujourd'hui, sécurité sociale, confiance aveugle dans l'industrie pharmaceutique (si si , y'en a pour tous les maux..!). Ca nous amène a croire que les méchancetés du passé sont responsable.
C'est dur mais non. On est responsable de sa santé, on est responsable de son poids. Responsable, pas "coupable", ca n'est pas une agression.

Quand je vois ma grand mère anorexique qui m'appelle parce que toute la journée elle s'est battue avec un kilo, j'ai envie de dire stop à la connerie qui se propage et qui fait du mal.

 

[Demezia]

Merci pour cet article Sophie ! Je me reconnais totalement dedans, l'alternance entre les phases de "je m'en fou" et les phases "bon, là je fais attention"
Je suis en surpoids (selon l'IMC), pourtant je mange sainement, jamais de plats préparés, jamais de grignotage, de l'eau à tous les repas etc et beaucoup mieux que la plupart de mes copines qui enchaînent la malbouffe sans prendre un gramme

Le pire c'est que le fait de faire attention à commencé plutôt jeune, pourtant quand je regarde les photos, je me trouve très bien (je faisais un 38-40 !!) et je me rend juste compte que je pense que c'est cette obsession qui m'a fait prendre du poids. Je n'ai jamais connu de phases d'insouciance vis à vis de la nourriture.
J'étais entourée de ma grande soeur et de ma mère qui étaient en surpoids et qui donc étaient très préoccupées par ça... Ma mère était mince jeune et je pense qu'elle n'a jamais digérer le fait de grossir en vieillissant d'où cette obsession mais j'aurais juste aimé qu'elle me dise que j'était très bien comme j'étais. Je vis encore avec mes parents et chaque repas est générateur de stress, notamment de la part de mon père (mais aussi de ma mère) qui y va toujours de sa petite remarque bien désagréable (je me rend compte que je mange beaucoup mieux/moins/plus sainement quand je suis seule...) à base de "t'es sure que tu veux en reprendre" "tu trouves pas que t'en a pris beaucoup"

Avec cette nouvelle mode du healthy, j'ai de plus en plus de copines obsédées par ça, c'est assez insupportable, notamment une amie à moi complètement obsédée (je pense qu'elle est orthorexique), qui s'est transformée en tyran alimentaire mais qui enchaîne les phases d'orgies avec les phases de restrictions (et qui malheureusement n'accepte aucune remarque)

Bref société de merde, j'aimerais qu'au moins on apprenne à l'école comment manger équilibrer (au lieu des "mnager 5 fruits et légumes par jour" "manger bouger" etc), faire du sport etc plutôt que de faire culpabiliser les gens au max, alors que la plupart des personnes sont juste perdues dans leur alimentation
Je pense que les gens "normaux" ne peuvent pas comprendre la pression insidieuse et permanente sur le poids

 

[abou333]

Sérieux, tu serais pas ma jumelle par hasard?

On comprendra donc que je me suis reconnue dans cet article, bien que dans mon cas, la balance n'a jamais fait partie de mon quotidien : il n'y en a pas chez moi et il n'y en aura jamais. Je le dois à ma maman qui n'a jamais dénigré mon poids, voulu que je mange différemment ou que je fasse du sport. Elle sait ce que c'est : elle n'a jamais été mince elle non-plus. Plutôt rondelette, elle a fait des régimes sans que cela ne lui apporte la moindre parcelle de bonheur en plus. À son plus mince, elle a pesé 59 kilos et c'était en se privant, pour 1m62. Dans la famille de mon père où ils étaient tous naturellement minces, on la complimentait, mais elle ne s'aimait pas plus : elle trouvait qu'elle avait les joue creuses et qu'elle ne paraissait pas en forme. Ça valait bien la peine de se priver pour ça. C'est après son premier bébé (mon frère), qu'elle a balancé la balance sans mauvais jeu de mots. Au Québec, on a une grande dame de la télé qui a démocratisé bien des tabous de société, Jeanette Bertrand, elle a touché à tout depuis les années 60, y compris le poids, et c'est en regardant une de ses émissions intitulée «À 10 kilos du bonheur» (un titre qui veut tout dire) que ma mère a décidé que c'était fini les diètes et la balance. Du coup quand moi, sa fille, a grandit et ressemblé beaucoup à sa maman, elle s'est dit que jamais elle ne me ferait sentir mal avec mon corps. Mon grand-père, du côté de mon père (la partie mince de la famille), avait commencé à une époque à dire que j'étais littéralement trop grosse, et ma mère a mis un ho là. Elle a dit à mon père que s'il ne lui disait pas, elle allait le faire elle-même.

J'ai quand même développé mes complexes toute seule comme une grande à cause de l'école où tu te fait insulter pour un oui ou pour un non, mais quand t'es rond, gros, potelé ou appelez-ça comme vous voulez, ça semble pire, parce que ça sous-entend que t'es un être dégoutant. Le sport, j'aimais pas parce qu'on ne nous apprenait que des sports d'équipe où j'étais nulle. C'était pas seulement bouger, c'était performer, et te faire hurler dessus parce que t'arrive pas à attraper le ballon ou faire une passe correctement. Et puis franchement, chers profs de gym, composer les équipes en laissant 2 capitaines choisir qui ils veulent et surtout qui ils ne veulent pas, c'est pas exactement ce qu'on dirait bon pour l'estime et l'acceptation.

Bon voilà, mes complexes, je les ai trainés longtemps, et bien que j'ai beaucoup travaillé dessus, notamment par le sport (que j'ai commencé pour être en santé, et pas pour maigrir, c'est peut-être pour ça que j'ai appris à aimer ça et surtout parce que j'ai découvert les sports individuels, quelle merveille), j'ai encore de vieux réflexes. Moi aussi j'exècre la tyrannie de la minceur et je me suis ralliée volontiers à toutes les causes «Avoir des formes c'est mieux!»... et puis réaliser que ce n'est pas en retournant une situation contre un autre groupe de personnes qu'on règle les choses, alors maintenant, c'est plutôt «Soyez vous-même, toutes les silhouettes sont belles». Mais pareil : quand on est motivé et qu'on se lance dans ce discours, la vie nous semble belle, je me trouve belle et tout le monde est beau, mais il suffit que d'une personne personne pour dire «les filles rondes c'est pas beau» ou bien «faut manger ceci pour avoir un ventre plat» ou encore «avec weight watchers, j'ai perdu 30 livres et je suis tellement plus heureuse» pour que cette belle confiance de façade s'effondre, et que je me sente coupable de ne pas compter les calories, de ne pas avoir fait de sport plus souvent cette semaine... Le sport c'est bien, et oui, j'ai commencé pas pour perdre du poids, mais au bout d'un moment tu te dis «et si j'en faisais un peu plus» avec une pointe d'espoir même si t'en a marre... ça peut devenir malsain : je faisais du sport 6 jours par semaine à une époque et si je manquais une journée, je me traitais de paresseuse et je me sentais mal. Aujourd'hui j'en fait de 3 à 4 fois par semaine parce que le temps me manque, mais pareil, si je n'en fais que 2 fois, je me sens mal... dans ces cas-là je repense à la chanson Try de Colbie Caillat.

 

[pikalovescoke]

Ca va faire le énième message qui dit qu'il s'y retrouve mais tant pis, j'ai besoin de parler...

Depuis toute petite, je suis gourmande avec une difficulté à manger "équilibré" (si je pense pas de temps en temps "santé", je suis capable de manger des biscuits en guise de repas et des pâtes au fromage tout le temps..). "Heureusement", ma mère m'a appris à ne pas exagérer sur les bonnes choses (même si j'adore ça, je suis capable de me contenter d'un carré de chocolat même si on me laisse la tablette devant moi) mais elle a assez vite abandonné à me faire manger équilibré (soit elle me faisait quelque chose que j'aimais comme de la pizza ou des nuggets soit je mangeais pas).
Petite j'étais ronde mais sans plus, à l'adolescence je me suis affinée en grandissant et je me suis dite que comme toutes les autres ados je pouvais faire souvent des excès sans prendre de poids. Hors, sans m'en rendre compte j'ai pris 5 kg. Ca ne faisait toujours pas de moi quelqu'un de gros (je faisais 52 kg pour 1m60) mais je faisais un concours de beauté à cette époque et les encadrant m'ont fait remarqué ma prise de poids. A partir de là, je crois que je n'ai plus jamais aimé mon corps. Je suis passée par l'anorexie. Actuellement, j'en suis sortie, je fait 48 kg mais je me trouve toujours grosse car je n'ai pas la taille fine ni des cuisses fuselée (j'ai pas de seins donc les 2-3 kg qui sont là pour une autre fille faisant mon poids avec de la poitrine sont chez moi dans mon ventre et mes cuisses). Je fais du sport quasi tous les jours mais partout, on dit que l'alimentation, c'est 75 % du processus pour avoir un beau corps. Alors je culpabilise. Je culpabilise car j'ai beau VOULOIR manger équilibré, je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi. Je VEUX manger des légumes à midi mais quand je vais au supermarché en acheter, j'ai pas d'inspiration, rien ne me tente alors je finis par manger des tartines de chocolat, c'est plus simple. Je VEUX manger des fraises à la place de biscuits devant la télé le soir mais une fois le soir venu, l'idée de manger des fraises et non du chocolat me déprime tellement que je finis par manger le chocolat/biscuit.
Partout on lit qu'on doit éviter le sucre, manger des fruits et légumes souvent,etc et je me sens nulle et sans volonté de ne pas y arriver...