Ce problème ne sera jamais réglé à moins d'interdit toutes interactions dans les rues.
Je pense pas, honnêtement ?
Je suis en rien dérangée dans la rue quand une personne me demande l'heure, la direction, une question sur les transports, ou même s'iel fait un commentaire sur le chien que je promène.
Si je suis pas d'humeur, au pire ça me saoulera 5 secondes. Sans plus.
J'arrive même à supporter les vieilles personnes qui viennent faire la causette

(si ça leur fait plaisir...)
Je ne fais pas de mon cas une généralité, chacun ses limites.
Mais je crois qu'on sera d'accord : aucune de ces situations ne tient du harcèlement de rue.
En revanche, le gars qui m'aborde et qui malgré mon ras-le-bol poli mais manifeste ne lâche pas l'affaire, le mec qui vient s'asseoir avec son pote à côté d'une fille seule dans la rame de métro pour discuter alors qu'il est tard, qu'elle est seule, plongée dans ses pensées... Celui qui me suit pour faire la discussion parce que j'ai dit que j'étais pressée mais il a sans doute dû comprendre "je suis pressée mais viens t'as qu'à me suivre jusque chez moi". Celui qui fait un bruit d'animal. Celui qui veut pas me laisser partir sans que j'aie pris son numéro/donné le mien.
Bref, un lot d'interactions qui n'en sont pas vraiment : c'est l'action d'une personne, que je subis.
J'en ai plein des histoires comme ça, mes soeurs aussi. Mes frères, aucune.
Et ça s'arrangera en attirant l'attention sur la question je pense ; en en parlant, en expliquant aux mecs que
rien de leur est dû, ni notre sourire ni notre attention.
Ça veut pas dire mettre fin à toute interaction dans la rue, juste promouvoir le respect d'autrui, de son intégrité, et de sa volonté propre. Savoir quand on peut aborder quelqu'un (en ai-je vraiment besoin? est-ce nécessaire? vais-je déranger la personne? est-ce que ça vaut le coup?), quand arrêter (est-ce que la personne a l'air à l'aise? est-ce qu'elle répond spontanément, relance la conversation? est-ce qu'elle regarde ailleurs, son téléphone, continue d'avancer?), etc.