L
La femme de Frank
Guest
@AprilMayJune Ok pour l'histoire du livre, alors on est assez d'accord, mais ce n'était pas évident, parce que quand on lit la majorité des critiques d'art militantes, on n'a pas l'impression qu'il est dit "cela montre que le monde continue d'être problématique et qu'il faut lutter extérieurement", mais plutôt "il ne devrait pas y avoir de telle œuvre, son auteur est -phobe, l'art doit être égalitaire, moral, représentatif car cela influence la société" et parfois il y a des appels au boycott ou à la censure, ente autres exemples Exhibit B, Orelsan ou Polanski (il y a donc aussi la question de l'auteur de l'œuvre qui est mise en jeu).
Quant à tes questions, il y a pleins de choses qui diffèrent dans nos positions. On n'est pas forcément d'accord sur les mêmes choses comme étant problématiques, du moins pas assez pour qu'elles soient changées artificiellement, donc sur les méthodes à employer, etc. Donc ce n'est pas baisser les bras et accepter les discriminations. Mais déjà essayer de comprendre pourquoi il y en a, parce qu'accepter qu'il y en ait en se disant que les gens sont juste des connards c'est trop facile. C'est pour ça que, ça n'a pas l'air d'être bien compris, je ne parle pas qu'en mon nom ici, d'autant que je n'ai pas de cause personnelle à défendre, mais j'essaie aussi de saisir les différentes positions et réactions.
Pour l'écriture inclusive en elle-même, je n'ai pas de position figée, même si pour l'instant je ne l'utilise pas. Moi ce qui me semble le mieux c'est de communiquer ce désir à son entourage, voire tous les gens qu'on rencontre. Je comprends ce qu'aurait de symbolique l'officialisation d'une telle langue pour les gens non-binaires, mais si les individus eux-mêmes continuent de rejeter l'idée de personnes non-binaires, crois-tu vraiment que l'imposition de cette langue changerait la donne et rendrait meilleur le quotidien ? A l'inverse, n'est-ce pas beaucoup mieux de rencontrer les gens et leur expliquer notre besoin, s'ils l'acceptent, même si l'écriture ne se globalise pas à l'ensemble de la société ? Le but n'est pas purement esthétique, pour qu'on se reconnaisse soi, mais à terme que l'ensemble des individus nous reconnaissent ? Du coup, on n'en revient toujours au même truc, moi je crois malheureusement difficilement que la présence du non-binaire dans le langage changera ceux qui sont réticents à l'idée de non-binarité. Je ne crois pas à une telle effectivité de la langue, nommer une chose qui ne fait pas sens pour quelqu'un n'en fera pas une existence à ses yeux. Et si on l'a plus ou moins forcé à utiliser un certain langage, ça peut même le braquer encore plus par contradiction. Et je rappelle, même si ça reste blessant pour vous, qu'une personne qui ne croit pas à la différence genre/sexe ou à la non-binarité nie pas qu'il s'agit de personnes réelles, mais leur genre, et l'identité ne se réduit pas qu'au genre, heureusement. Moi je crois plus à la rencontre empirique, ce n'est pas rien d'avoir quelqu'un devant soi, qui t'explique, bien sûr que ça change la perspective, ce n'est vraiment que dans la vision et le contact avec l'autre qu'il a toute sa réalité (c'est un peu l'éthique du visage de Lévinas).
Sinon je saisis bien à quoi point il est compliqué d'accepter de voir les gens discuter de la réalité ou non d'une identité de genre, mais franchement je trouve que ça s'explique bien par la méconnaissance, encore une fois méconnaissance empirique. Comment peut-on accepter directement que ce qu'on conçoit comme la réalité soit ébranlé, et par une chose dont on a jamais constaté la réalité tangible si l'on n'a jamais rencontre de gens non-binaires ? Si on n'a jamais même entendu parler de non-binarité c'est normal qu'on ne l'accepte pas du jour au lendemain, normal au sens de comment fonctionne un être humain. On pourrait faire un peu de philosophie psychologisante là. Vous allez me dire, oui mais ça ne change rien à la vie de la personne, ca ne lui est pas nuisible, en fait si, mais ça se situe sur un autre plan, peut-être est-ce moins grave je ne sais pas, toujours est-il que ça est. La réalité qu'on se fait du monde, nos certitudes, c'est pas juste accessoire, c'est pas là forcément une question d'identité, mais de rapport, de position par rapport au monde. C'est pour ça encore une fois que je pense que c'est beaucoup plus facile à accepter quand on rencontre une personne concernée, que quand on nous force sur Internet, de façon impersonnelle, à changer notre écriture. L'altérité il faut en faire l'expérience pour la concevoir. Quelqu'un qui serait isolé, n'aurait jamais rencontré d'autres personnes, mais ne ferait que parler avec sur Internet, ne pourrait pas concevoir l'altérité ou se montrer tolérant qu'artificellement, que parce qu'on lui en parle. Ce n'est pas dit que dans la réalité, quand il en rencontrera, ce sera naturel, d'apercevoir cette altérité et d'être ouvert, tolérant et moral. J'en reviens là à l'exemple que je donnais de la personne blanche qui n'a jamais vu quelqu'un de noir.
Bon, je débranche, bonne journée ! (Peut-être que si tu veux encore me répondre, le MP est préférable ?)
PS : il y a des fautes dans tous mes messages mais j'ai la flemme, je suis en roue-libre
Quant à tes questions, il y a pleins de choses qui diffèrent dans nos positions. On n'est pas forcément d'accord sur les mêmes choses comme étant problématiques, du moins pas assez pour qu'elles soient changées artificiellement, donc sur les méthodes à employer, etc. Donc ce n'est pas baisser les bras et accepter les discriminations. Mais déjà essayer de comprendre pourquoi il y en a, parce qu'accepter qu'il y en ait en se disant que les gens sont juste des connards c'est trop facile. C'est pour ça que, ça n'a pas l'air d'être bien compris, je ne parle pas qu'en mon nom ici, d'autant que je n'ai pas de cause personnelle à défendre, mais j'essaie aussi de saisir les différentes positions et réactions.
Pour l'écriture inclusive en elle-même, je n'ai pas de position figée, même si pour l'instant je ne l'utilise pas. Moi ce qui me semble le mieux c'est de communiquer ce désir à son entourage, voire tous les gens qu'on rencontre. Je comprends ce qu'aurait de symbolique l'officialisation d'une telle langue pour les gens non-binaires, mais si les individus eux-mêmes continuent de rejeter l'idée de personnes non-binaires, crois-tu vraiment que l'imposition de cette langue changerait la donne et rendrait meilleur le quotidien ? A l'inverse, n'est-ce pas beaucoup mieux de rencontrer les gens et leur expliquer notre besoin, s'ils l'acceptent, même si l'écriture ne se globalise pas à l'ensemble de la société ? Le but n'est pas purement esthétique, pour qu'on se reconnaisse soi, mais à terme que l'ensemble des individus nous reconnaissent ? Du coup, on n'en revient toujours au même truc, moi je crois malheureusement difficilement que la présence du non-binaire dans le langage changera ceux qui sont réticents à l'idée de non-binarité. Je ne crois pas à une telle effectivité de la langue, nommer une chose qui ne fait pas sens pour quelqu'un n'en fera pas une existence à ses yeux. Et si on l'a plus ou moins forcé à utiliser un certain langage, ça peut même le braquer encore plus par contradiction. Et je rappelle, même si ça reste blessant pour vous, qu'une personne qui ne croit pas à la différence genre/sexe ou à la non-binarité nie pas qu'il s'agit de personnes réelles, mais leur genre, et l'identité ne se réduit pas qu'au genre, heureusement. Moi je crois plus à la rencontre empirique, ce n'est pas rien d'avoir quelqu'un devant soi, qui t'explique, bien sûr que ça change la perspective, ce n'est vraiment que dans la vision et le contact avec l'autre qu'il a toute sa réalité (c'est un peu l'éthique du visage de Lévinas).
Sinon je saisis bien à quoi point il est compliqué d'accepter de voir les gens discuter de la réalité ou non d'une identité de genre, mais franchement je trouve que ça s'explique bien par la méconnaissance, encore une fois méconnaissance empirique. Comment peut-on accepter directement que ce qu'on conçoit comme la réalité soit ébranlé, et par une chose dont on a jamais constaté la réalité tangible si l'on n'a jamais rencontre de gens non-binaires ? Si on n'a jamais même entendu parler de non-binarité c'est normal qu'on ne l'accepte pas du jour au lendemain, normal au sens de comment fonctionne un être humain. On pourrait faire un peu de philosophie psychologisante là. Vous allez me dire, oui mais ça ne change rien à la vie de la personne, ca ne lui est pas nuisible, en fait si, mais ça se situe sur un autre plan, peut-être est-ce moins grave je ne sais pas, toujours est-il que ça est. La réalité qu'on se fait du monde, nos certitudes, c'est pas juste accessoire, c'est pas là forcément une question d'identité, mais de rapport, de position par rapport au monde. C'est pour ça encore une fois que je pense que c'est beaucoup plus facile à accepter quand on rencontre une personne concernée, que quand on nous force sur Internet, de façon impersonnelle, à changer notre écriture. L'altérité il faut en faire l'expérience pour la concevoir. Quelqu'un qui serait isolé, n'aurait jamais rencontré d'autres personnes, mais ne ferait que parler avec sur Internet, ne pourrait pas concevoir l'altérité ou se montrer tolérant qu'artificellement, que parce qu'on lui en parle. Ce n'est pas dit que dans la réalité, quand il en rencontrera, ce sera naturel, d'apercevoir cette altérité et d'être ouvert, tolérant et moral. J'en reviens là à l'exemple que je donnais de la personne blanche qui n'a jamais vu quelqu'un de noir.
Bon, je débranche, bonne journée ! (Peut-être que si tu veux encore me répondre, le MP est préférable ?)
PS : il y a des fautes dans tous mes messages mais j'ai la flemme, je suis en roue-libre
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