@LittleMyrtille A part Macron, qui ? dis-tu. Le problème n'est pas la personne au sommet de l'Etat, mais le fonctionnement de l'Etat et ses priorités. On peut remplacer Macron par n'importe qui, ça ne changera pas grand chose tant qu'il n'y a aucune représentation du peuple, et aucun mécanisme pour endiguer l'accroissement/le maintien des inégalités, et tout le pataquès.
De mon point de vue, Macron nous a fait une belle démonstration d'hypocrisie. La moitié de son discours était du blabla inconséquent au mieux, au pire rempli de sous-entendus inquiétants, notamment sur l'immigration comme le mentionne
@Olduvaï.
Ses annonces n'annoncent pas grand chose.
- Sur le SMIC, d'une part, il s'agit de la prime d'activité pour les personnes embauchées aux 35heures. Donc, toutes les personnes en statut plus précaire indexées sur le SMIC n'auront quasiment rien. De plus, toutes les personnes ne touchant pas la prime d'activité pour une raison ou une autre n'auront rien non plus. Ensuite, s'il ne s'agit pas d'une revalorisation du salaire brut, cela n'entre pas dans les cotisations (notamment pour la retraite), il me semble. Enfin, il s'agit simplement d'une accélération de ce qu'il avait prévu pour les trois prochaines années, il n'a donc rien "cédé", il a accéléré le programme et l'a fait passer pour une mesure d'urgence. Je ne pense pas qu'il faille s'attendre à de nouvelles augmentations sur les années à suivre, nous n'avons donc rien gagné. Et puis, aussi, la mesure ne sera pas financée par les entreprises, ni par un "effort" de la part des plus riches: c'est donc de nouveau une redistribution entre nous.
- Sur les heures sup, c'est Hollande qui avait supprimé la défiscalisation, ce n'est pas donc pas une avancée majeure. Qui plus est, la mesure est controversée, il me semble. Je ne saurais pas dire pourquoi, si quelqu'un peut m'éclairer...? Et puis, ça entre dans une logique où l'on demande encore aux gens d'en faire plus, de consacrer un peu plus de leur vie au travail, s'ils veulent vivre dignement.
- Pour la CSG, eh bien il revient sur une mesure qu'il venait de sortir de son chapeau. Comme la taxe sur le diesel. Rien de flamboyant.
Après, j'ai eu l'impression d'une vaste entourloupe. A l'écouter, Macron a découvert que des gens galéraient suite à la disparition des services publics dans de nombreux endroits. Ah bon ? Pourtant, c'est ce qu'il a encouragé depuis le début de son mandat. Vient-il, subitement, de se dire : "Oh ! Mais alors, si l'on ferme un hôpital, les gens ne peuvent plus aller dans cet hôpital!? Rataflute, comment n'y avais-je pas pensé ?"
Il veut rencontrer les maires... Pourtant, il y a deux semaines, il n'est pas allé à la conférence des maires. A laquelle il avait promis d'assister l'an dernier, devant les maires.
Enfin, enfin, (désolée, je m'épanche, mais je suis horripilée), j'ai trouvé son intervention d'un mépris effroyable. Il a pris un ton pseudo-ému qu'il a dû travailler des heures. Il s'est mis à évoquer des exemples de gens en difficultés, d'un air attendri, alors que toute sa politique n'est qu'un mépris pour les personnes précaires. Les évoquer, c'est tenter de les utiliser pour en faire un argument percutant de son discours. C'est nous mépriser à nouveau. Il s'excuse sur ses expressions "maladroites"... je ne traiterai pas ce sujet, qui risque de me faire sortir de mes gonds. Et il s'est amusé, tel Sarkozy, à nous parler d'immigration et d'identité nationale. Mais depuis quand le racisme est considéré comme une opinion ? Qu'a-t-il cherché à faire ? A-t-il entendu les accusations de racisme envers le mouvement des Gilets Jaunes, et s'est-il dit: "Chouette ! J'ai trouvé un super plan pour les rallier à moi !" ?
Et puis, il y a tout ce et ceux dont il n'a pas parlé. Vous avez déjà fait une liste, il me semble. Bref, je ne sais pas pourquoi j'ai écouté cette horreur...