Ca fait plaisir de lire tout le monde (je n'avais pas les notifs du coup surprise en ouvrant le sujet)
@Acathe Il y a peut être des salles un peu du style keep cool par chez toi. C'est vrai que ça peut aider à mettre à l'aise les gens, mais pour autant je suis sûre que dans la plupart des salles il y a aussi une variété du public et des motivations qui ne sont pas que du "m'as tu vu" "je suis plus fort que toi" etc. Là c'est sûr que dans la mienne c'est découragé, mais on empêchera jamais le narcissisme des gens à vouloir se situer par rapport à l'autre ^^ C'est surtout selon nos propres habitudes de pensées/comparaison/sentiment de gêne si on a du mal à rester concentré sur soi et qu'on est plus focalisé sur notre-pensée-de-ce-qu'il-y-aurait-d'après-nous-dans-la-tête-des-autres.
Ta sensation d'être un chantier à reconstruire me parle bien. Je suis sûre que certains professionnels fonctionnent effectivement sur l'idée de vouloir modeler l'autre à l'image de leur propre conviction de ce qui est "bien" pour eux. Par contre ça me parle aussi carrément sur ce que j'ai moi-même comme ressenti parfois, de vouloir me changer, me métamorphoser, d'une révolution totale de mon corps dans ses capacités, ses sensations, son apparence. Dans ma scolarité je crois qu'à chaque période de vacances je nourrissais le rêve/la conviction que j'allais perdre du poids et revenir après complètement différente (sous entendue "mieux"). A chaque fois c'était raté ^^
Même aujourd'hui il y a quelque chose de cette envie qui peut encore s'infiltrer, mais j'y colle moins pleinement qu'avant.
C'est vrai qu'on s'y perd vraiment niveau conseils et je trouve aussi que la plupart des contenus informatifs sont faits par et pour des personnes qui ne sont pas touchées par un poids très haut et un volume corporel différent. Ça change vraiment la donne sur certains points, peut être pas tous, mais quand même niveau mobilité, exécution des mouvements, adéquation des machines, risques majorés (articulations, périnée) et ensuite sur le plan hormonal. Je voudrais un coach de gros
Pour les personnes qui vivent sur Rennes sachez qu'il existe une structure bien foutue d'ailleurs.
Si tu as des peurs c'est important effectivement de commencer par aller à la salle sans forcément demander à quelqu'un de t'accompagner sur ça. Tu nous raconteras si tu as envie
Hier je suis enfin retournée à la mienne, j'avais deux à trois heures devant moi avant ma séance de natation donc j'ai pris mon temps et j'étais contente de me donner des objectifs modestes et de les tenir. Par contre je me suis souvent rendue compte que je cherchais à ne pas laisser entrevoir l'effort que c'était pour moi de faire ci/ça (alors que bien sûr que ça se perçoit), et ça parce que je me sens précisément très limitée par mon obésité. Comme si j'avais envie de prouver que j'étais capable et que je correspondais pas à la seule image qu'on voit des gros en train de bouger : des gens en difficulté dans leurs mouvements (la plupart du temps dans le contexte d'un reportage où ils montrent quelqu'un décidé à perdre du poids, image à l'appui pour prouver à quel point être gros c'est nul et qu'on peut rien faire sans difficulté).
La muscu me demande un effort plus mental parce que c'est dur (
) et parce que mon objectif est fonctionnel (préparation physique générale et spécifique; prévention des usures prématurées des articulations). J'adore les sensations que les exos en eux même peuvent me faire ressentir (en particulier les exos pour le dos). Mais programmer une séance cohérente et surtout ne pas négliger la prévention des blessures, c'est difficile je trouve. Donc je faisais pas mal d'exos de prévention pour les épaules et les articulations, et c'est pas des exos très rigolos en soi, et ça prend du temps. Pour moi c'est une activité qui me demande une certaine discipline pour ne pas faire juste mes exos préférés et basta (ce que je fais actuellement
).
J'ai pris rdv avec un coach pour faire le bilan dans quelques jours. Je pense pouvoir facilement lui dire mes besoins et mes non-besoins, j'ai juste peur de passer pour une idiote qui n'a rien compris à ce qui est bon pour elle.
Je pense pas qu'il sera un grand soutien car mon profil n'est pas spécialement motivant pour un coach mais s'il est sympa ce sera cool
Pour les balades oui je compte bien continuer le maximum j'aime trop ça. Je suis tellement contente que l'été soit fini pour ça. (Par contre pour la piscine c'est plus ch***** d'avoir plus d'affaire à transporter/remettre ^^)
Pour répondre à ton autre question, oui j'encouragerais facilement des personnes à aller à la rencontre d'une asso autour de l'obésité. Ici l'asso n'est pas du tout médicalisée c'est des personnes concernées par l'obésité (pas forcément obèses) qui partagent des actions autour de l'obésité (faire valoir la parole des patients auprès du corps médical sur le territoire; rompre l'isolement des personnes obèses; favoriser l'accès à des activités comme la piscine; le sport adapté, la cuisine; faire des actions autour de l'estime de toi, d'une alimentation apaisée, etc. Tout dépend après de l'asso, de ses valeurs, mais ça peut donner lieu à de supers projets.
Il y a des activités proposées aux membres avec des professionnels comme un groupe de parole avec un psychologue mais c'est seulement ceux qui veulent y participer qui y vont et le tarif est beaucoup plus accessible qu'ailleurs (d'autant qu'il en existe peu ailleurs).
Pour certaines personnes la non mixité (au sens "groupe de gens gros") est mal vécue, elles ont le sentiment que c'est réducteur et stigmatisant.
Je dirais aussi que ce n'est pas toujours évident de côtoyer des gens gros quand on a intériorisé la grossophobie et qu'on se la fait déjà subir à soi, il y a une sorte de tabou honteux à se rendre compte qu'on est gros, qu'on souffre de la grossophobie sociale et qu'en fait les gros nous dérangent/gênent.
Pour d'autres un groupe avec des personnes auxquelles elles peuvent s'identifier c'est un vrai appui pour se lancer, oser des activités auxquelles ils ont renoncé depuis longtemps, avoir des personnes avec qui partager quand leur entourage n'est pas le plus soutenant autour de leur obésité, être orienté dans leur parcours médical (sans aucun conseil médical pour autant).
Il peut y avoir beaucoup de personnes intéressées/concernées par la chirurgie bariatrique donc c'est aussi un espace où les personnes peuvent discuter sur ce traitement, l'avant, l'après, mais ça ne s'y réduit pas.
Je pense que ça ne correspond pas à toute personne grosse, ça dépend vraiment de comment elles vivent leur poids aussi et ce dont elles ont besoin.
Dans ce que tu dis j'ai l'impression que c'est un autre type de structure dont tu parles où l'idée serait d'accompagner les personnes vers une perte de poids c'est ça ? En France ces équipes pluridisciplinaires existent dans les hôpitaux et là on n'est plus dans l'associatif. Les coûts sont pris en charge quand il s'agit de ce type de cadre.
Qu'est-ce qui te ferait peur dans l'approche psychologique ? Si c'est trop personnel je comprendrais tout à fait que tu ne répondes pas hein.
@Alnilam je compatis pour les soucis digestifs. En général j'ai l'impression que gros ou pas ce genre de plainte chez le patient est très souvent mise du côté du stress par les médecins. Perso ça me concerne aussi et j'ai remarqué comme toi que je peux manger pour apaiser des douleurs digestives. Quand j'en ai parlé à mon médecin j'ai senti que ça n'était pas un élément à explorer plus que ça, elle m'a proposé un médicament mais personnellement j'aurais plutôt envie d'en comprendre la cause. Je n'ai pas pris le traitement du coup. Je n'ai pas investigué davantage personnellement mais peut être le ferais je plus tard.
Niveau stress il me semble que le surpoids peut générer des taux hormonaux élevés des molécules impliquées dans le stress, ce qui acidifie potentiellement pas mal l'organisme.
Par contre je peux distinguer certains degrés de faim de cette sensation digestive parce que j'ai beaucoup travaillé sur la perception de la sensation de faim (cf travail mené par les professionnels du
GROS et autour de l'alimentation en pleine conscience). D'ailleurs le travail autour de la pleine conscience aide aussi à mieux supporter l'inconfort, émotionnel, corporel, et à par exemple laisser passer la sensation sans forcément vouloir y remédier. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas traiter le problème hein, mais juste que tant que ce n'est pas réglé ça peut être un outil d'appui (et pour plein d'autres choses).
@Malinauka Je trouve ça dur d'avoir eu à supporter une attitude jugeante non assumée comme tu le décris, j'ai trouvé ça violent comme commentaires et comme demande. Après, je ne sais pas comment dire ça sans être potentiellement blessante (ou qu'on croit que je minimise alors que pas du tout) mais j'ai le sentiment en lisant les remarques que tu fais toi même que tu n'assumais pas non plus vraiment la gêne que ça peut être pour toi. Être gêné par rapport à son corps est différent je trouve que d'être gêner d'en être gêné, un peu comme moi quand je me vois inconsciemment essayer de pas montrer que c'est dur d'être comme je suis. Du coup ça doit créer une sorte de malaise global renforcé non ? Tu dirais qu'avant d'être avec lui tu pouvais déjà être un peu dans cette ambivalence que tu décris à la fin de ton message ?
Par rapport à l'ambivalence, ça me parle carrément. Chez moi c'est plutôt en termes de "c'est génial d'avoir pu faire ça, de profiter de ci, j'ai évolué et je suis fière de moi, c'est un pas de plus et ça compte" et "c'est pathétique d'être heureuse d'avoir réussi à faire un truc évident pour tout le monde ou d'en être que là alors que tu devrais déclarer l'état d'urgence absolu, pas du tout chercher à mieux vivre la situation". En gros ça alterne entre le sentiment de bien faire et celui de mal faire.
Il faut dire que ça sort pas de nulle part. J'entends ET ressens les deux "mouvements":
- la société globale me dit: "l'obésité est une maladie horrible contre laquelle il faut LUTTER, il est extrêmement dangereux d'en arriver à ce poids que tu fais";
- la société de proximité (les gens que je croise au quotidien) me dit: "quel corps hors norme" (le regard de surprise/gêne des gens quand ils me voient) sachant que je ne qualifie pas en terme esthétique mais juste en terme de différence; et "whoua c'est génial tout ce que tu fais par rapport à ton poids, c'est inspirant de voir la liberté que tu as réussi à avoir et c'est hyper intéressant ta façon d'envisager les choses";
Sachant qu'à travers ça il y a une forme d'évidence de base que avec mon corps je suis pas censée faire ça/me sentir bien donc on me renvoie que c'est génial.
- mon corps me fait vivre la nécessité, le besoin, l'envie de trouver un mieux via les gênes au quotidien, les douleurs, la difficulté dans certaines situations, l'inconfort global
- mon corps me fait vivre aussi des sensations de plaisir, de joie, de force, de vitalité
et de sentiment d'être bien avec ce corps
J'ai l'impression que je ne ferai jamais taire ces pensées qui me disent que je devrais faire ci, qu'il faut que je fasse ça, que je n'ai pas le droit de me réjouir de ci vu mon état, que je n'en fais pas assez, etc. Par contre ma paix réside dans le fait de moins y croire, de moins y "coller", et le seul moyen que j'ai trouvé personnellement c'est d'en revenir à moi, à mon ressenti, au moment présent. Ce qui aide pour moi: la pleine conscience; réduire la contamination sociale (on choisit de s'exposer ou pas à la télé, à certains discours sur les réseaux sociaux, etc) ; le plaisir corporel. Et à côté, plus globalement, investir ma vie, ma personne, les gens et pas être que sur "mon corps".
@LapizLazuli Oui je connais Stéphanie Zwicki mais elle fait dans la mode beauté, et c'est justement pas le registre qui me parle. Je voudrais justement trouver des personnes très obèses qui s'exposent et partagent dans d'autres thèmes.
Et bienvenue sur le topic !