Ah aussi je voulais réagir par rapport à Filliozat et les préceptes de parentalité bienveillante : moi je pense qu'il s'agit surtout de prendre un net contre-pied aux principes "traditionnels" d'éducation disant qu'il faut laisser pleurer, qu'il faut pas "se laisser faire" par le gosse, qu'il faut limite les "dresser", qu'une fessée c'est pas bien grave, etc. pour amorcer un réel changement. On part quand même d'assez loin, au final même si certes "on va tous bien aujourd'hui", bah, moi je trouve que "on" va pas *si* bien que ça et qu'il y a quand même un paquet de gens qui sont angoissés (au minimum, et c'est large : dépendance affective, peur de l'échec, peur de l'abandon, difficulté à équilibrer vie pro/vie perso, etc...), voire carrément dépressifs (la France est dans le top 3 en consommation d'anti dépresseurs, je pense que l'éducation est un facteur - parmi d'autres).
Je pense que quand il faut changer autant de choses, c'est pas plus mal de "forcer le trait" en quelque sorte (ça me fait penser - c'est un peu hors-sujet mais bon
- à la vidéo de solange te parle où elle faisait des injonctions contradictoires aux femmes, contradictoires par rapport aux "normes sociales" actuelles, genre "Garde tes poils !" "Abandonne tes talons !", etc, je me souviens plus exactement de ses mots. Ici ça avait été parfois ressenti comme de nouvelles injonctions, moi j'y avais vu l'intention de forcer le trait pour renverser la tendance, comme quand par exemple un fil de fer est tordu vers la droite, on va le tendre à fond vers la gauche dans l'intention de le faire aller droit - de rien pour la métaphore du jour
). L'aspect "études neurologiques" ne doit pas non plus nous faire oublier la variabilité humaine et donc que nos enfants et leur cerveau sont aussi différents les uns des autres même si on peut trouver une sorte de base commune.
Quoiqu'il en soit, je crois qu'il faut avant tout se souvenir que ce qui joue, c'est la REGULARITE de nos actions. Laisser un enfant pleurer tous les jours, sans expliquer, à mes yeux c'est vraiment nocif pour lui et c'est ça qui va créer des "connexions neuronales" ou "habitudes psychiques" néfastes et potentiellement des troubles plus tard. Inversement, réussir à réconforter, être bienveillant REGULIEREMENT va renforcer à chaque fois le sentiment de sécurité de l'enfant jusqu'à ce que ça devienne "naturel". Mais être souvent dans la bienveillance, disons la plupart du temps, et de temps en temps laisser pleurer parce qu'on pète un câble intérieurement (ce qui peut également se travailler, d'ailleurs
pour notre propre bien), à mon humble avis ça n'a aucun impact négatif ou presque sur la construction de l'enfant.
Je vous mets au passage cette courte vidéo de Cool Parents Make Happy Kids (je les aime de plus en plus quand même ces gens-là - sauf l'aspect de plus en plus commercial du site mais j'imagine que quand on veut en vivre bah, y'a pas trop le choix...) sur l'intérêt d'accompagner les pleurs d'un enfant qui chouine "pour rien" (sans pour autant lui donner raison, à ce pauvre gamin qui, vraiment, refuse de mettre ses chaussures
)
(Avec en conclusion, et je trouve ça pas con du tout, que pour fabriquer des adultes empathiques, faut avant tout être empathiques avec les enfants, qui, rappelons-nous, apprennent essentiellement par imitation :lunettes
. Et la dame rappelle aussi que les parents doivent prendre soin d'eux car leur bien-être est
tout aussi important que celui de leurs enfants.
(Au fait
@Croquelicot (ouais la mention vient après le pavé
) tu as toute ma compassion, moi qui, petite, rêvait de jumelles, je n'ose même pas imaginer le boulot de taré que ça représente. Donc franchement tu as de quoi être fière d'être maman de 2 bébés en même temps. Et tu fais de ton mieux, tu gères comme une cheffe.
T'es une super maman au carré !
(et merde, mon petit 2 au carré marche plus non plus... bon ça va que je l'utilise pas tous les jours... mon pc tombe en miettes )