Un peu la flemme de lire tous les commentaires à 2h30 du mat', pardon, certains commentaires ont peut-être (sans doute) déjà dit ce que je m'aprête à écrire. Je trouve en fait un peu dommage qu'on n'omette d'expliquer certaines choses importantes.
Déjà, le don du sang n'exclut pas les homosexuels, mais les hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes. Donc ce n'est pas une orientation sexuelle que l'on discrimine (puisque l'on peut avoir des relations sexuelles hommes-hommes sans être homosexuel, par curiosité, ou en étant bisexuel.) L'article et les quelques commentaires que j'ai lu m'ont fait douter mais j'ai été relire le questionnaire du don du sang et le mot homosexuel n'est mentionné nulle part (ou alors je l'ai manqué)
Ensuite, cette décision n'est pas sortie de nulle part :
- 1) le VIH a été diffusé initialement par un stewart homosexuel et a d'abord créé une épidémie au sein de la communauté homosexuelle
- 2) le risque est réellement plus élevé lors des relations sexuelles d'homme à homme, pas seulement parce que la proportion d'homosexuels infectés est plus grande que la proportion d'hétérosexuels infectés, mais aussi car la pénétration anale crée des microfissures anales qui entraînent un risque beaucoup plus grand de transmission du VIH. En gros le classement par ordre décroissant du risque de transmission est : pénétration anale > pénétration vaginale > sexe oral (le risque de ce dernier restant indéterminé, on n'a pas encore démontré à ma connaissance qu'il y ait un risque avéré)
- 3) une personne infectée récemment par le VIH, c'est-à-dire ayant eu une relation sexuelle à risque dans les 3 dernières semaines, est généralement encore séronégative. La personne est infectée mais n'a encore présenté aucun symptôme (ou des symptômes banals) et les tests pratiqués sur la poche ne sont pas encore en mesure de détecter le virus. Cette fenêtre de temps où le virus est indétectable est la fenêtre dangereuse qui a induit ces précautions pour le don du sang. Parce que ce serait quand même terrible de transmettre le VIH à quelqu'un qui avait simplement besoin d'une transfusion...
D'autre part, les personnes ayant eu des relations sexuelles homme-homme ne sont pas les seuls à être écartés du don de sang, et pourtant personne ne s'insurge d'une discrimination contre les voyageurs, les toxicomanes, les anémiés, les transfusés, etc... Bien sûr, je caricature mais.. toutes les questions posées dans le questionnaire se réfèrent à un risque potentiel, soit pour le donneur (comme pour l'anémie), soit pour le receveur (comme pour le VIH.) Et du coup, moi ça ne me choque pas, qu'on protège le receveur...
Surtout quand j'entends des gens me raconter qu'ils changent de partenaire sexuel tous les deux jours et ne se protègent pas (je parle aussi de relations hétérosexuelles), et qu'ils vont donner leur sang et mentent sur le questionnaire
Je veux dire : bien sûr qu'il y a des gens honnêtes et qui se protègent comme il faut; mais il y a aussi des tas de gens qui n'ont pas de scrupule à mentir. Et dans cette situation, je trouve que l'on joue quand même gros (pas que le VIH d'ailleurs, l'hépatite B ou C, les IST, etc etc)
Enfin bref, je trouvais quand même bon de préciser quelques points histoire de nuancer le tableau!