hassina;3553775 a dit :
Je vais mal, très mal, je gère plus rien. J'ai un gros doute sur la prépa littéraire, j'ai même pas eu une semaine de cours et j'en ai déjà marre. Je devrais être en train de bosser ! Je suis en colère contre moi même ! De pas avoir vu avant que ça serait pas pour moi. Je sais qu'il faut que j'attende pour voir si ça va vraiment me plaire, tout le monde me le dit, j'ai l'impression que personne comprend dans quel état je suis.C'est de pire en pire. Mon père me pousse à continuer, il dit que je suis engagée maintenant. mais il a eu l'air de mieux m'écouter tout à l'heure. Je pense que la distance avec ma famille joue aussi même si ça va mieux que la semaine dernière. Je me sent seule, seule, seule. J'ai même pas de projets si j'abandonne la prépa. Je suis paumée. Tout est mélangé. Quand je me lève j'ai juste d’être le soir pour pouvoir me coucher et oublier.
Alors là, franchement, j'ai envie de te hurler : dédramatise !
J'ai fait une prépa littéraire après le lycée aussi, et quand je regarde derrière moi, je crois que c'était la plus belle année de ma vie. Pourtant, les 2 premières semaines, j'avais toujours une sorte de boule au ventre (je crois même avoir pleuré le/les premier(s) soir(s)), je voulais tout arrêter, je complexais, je me sentais conne, je me demandais ce que diable j'étais allée foutre dans cet univers élitiste qui n'était de toute évidence pas fait pour moi et ma culture littéraire et mythologique à peu près aussi grosse que Kate Moss au régime.
Je me disais que ma vie allait être mise entre parenthèses, que j'allais passer ma vie à rattraper un retard qui ne cesserait de se creuser, que je serais toujours plongée dans le boulot... Je me disais que je sortais de nulle part avec mes parents fauchés et bien loins de tous ces milieux culturels, artistiques, ou scolaires qui semblaient être ceux des autres. Je me trouvais totalement illégitime dans cet endroit, et j'avais peur de ne pas rencontrer de personnes partageant mon état d'esprit.
Et finalement, c'est l'année où j'ai fait les rencontres les plus cruciales de ma vie, où je me suis le plus amusée (enfin, depuis, je m'amuse toujours assez bien), et c'est sûrement une des années où j'ai le plus ri en cours, aussi. Il suffit de te dire que ce n'est rien de plus qu'une année dans ta vie, une expérience. Si ça ne te plait pas, tu pourras toujours bifurquer plus tard sur la fac. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, la vie étudiante encore moins. La ré orientation, le doute, les changements d'avis, ça fait partie du jeu. Je ne connais que très peu d'étudiants qui ont eu un parcours linéaire, beaucoup ont dû tenter des choses avant de trouver ce qui les bottait. Et puis si ça se trouve, tu vas te trouver bien en prépa, tu vas prendre du recul par rapport à tout ce gros stress qu'ils te foutent au début. Et tu peux aussi vivre ton année sans te plonger tête baissée dans le boulot (à moins que tu n'aies pour objectif d'intégrer une grande école et que tu sois prête à tout pour ça, perso je savais même pas ce qu'était l'ENS dont on nous parlait toutes les 2 secondes quand je suis arrivée là-bas). Tu peux prendre le positif, doser, être hyper concentrée sur les cours qui te plaisent (parce qu'il y en aura sûrement, en général les profs ont au moins le mérite d'être assez excellents) et ne serait-ce que les écouter avant d'essayer de les apprendre.
Bref, profiter de cette chance qui t'est offerte d'avoir un enseignement d'une qualité énorme. Après, libre à toi de piocher ce qui te plaît dans tout ça. Maintenant t'y es, ils ne vont pas te virer, donc vis le truc à ta façon, ça ne sert à rien de se miner pour quelque chose dont tu rigoleras dans 10 ans. Et puis tu vas voir que la prépa rapproche (bon après ça dépend sûrement des établissements) et que sur le plan humain, si tu t'ouvres et que tu ne restes pas uniquement branchée sur ta "vie hors prépa", y'a moyen que tu te fasses des amitiés hyper fortes... Vivre les mêmes galères, ça soude !
Après, moi, je ne sais pas si je suis vraiment un profil qui "te parle" : j'ai plus ou moins été éconduite de ma prépa à l'issue de la première année parce qu'avec les 3 amies avec qui j'étais toujours fourrée, on avait cumulé trop d'absences en cours.. Mais je garde un souvenir magnifique de cette année, et maintenant je suis à la fac, et hyper épanouie parce que je fais quelque chose où toutes les matières me plaisent, et qu'en sortant du lycée, j'avais pas le recul nécessaire pour savoir que c'est là-dedans que je voulais étudier. La prépa m'a aussi permis de prendre le temps de penser à mon orientation finalement.
Bref, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais essaie de prendre les choses à la légère ! Franchement.