Najat Vallaud-Belkacem défend la réforme du collège au Grand Journal

20 Avril 2015
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On DONNE LE CHOIX. LE PUTAIN DE CHOIX du collège au lycée. ON arrête aussi de mettre le manuel face au théorique ! On le fait marcher ensemble ! Un tronc commun solide, et du choix à la carte pour les matières dites secondaires ( langues, sciences
Secondaires les langues??? Il y a de plus en plus de boulots qui exigent la maitrise d'une langue voire deux. Après,il faudrait sans doute réformer l'enseignement des langues qui n'est bien souvent d'aucun intérêt pratique.
Cette réforme revient à tirer le niveau par le bas,ça n'a aucun sens.
 
21 Décembre 2013
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Montpellier
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Secondaires les langues??? Il y a de plus en plus de boulots qui exigent la maitrise d'une langue voire deux. Après,il faudrait sans doute réformer l'enseignement des langues qui n'est bien souvent d'aucun intérêt pratique.
Cette réforme revient à tirer le niveau par le bas,ça n'a aucun sens.
Les langues sont considérées comme secondaires quand tu regardes les coeff du bac ou des contrôles pour le d-systèmes, on place le Français, les Maths avant l'anglais. Elles sont clairement importantes. Ta réflexion est donc interessante car remet en cause alors un système de notation et de gradation des connaissances.

Ce qui pose une question claire :

Pourquoi ne pas valoriser toutes les matières, et donner le choix en terme d'importance aux élèves ? D'où ma proposition de niveaux, et de choix en terme de cursus au lieu d'envoyer les enfants dans une moissonneuse batteuse ce qui n'a plus aucun sens.
 
20 Avril 2015
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Mais c'est déjà le cas,c'est ça que je ne comprends pas dans ta remarque. Selon sa série,les coefficients seront différents.
Pour ma série (L),les langues étaient clairement plus importantes( j'avais 3 langues qui étaient toutes coeff 4 )que les sciences(maths,svt et physique,je ne passais qu'une seule matière qui était coeff 2).
En plus,le bac est un examen on va dire poussiéreux,je ne suis pas sûre qu'il ait évolué comme il aurait dû.
Par contre,là où je te rejoins à 100%,c'est qu'il faut arrêter de formater les élèves pour les faire entrer dans un moule qui est bien trop petit ou bien trop grand pour certains: le clip de The Wall de Pink Floyd est la parfaite description de l'école selon moi:on fait entrer les enfants dans des cases dès leur entrée à l'école,quite à broyer ceux à qui ça ne convient pas.
 
L

Lothiriel

Guest
Les langues sont considérées comme secondaires quand tu regardes les coeff du bac ou des contrôles pour le d-systèmes, on place le Français, les Maths avant l'anglais. Elles sont clairement importantes. Ta réflexion est donc interessante car remet en cause alors un système de notation et de gradation des connaissances.

Ce qui pose une question claire :

Pourquoi ne pas valoriser toutes les matières, et donner le choix en terme d'importance aux élèves ? D'où ma proposition de niveaux, et de choix en terme de cursus au lieu d'envoyer les enfants dans une moissonneuse batteuse ce qui n'a plus aucun sens.
Si j'ai bien compris, tu souhaites que chaque enfant puisse choisir ses matières? A partir de quel âge?
A mon sens, il est important d'instruire les enfants dans tous les domaines, ne pas en faire des sortes de machines hyperspécialisées dans un domaine, car ils auront à faire des choix dans tous les domaines au cours de leur vie future. Même un matheux pur et dur devrait avoir un minimum de culture classique et humaniste, sinon notre société va clairement droit dans le mur et sape elle-même ses fondations.
Je pense qu'on redevrait valoriser l'effort et le travail: c'est pas marrant, c'est pas glamour, mais à un moment, pour s'intéresser à un sujet, il faut s'y mettre. Je trouve qu'on tape beaucoup sur les profs alors qu'il faudrait sûrement d'intéresser aux capacités de concentration des élèves, qui sont en chute libre (je ne parle pas bien sûr des enfants dys-, etc). Ça me dépasse qu'on puisse dire qu'on peut tout apprendre en s'amusant, alors que c'est faux. Pour acquérir les bases, il faut travailler.
 

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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Pour parler de points précis de l'article @Clemence Bodoc :
on a beaucoup parlé de la suppression des classes européennes, et c’est peut-être un symbole de l’opposition entre les tenants de l’égalité des chances, et ceux de la méritocratie… Les classes européennes sont une véritable chance pour les élèves qui peuvent en bénéficier (j’en ai fait partie, je serais hypocrite de soutenir le contraire), mais si l’on raisonne à moyens constants, il paraît injuste d’allouer plus de moyens à l’épanouissement d’élèves déjà favorisés (il faut avoir pratiqué la langue étrangère à l’école primaire pour pouvoir prétendre à une classe européenne dès la 6ème).
C'est tout simplement faux. Beaucoup de classes européennes commencent en 4ème, déjà ; dans mon cas la sélection était minime (et n'avait pas vocation à être élitiste, simplement à éviter aux élèves qui étaient déjà les plus faibles de trop galérer dans un cours qui n'était censé être que du bonus => ce n'est pas de l'élitisme que de laisser du temps (le temps de l'option) aux gamins pour se consolider là où ils ont déjà des lacunes).
Et de tous les élèves allemand LV1 de mon collège, certains (très peu) avaient fait de l'allemand en primaire ; mais AUCUN de ces "privilégiés" n'a choisi de prendre l'option européenne. Et nous autres qui n'avions commencé l'allemand qu'en 6ème, on s'en est sortis, tout bonnement.

Plus généralement, sur la réforme, dire en quoi elle est mauvaise, ça a aussi en quelque sorte valeur de contre-proposition, puisqu'on dit ce qu'il ne faut pas faire. Par exemple, virer ainsi les options sous couvert d'égalitarisme est une connerie sans nom, puisque justement, parce que c'est une option au bac, elle ne lèse en rien les élèves qui ne la suivent pas. C'est du bonus pour ceux qui la suivent. Son absence ne pénalisera pas, stricto sensu, les futurs bacheliers.
Pour la réforme dans l'ensemble, elle se cache derrière des beaux mots (égalité des chances, interdisciplinarité). Il ne faut pas croire que les profs s'opposent à tout ça, c'est faux. Les profs ont souvent un certain goût pour l'interdisciplinarité, ils sont ravis quand leurs élèves font le lien entre les matières, ils aiment avoir la possibilité de travailler avec des collègues compétents. Le problème, ce sont les "solutions" proposées au nom de tout ça.
L'EPI, laissez-moi rire. Si le latin "reste en option vous inquiétez pas les gens", pourquoi changer ? Comme le dit @ElizaBennet , dès qu'une matière requiert plus de travail, elle est désertée par certains, c'est la logique la plus pure. Ça n'a que peu de choses à voir avec un quelconque élitisme intrinsèque des matières concernées.
Mais ici, le choix des EPI se fera à la discrétion des établissements si j'ai bien compris (et selon les moyens, cela va sans dire). Ça ne changera donc rien à l'inégalité, au contraire : au lieu d'avoir une scission à l'intérieur de chaque collège, on va avoir une scission de niveau d'un collège sur l'autre, pour un quartier donné : le "meilleur" - qui sera par exemple le privé - proposera du latin, de l'allemand, etc ; et les parents qui auront les moyens y mettront leur enfant. Ça ne fait que déplacer le problème, et à une échelle plus inquiétante je trouve. Paye ton "collège unique" :lol:.

Je trouve ça un peu bizarre de demander à commenter en proposant d'autres réformes, parce que c'est pas nouveau, ce qu'il faut (c'est juste que personne ne veut entendre ça) : moins d'élèves par classe, plus de soutien individuel, revalorisation des professions de l'Éducation, formation du personnel, maintien des cours de langues vivantes (quels qu'ils soient)...
Et d'un point de vue théorique : arrêter de demander à l'EN d'accomplir des miracles tout en lui accordant toujours moins de moyens, moins d'attention, moins de bienveillance.
 
6 Septembre 2013
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Paris
Eh bé.
Il a bien fallu quelques heures (et quelques edits) pour que je redevienne tranquille, en espérant ne pas paraître agressive dans mon post (pas contre vous de toute manière, mais contre la réforme, à chaque fois que j'entends parler de ce sujet, j'ai des bouffées de ffffuuuuuuuuuu).
Bref, de toute manière, les autres ont mieux parlé que moi sur ces sujets.
Je conseille aussi de voir les vidéos de cette collègue, elles sont courtes, claires, et montrent bien ce qui nous énerve.
(Vous savez quoi? A la limite, j'aurais préféré de l'honnêteté. Qu'on nous dise: "On vous supprime des heures, des matières et des postes pour faire des économies. Le savoir c'est has-been, le savoir-faire c'est in. Les élèves coûtent trop chers, alors dépêchez-vous de leur mettre 20 à tous histoire qu'ils aient tous leur certificat et leur bac et qu'ils dégagent rapidos du système scolaire". Parce que ce f****** de gueule constant et cette désinformation par les journaux de gauche me tuent. Littéralement.)

Depuis quelques semaines, je vis constamment la rage au ventre, avec la sensation de m'être fait cracher dessus (pour l'ensemble de l'affaire, pas que pour le latin). La cerise sur le gâteau: la petite bd qui présente les profs de latin comme de vieux croûtons juste bons à faire réciter des déclinaisons, merci bien. (le reste de la bd est affligeant d'enfumage d'ailleurs. Un seul exemple: 4000 profs en + = 0.5 prof par collège, ça va vachement réduire les effectifs de classe. Et comme ces postes sont en fait une récupération de ceux supprimés avec les options... faites le calcul.)
Et ces mensonges, toujours avec le sourire. D'ailleurs, un dernier en date sur le site de la ministre, dans sa réponse aux membres de l'Académie Française (oui, même les vieux ont râlé, c'est dire): "Un enseignement de complément en langues anciennes (latin et grec), dispensé par un professeur de lettres classiques, permettra aux élèves qui souhaitent approfondir ces disciplines de le faire, dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui."
Même si les conditions sont remplies pour lancer cette option (il faut d'abord la mise en place d'un EPI antique pour ensuite tenter de convaincre le principal d'accorder des heures- quand on sait la guerre qu'on doit faire pour forcer les chefs d'établissement à ne pas sucrer notre matière alors même qu'actuellement ils sont obligés de la garder, je n'ose imaginer ce que cela va être, maintenant que ce sera une option d'option pour les beaux yeux de laquelle le chef devra décider s'il est prêt à sacrifier son infime marge d'autonomie horaire => lol :goth:), ce "complément" sera 1h en 5e, 2h en 4e et 3e, alors qu'actuellement, c'est 2h en 5e, et 3h en 4e et 3e. Ou comment rendre inaccessible un enseignement, et en rabaisser sa qualité, tout en faisant avaler au public que rien ne changera ("mêmes conditions").
Comme dirait Sylvebarbe: "Il n'est pas de juron en elfique, en entique ou en langages des Hommes pour qualifier telle traîtrise". (et rappelons que ce complément n'a été proposé qu'à la dernière minute, sous la pression des profs de LC en furie. Non parce qu'à la base, il était prévu de nous rayer totalement. Pas de bol, nous avons en nous l'esprit des Spartiates et des légionnaires romains: nous sommes féroces, coriaces et durs à crever. Et en bons Cyniques nous n'hésitons pas à mordre :domokun: :domokun: :domokun:).

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Dernière édition :
7 Mars 2014
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Lyon
Je ne vais pas faire un long pavé parce que beaucoup, comme ElizaBennet et Hipcherry ou Lilou et Oyuna par exemple. Je suis en train de passer l'agrégation de lettres modernes, j'ai le capes et j'ai fait pas mal de tutorat dans des lycées dits de "banlieue" lyonnaise (mais franchement les élèves que j'ai vus étaient bien gentils^^).
Ce qui m'embête avec cette réforme c'est qu'au lieu de tirer vers le haut, elle veut tirer vers le bas pour mettre au niveau. Par exemple, sur l'un des gros points de crispation, le latin et le grec, je suis d'accord avec le fait que ça pouvait être discriminant socialement. Mais c'était aussi un bon tremplin : avec ma soeur, on a acquis comme ça une culture classique que nos parents n'ont pas. Donc ça marchait quand même pour certains. Et d'expérience, ça intéresse pas mal de gamins les histoires de mythologie, d'origine des mots... J'en ai captivé plusieurs avec ça, et mes meilleurs souvenirs de tutorat, c'était quand je partageais avec eux cette culture classique.

Du coup, je trouve ça bête que, moyennant par exemple une diminution du nombre d'heures par semaine, on ne rende pas le latin ou mieux l'option culture de l'antiquité (où l'on ferait un apprentissage de base du grec aussi : je ne le maîtrise toujours pas, et ça me manque) obligatoire pour tous au moins 2 ans. Parce que si certains élèves actuellement choisissent de ne pas faire cette option, c'est parce qu'elle n'est pas "sexy" et classe un peut dans les "têtes d'ampoules", si tout le monde en faisait vraiment, et pas qu'une initiation superficielle, le latin ne serait plus discriminant.
En plus, le latin, c'est merveilleux pour les élèves en difficulté : ça leur permet de recommencer une matière à zéro, là leurs camarades n'auront pas d'avance sur eux. Quant à l'évaluation en latin, au collège, elle sort souvent des sentiers battus : d'un côté il y a le traditionnel par coeur (qui permet aux élèves travailleurs, bien qu'en difficulté d'avoir des bonnes notes) et de l'autre, il y a beaucoup d'exposés, qui permettent de travailler différemment, de mêler histoire, littérature et mythologie. Bref, l'enseignement du latin me semble correspondre à plusieurs objectifs globaux de la réforme, alors pourquoi ne pas l'avoir promu ?
Quant à ce que tu dis de l'inégalité des voyages, dans mon cas c'est totalement la faute de l'éducation nationale : je n'en ai pas fait, parce que j'étais dans un tout petit collège de campagne, et ainsi pas de voyage en Italie pour 10 élèves, ce serait trop cher (on remplit pas un bus...). Donc, pour l'égalité des territoires, il faut donner plus de moyens.

Quant au nombre de profs : bien sûr, je suis partisane de son augmentation. Ou à défaut il faudrait des "assistants pédagogiques" dans les classes, cela permet au professeur d'aider les plus en difficulté pendant que quelqu'un surveille le reste de la classe faire ses exercices. J'ai lu un article dessus, je crois que ça a été fait dans le 93 avec des étudiants...
Je dois dire que cette question des moyens humains génère un réel mécontentement chez les professeurs et futurs professeurs, même si on ne bloque pas le pays : j'ai eu une journée de formation en avril, nous devions être deux cents à trois cents agrégatifs dans l'amphi, et la personne en face, qui nous a présenté son petit collège connecté avec une débauche de moyens mis à sa disposition pour "moderniser l'environnement de travail" nous a mis hors de nous. Pourquoi vouloir à tout prix donner plus de moyens matériels AVANT de donner plus de moyens humains ? Pour moi, c'est l'inverse qui serait profitable, et c'est ce que je ferais.
Or, pour ça, il faut arrêter de céder au lobbying de microsoft, et embaucher plus de professeurs avec l'argent des tablettes, tables connectées... Comment ? On va me répondre qu'il n'y a pas assez de candidats aux concours de l'enseignement. Bah peut-être parce qu'on se décarcasse à passer des concours difficiles, à faire 5, 6 ans d'études pour ensuite un salaire bien plus bas que dans le privé à niveau d'étude équivalent, pour des conditions de travail difficiles, et pour en plus un manque de respect parfois (ma mère est enseignante, et son quotidien c'est les parents désagréables, impolis voire violents).

Bref, la réforme me déplaît parce que selon moi, elle ne va pas permettre de donner toutes leurs chances aux élèves, que les discriminations se reproduiront à cause du choix des options (le latin a juste 6 chances sur 8 d'être enseigné, ce qui signifie qu'il le sera tout le temps dans les collèges de certains quartiers parisiens, et jamais dans des établissement dits "difficiles", sauf forte volonté du chef d'établissement), et parce qu'elle ne revalorise toujours pas le métier d'enseignant. Et ça me fatigue de voir tant d'éléments extérieurs combattre ma vocation.
 
12 Mars 2014
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Bon, moi un point me turlupine.. J'ai failli aller dans la fameuse classe européenne, hors je n'avais pas eu d'enseignement particuliers en langues étrangères (mis à part l'initiation à l'anglais en CM2, soit une ou deux heures (dans mes souvenirs) en classe entière.. et en ZEP, donc pas dans un environnement super favorisant :P)
 
1 Juin 2014
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le havre
Je ne sais pas si ça rentre dans cette réforme ou dans une autre, mais j'avais également lu que l'on voulait supprimer l'enseignement du siècle des Lumières en Histoire (ce que je trouve totalement idiot, vu que c'est un moment où beaucoup de choses se mettent en place).
 
4 Novembre 2012
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Tours
Et d'un point de vue théorique : arrêter de demander à l'EN d'accomplir des miracles tout en lui accordant toujours moins de moyens, moins d'attention, moins de bienveillance.

@Lilou la licorne Je suis complètement d'accord avec toi. Est-ce qu'il ne faut pas aussi se rappeler que cette réforme se fait dans un contexte précis qui n'est absolument pas simple ? Il y a, d'un côté, les changements "idéaux" dont tout le monde rêve (enfin, disons dont on sait qu'ils seraient préférables) et ce qu'il est possible de faire;
A titre d'exemple, la réforme précédente sur les rythmes scolaires. En tant qu'élève en psycho au moment des faits, j'avais eu droit à tout un cours qui reprenait les bases théoriques sur lesquelles cette réforme s'est fondée (mon prof ayant participé à proposer les postulats théoriques à l'éducation nationale à l'époque). C'était très sérieux et très scientifique, puisque tout avait été vérifié, contrôlé et testé sur des écoles qui avaient donné leur accord (ainsi que les parents des élèves) pour servir de sujets tests. Pour autant, tous les éléments proposés par les scientifiques n'ont pas pu être mis en place, malheureusement, parce que bien souvent, l'élément qui bloquait une bonne utilisation de la théorie scientifique, c'était tout simplement les finances. Impossible de changer les rythmes de vacance autant que c'était suggéré à l'époque, parce que l'économie du pays tout entier aurait pu en pâtir, et parce que l'ignorance des gens quant aux éléments prouvés par la science qui justifiaient cette réforme les empêchait de comprendre son bien fondé (et les a amenés à critiquer, à cracher sur cette réforme sans même essayer de la comprendre ou de comprendre en quoi elle était positive pour leurs enfants, puisque bien souvent, la question n°1 concernait la façon dont eux allaient se démerder). Tout ça pour dire que bien souvent, les gamins se retrouvent tributaires des disponibilités de leurs parents, et l'éducation passe au second rang derrière l'économie, les parents, les enseignants, etc.
Quand je vois que là, les enseignants sont furieux parce que leur façon de travailler va changer, ça me fait doucement rire. Ce gouvernement (ouh, qu'il est vilain, ouh qu'il est mauvais) ajoute des postes d'enseignants, là où le gouvernement précédent avait, quant à lui, supprimé des postes (vite, Nicolas, reviens !).

J'ajouterai que si cette réforme est imparfaite, il faut aussi avoir conscience qu'elle est supposée être suivie, dans les années à venir, d'autres réformes qui la compléteront, la perfectionneront et la rendront plus performante. C'est impossible de passer d'un système qui n'est pas à la hauteur à un système parfait du jour au lendemain, même avec la meilleure volonté du monde. Peut-être qu'il faudrait cesser de se crisper dès qu'on parle un tant soit peu de changement, et qu'il faudrait juste attendre un peu, voir ce que ça donne en pratique, voir comment les choses auront évolué d'ici un an, deux ans, voire trois ans, en espérant que le prochain gouvernement, s'il n'est pas de gauche et si'l ne respecte pas le travail de NVB, ne se dépêchera pas de pondre une réforme qui détruira à la fois celle-ci et l'enseignement publique.

J'ajouterai également, pour finir, que le problème aujourd'hui de l'éducation me parait posé en grande partie par les parents. Le jour où ceux-ci, qu'ils soient d'accord ou non avec l'éducation nationale, avec le gouvernement ou avec la ministre de l'EN, cesseront de montrer leur mépris pour ces derniers devant leurs gamins, peut être que ces mêmes gamins iront à l'école en ayant un sentiment de respect. On oublie un peu trop que l'éducation ne doit pas venir que de l'école, mais également (et principalement, majoritairement, en fait) des parents. Peut-être qu'alors, les élèves pourront évoluer dan sun environnement propice à leur éveil et à leur intellectualisation.
 
  • Big up !
Réactions : AnneBn et Mabel.

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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@Locke : mais le truc c'est que, à titre personnel, j'ai essayé de comprendre la réforme. Et je ne me plains pas parce que mes conditions de travail vont changer, tout simplement parce que je n'ai pas encore commencé à travailler en tant que prof. J'ai essayé de faire preuve d'un maximum d'objectivité, j'ai lu des articles des deux côtés, épluché les sites officiels et non officiels, lu des choses éminemment stupides et d'autres très intelligentes.
Il faudrait peut-être aussi arrêter de croire que les profs râlent pour râler (ils râlent déjà suffisamment sur leurs élèves en classe :cretin:). S'ils râlent presque à chaque réforme, c'est parce qu'à chaque réforme, on ne les consulte pas. Ou pire, on fait semblant. Alors que pourtant, tenir compte de leur expérience de terrain (sans qu'elle soit souveraine hein, on peut comme tu le dis la coupler avec des études scientifiques etc), eh bien ça devrait être l'évidence même.

Alors oui, le gouvernement précédent avait supprimé des postes, et j'avais râlé à ce moment-là.
Mais sous prétexte que le gouvernement actuel en crée, devrions-nous nous abstenir de tout commentaire ? Oui, ça pourrait être pire, mais ça pourrait aussi être mieux, et je ne vais pas m'empêcher de critiquer sous prétexte qu'un autre gouvernement a fait une autre connerie par le passé.

Et tant qu'on est sur le sujet de l'augmentation du recrutement de profs : elle est elle aussi problématique. Pour un concours qui reste le même (CAPES ou agrégation), on va se contenter de prendre plus de monde, c'est-à-dire élargir le nombre de candidats admis, donc en "descendant" dans les moyennes générales obtenues au concours. Donc égoïstement je pourrais même te dire que ça m'arrange puisque je les passe en ce moment et c'est le bon moment pour moi oui - ça faisait un bout de temps que la probabilité d'avoir le CAPES ou l'agreg n'avait pas été aussi importante). Sauf que j'essaye de voir plus loin, de voir les conséquences à plus long terme (tu dis toi-même qu'il ne faut pas voir la réforme comme un changement passager mais comme devant s'inscrire dans la durée). Ça veut tout simplement dire que le niveau académique moyen des profs va baisser : génial :top:. Et si c'était compensé par une meilleure formation du personnel en aval des concours, je ne dirais rien et j'approuverais le fait que ce soit compensé par une formation plus axée sur la pédagogie par exemple, mais laisse-moi te dire que c'est pas le cas.
Donc plus de profs c'est cool, mais si c'est pour qu'ils soient en moyenne moins bons, je ne sais pas si tout ça va nous aider à revaloriser la profession.
 
21 Décembre 2013
1 718
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Si j'ai bien compris, tu souhaites que chaque enfant puisse choisir ses matières? A partir de quel âge?
A mon sens, il est important d'instruire les enfants dans tous les domaines, ne pas en faire des sortes de machines hyper spécialisées dans un domaine, car ils auront à faire des choix dans tous les domaines au cours de leur vie future. Même un matheux pur et dur devrait avoir un minimum de culture classique et humaniste, sinon notre société va clairement droit dans le mur et sape elle-même ses fondations.
Je pense qu'on redevrait valoriser l'effort et le travail: c'est pas marrant, c'est pas glamour, mais à un moment, pour s'intéresser à un sujet, il faut s'y mettre. Je trouve qu'on tape beaucoup sur les profs alors qu'il faudrait sûrement d'intéresser aux capacités de concentration des élèves, qui sont en chute libre (je ne parle pas bien sûr des enfants dys-, etc). Ça me dépasse qu'on puisse dire qu'on peut tout apprendre en s'amusant, alors que c'est faux. Pour acquérir les bases, il faut travailler.

En fait si je suis plus précise.
Au collège les enfants auraient les mêmes matières dites le tronc commun soit Français, LV1, Maths, mais en niveaux différents à partir de la 5ème, la sixième serait une prolongation du CM2 pour les intégrer tranquillement. Par exemple, on aurait des enfants en Maths renforcés, d'autre en Maths basiques, des enfants en litté renforcée, d'autre en litté basique, anglais renforcé etc.
De là, pour les autres matières soit SVT, Sciences Physiques/Chimie, LV2, Latin on fait de l'enseignement transversal sur les tronc commun. Pourquoi par exemple, ne pas fusionner la litté avec le latin et le grec ? ça me semble tomber sous le sens... Les maths pourraient marcher avec la SPCH et la SVT.
On fait sauter l'EPS, la musique et l'art plastiques et la techno qui devrait par ailleurs marcher avec la SPCH ou un cours informatique, qui pour moi n'ont aucun sens, et on fait des accords comme je l'ai dit précédemment avec les assos et clubs d'une ville ce qui ferait un gros bloc éducation à tous les niveaux dont l'école/collège/lycée serait le principal acteur. Ainsi les enfants finiraient à 16h et bam basculent en extra/periscolaire.

Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas les sur-spécialiser très jeunes, mais....en fait c'est déjà le cas. En 3ème ( donc 15 ans) on demande DEJA aux enfants de se spécialiser alors qu'ils ne savent pas, en les dirigeant vers des fillières technologiques/BEP/CAP dévaloriser car soit disant ils n'ont pas le niveau pour le général. Or le niveau pour le général, c'est intégrer le maximum de connaissances sans vraiment les comprendre, et en avoir quelque chose à faire. Si on base l'enseignement sur l'envie d'apprendre ( et sur ce coup là je peux comprendre pour NVB dit qu'ils s'ennuient, très mal formulé, mais l'idée est là ). Alors au lieu de les forcer des connaissances qui ne sont pas forcément leur tasse de thé, ou compréhensibles. On reste sur le basique, et ceux qui veulent aller plus loin selon leur niveau ou leur envie seront en renforcé ou pas. ( je ne sais pas si c'est bien clair ?)

Ainsi ils arrivent au lycée, ils savent tous leurs points forts et leurs points faibles ! C'est quand même dingue le nombre d'enfants qui ne savent rien sur leur potentiel, et leur envies car justement ce battage et ce formatage a inhibé tout cela. Et au lycée AU LIEU de les forcer à une filière, c'est EUX qui la construisent. Je veux dire par exemple moi j'ai fait S mais j'aimais beaucoup la litté et l'anglais. C'est les maths que je ne supportais pas, mais j'adorais la chimie, mais la Sciences physique. Pourquoi ne pas me laisser faire ce que je voulais ? Soit Chimie renforcée, SVT, Litté, Maths basiques ( car il en faut malheureusement), géopolitique au lieu de prendre la philo ( d'ailleurs pour la philo, on est bien TOUS d'accord que c'est transversal à la litté et qu'on peut le voir déjà donc au collège ?) et puis à coté on peut rajouter des options dont deux obligatoires une facultative PAR EXEMPLE trucs comme des cours de gestion de projet/management, audiovisuel, histoire de l'art, etc... Les possibilités sont infinies.

JE ne crois pas qu'on doit juste faire des formules, des textes qui ne parlent pas forcément aux élèves, mais au contraire expendre leur esprit, car c'est pas forcément à la maison que ce sera possible. N'est-ce pas la base même de l'éducation ?

Je suis hyper utopique, et j'ai bien conscience que tout ce que je viens de dire est pas possible à mettre en place car on est en France, mais le fait que le collège est un destructeur d'individualités, et de passions..; ça c'est la réalité.
 

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