@Lilou la licorne Ah mais je ne dis pas que les profs râlent pour râler, moi globalement je me dis qu'il faut écouter les profs. Je parle des personnes, qui ne sont pas profs et qui, sous prétexte qu'ils sont parents d'élèves, pensent tout savoir mieux que tout le monde. Je ne dis pas que les gens ne peuvent pas avoir un avis, mais je trouve que bien souvent, ces avis sont fortement nuancés (voir biaisés) par l'opinion que les gens ont du gouvernement en place. Or, ce que fait le gouvernement (ou ce qu'il ne fait pas) sur certains dossiers de l'actualité, ne doit pas pour autant entacher ce qu'il fait sur d'autres points (l'éducation nationale en l'occurence). Qu'on ne consulte pas les enseignants est très problématique, mais comme tu le dis, le problème vient d'avant ça, et de la formation que reçoivent les enseignants, de leur rémunération qui est insuffisante, et, paradoxalement, de l'image qu'a le public du corps enseignant (tous des feignants, avec toutes leurs vacances pendant lesquelles, c'est bien connu, ils ne foutent rien). Je suis peut-être naïve, hein, mais j'ai l'impression qu'avec ces débats, on discute de TOUT sauf du bien être des élèves (quoi que je trouve que NVB l'a très bien fait lors de son apparition au grand journal) (et d'ailleurs, j'en profite pour dire mon ras le bol du besoin des gens de descendre le grand journal sur le fait que les sujets sont traités trop rapidement : certains le sont alors qu'ils ne le sont pas ailleurs + depuis quand est-ce qu'on peut et est-ce qu'on doit se contenter d'une seule source di'nformations ? Ca me gonfle cette volonté là que tout tombe tout de suite dans la gueule sans rien avoir d'autre à faire qu'être passif) (bref). De façon générale, quand je vois que maintenant, devenir enseignant c'est bien trop souvent une voie de garage, ça me fait vraiment très très très peur. C'est plus du tout un truc élitiste, une chance pour chacun, etc.. Mais est-ce que ça ne vient pas aussi, d'une certaine façon, de l'image qu'ils ont, face à des parents qui se croient tout puissants, face à des enfants à qui il ne faut rien dire ? C'est une boucle sans fin, et je crois que maintenant, c'est tellement difficile de trouver des gens qui veulent devenir enseignants, que les écoles qui les forment prennent un peu les premiers venus (et vraiment, j'en connais qui suivent cette formation, à partir du master, et je peux te dire que c'est des cas d'école) (même si d'autres sont très bien). Donc finalement, on est d'accord, je crois, sur un point : c'est quelque chose qui va se faire sur le long terme. Un quinquennat c'est clairement pas suffisant pour qu eça se fasse, et c'est sur que c'est pas en rétablissant l'uniforme ou en parlant des menus à la cantine que le débat va s'enrichir. C'est un processus qui va prendre du temps, beaucoup de temps (tel que je le vois, avant que le système français soit au point, on en a bien pour une quinzaine, voire une vingtaine d'années) (et un gros effort des français à accepter qu'on s'inspire d'autres pays, qu'on change un peu les choses, qu'on les bouscule dans leurs habitudes, parce que c'est aussi un GROS problème qu'on a : on refuse le changement, et ce quand bien même on est conscient que ce qui est en place actuellement ne fonctionne plus/pas).
@cecelight il y a un point sur lequel je suis d'accord avec toi : arrêter de faire du bac filière général un graal, un niveau d'élite alors qu'à côté, on fait passer les autres filières, ou l'apprentissage, ou l'alternance, peu importe, pour des voies de garage. Le problème actuellement, c'est qu'on gonfle les enfants en difficulté très tôt, en leur parlant de chosiir leur orientation, de penser à leur projet professionnel dès le collège (parler d'un futur très abstrait si jeune + parce qu'on a de grosses difficultés = très très très mauvais pour l'estime de soi), alors qu'à côté de ça, on n'en parle pas avec les élèves qui n'ont pas de difficultés particulières/qui sont bons/moyens/moyens bons, sous prétexte que bon, ça ne devrait pas poser trop de problème avec eux. C'est problématique pour plusieurs raisons :
- ça amène les jeunes à penser que l'apprentissage et les filières autres que celles qui amènent à passer le bac pour faire de grandes écoles/fac ne sont pas bien, que cest pour les nuls, et du coup, ça tue des projets professionnels instinctifs (par exemple, pour des gamins qui sont passionnés d'art, de nature, d'activités manuelles et qui pourraient devenir artisans, ce dont on manque cruellement en france)
- on se retrouve avec une quantité d'élèves bien trop importante au bac, bac qu'on se retrouve à sous-noter parce qu'on ne peut pas, pour l'image de notre pays (rayonnement intellectuel etc) noter comme on le faisait il y'a ne serait-ce que dix ou vingt ans. En plus de ça, ça ferait des élèves qui auraient été au lycée pour rien, qui auraient perdu des années de leur adolescence, alors qu'ils ont pris le mauvais chemin dès le collège. DUR.
- les facs sont absolument surchargées d'élèves qui sont là parce qu'ils ne savent pas pourquoi, de personnes qui arrivent à un bac +3, qui ont appris par coeur pendant trois ans, et qui, à l'orée du master, s'aperçoivent qu'ils n'ont pas le niveau, qu'ils n'ont pas envie de faire le métier pour lequel ils se sont pourtant préparés pendant des anénes, ou qui s'aperçoivent qu'avec ces études, à moins de faire encore trois ou quatre ans de fac + d'école, ils ne peuvent rien faire. Je peux en témoigner, je postule pour entrer en M2 et donc terminer mes études, et je vois des gens autour de moi qui se demandent s'ils devraient pas se ré-orienter. 23/24 ans, ré-orientation, c'est des gens qui vont pas bosser avant.. Quelques années.
POURTANT, je ne suis pas d'accord quand tu parles de se spécialiser aussi tôt. Du moins, je ne suis pas d'accord avec ce que tu appelles des renforcements. Je crois qu'il faudrait que soit établi un niveau de base qu'absolument CHAQUE élève devrait avoir en sortant de chaque niveau, et que les classes ne devraient être réunies que pour des cours qui ne demandent pas un niveau particulier (art, musique, informatique, technologie, des choses qui sont supposées, comme tu l'as dit, être des ouvertures intellectuelles et spirituelles). Le reste du temps, pour les matières de base (langues -française et étrangères-, mathématiques, histoire géo, sciences) il faudrait que le fonctionnement soit fait par groupes de niveau. D'un côté des groupes où les élèves en difficulté arriveraient au niveau de base nécessaire et où on renforcerait leurs connaissances et savoir-faire, et d'un autre côté des groupes où seraient approfondies les connaissances d'élèves qui ont déjà acquis leurs essentiels. Ca peut paraitre élitiste d'une certaine façon, avec d'un côté les bons et d'un côté les nuls, mais je crois qu'on a atteint un niveau tel actuellement que l'urgence c'est vraiment de consolider les niveaux, pour qu'il ne soit plus possible pour les gamins en difficultés d'arriver à la fin du collège (du collège, pas du lycée) (et je devrais sans doute parler de la primaire) sans savoir ni lire ni écrire. A titre d'exemple, je donnerais le cas de ma soeur. Elle avait d'énormes difficultés en mathématiques lorsqu'elle était au collège (en quatrième et troisième, en l'occurence). Son collège a décidé de mettre en place, pour les élèves en difficulté, une méthode comme celle dont je parlais. Un enseignant (keur sur lui) prenait sous son aile les élèves en difficulté, et leur a, sur ces deux années, ré-appris les bases de la primaire + de la 6ème et de la 5ème, et leur a enseigné, à leur rythme, les cours de quatrième et de troisième). L'avantage, puisqu'ils avaient tous un mauvais niveau, est qu'ils n'avaient pas du tout la possibilité de se planquer, de dormir contre le radiateur ou de profiter de ceux qui avaient une bonne réponse. Ils ont été accompagnés, et ont pu réussir leur brevet de maths avec une note très correcte (ma soeur a eu la moyenne, ce qui, alors que deux ans plus tôt elle n'avait pas 5 de moyenne, ressemblait à un miracle). Elle est arrivée au lycée en n'étant certes pas un génie des maths, mais en ayant des notes suffisamment bonnes pour que le reste de son bulletin et de sa moyenne ne soit pas entraîné dans les profondeurs abyssales de son niveau de maths.
Et puis vraiment, hein, vraiment, je réitère : les parents ont un travail à jouer qu'ils ne jouent plus suffisamment. Quand j'étais gamine, j'allais sur l'ordi le mercredi après midi et le week end uniquement si mes devoirs étaient faits et si mes notes étaient satisfaisantes. Je ne dis pas que mes aprents sont des modèles, je dis que si ils ne m'avaient pas entourée, je ne serais certainement pas où j'en suis aujourd'hui (parce que quand on a 13 ou 14 ans, à moins d'être un cas exceptionnel, on préfère regarder la télé ou jouer aux jeux vidéos que bosser des cours auxquels on pige pas grand chose)
Je crois aussi que tu oublies que ça coûte cher ce que tu suggères (bon,ce que je dis aussi), mais le mode de financement de l'éducation en fonction des communes/régions etc. n'est clairement pas adapté.